par Le 22 août dernier, Intel a confirmé dans un communiqué qu’elle a accepté de donner une participation de 10 % dans sa société au gouvernement fédéral des États-Unis en échange d’un financement de 8,9 milliards de dollars. Le point central est l’accord par lequel Intel a cédé une participation de 10% au gouvernement fédéral des États-Unis en échange d’un financement massif de 8,9 milliards de dollars via la loi CHIPS pour 5.7 milliards de dollars et le programme Secure Enclave pour 3.2 milliards de dollars.
L’initiative Secure Enclave d’Intel est un projet visant à sécuriser la chaîne d’approvisionnement américaine en puces et à améliorer la résilience des systèmes technologiques américains. Ce programme s’appuie sur des collaborations antérieures avec le ministère de la Défense (DoD) des États-Unis, notamment les projets RAMP-C (microélectronique à assurance rapide – commerciaux) et SHIP (prototype d’intégration hétérogène de pointe). En tant que seule entreprise américaine concevant et fabriquant des puces logiques de pointe, Intel travaillera avec le DoD pour développer et fournir des solutions de pointe sécurisées.
Ce type de prise de participation directe du gouvernement dans une entreprise américaine est extrêmement rare et s’était produit la dernière fois lors de la crise financière de 2008 (avec des entreprises comme Chrysler et AIG), suggérant qu’Intel est jugée « trop grosse pour échouer » en raison de son importance pour la sécurité nationale et les objectifs de relocalisation de la fabrication de semi-conducteurs.
Le double soutien pour relancer Intel face aux difficultés
En plus de l’injection de capitaux et du partenariat gouvernemental, Intel a conclu un partenariat stratégique avec Nvidia via un investissement de 5 milliards de dollars pour combiner l’expertise en IA de Nvidia avec les capacités de fabrication d’Intel. Ces deux « bouées de sauvetage » visent à garantir la survie et la modernisation d’Intel, malgré ses pertes trimestrielles consécutives et sa perte de parts de marché (notamment au profit de Nvidia en IA).
La création d’un précédent stratégique pour l’industrie
L’arrangement Intel pourrait créer un précédent et faire partie d’une stratégie plus large de l’administration américaine visant à acquérir des participations dans d’autres géants des semi-conducteurs comme Micron, TSMC ou Samsung. En accumulant ces participations, le gouvernement américain pourrait être en train de jeter les bases d’un potentiel fonds souverain axé spécifiquement sur les technologies stratégiques. Un tel fonds permettrait à l’État de disposer d’une influence directe sur les décisions opérationnelles, la recherche, et l’implantation géographique des usines (les fabs), garantissant que les intérêts de la sécurité nationale passent avant toute autre considération.
L’expérience des pénuries de puces post-Covid a révélé la fragilité de la dépendance américaine aux centres de production étrangers, notamment en Asie. En investissant directement, le gouvernement cherche à garantir la relocalisation et l’accélération de la production de puces de pointe sur le sol américain, assurant ainsi un accès fiable et sécurisé à cette technologie vitale pour l’économie et l’armée.
Le contrôle des semi-conducteurs est l’épicentre de la compétition géopolitique mondiale actuelle. L’administration américaine a une stratégie claire pour conserver son leadership technologique face à la Chine. En sécurisant les capacités de production domestiques et en prenant des participations dans les champions mondiaux, l’administration américaine vise à réduire drastiquement sa dépendance technologique vis-à-vis de la Chine et à conserver un avantage concurrentiel décisif dans les technologies futures, comme l’Intelligence Artificielle et l’informatique quantique.
In finé, l’objectif ultime est d’accélérer de cette participation est le renforcement de la chaîne d’approvisionnement américaine en puces de pointe et de réduire la dépendance à l’égard de la Chine.
