ARM, célèbre concepteur britannique de puces informatiques, est en train de développer une puce « très avancée » sous sa propre marque, ce qui surprend l’industrie. Habituellement, ARM fait fabriquer des puces pour ses besoins internes, mais cette nouvelle approche soulève des questions sur ses objectifs, notamment en termes de coûts, de concurrence et de neutralité envers ses clients.
Selon les rumeurs qui circulent dans les couloirs, ARM, le célèbre concepteur britannique de puces informatiques, serait en train de développer une puce « très avancée » dont la conception aurait commencé il y a seulement un peu plus de 6 mois. Ce qui est surprenant, c’est que cette puce serait produite et vendue sous la marque ARM elle-même, bien que l’entreprise ne soit pas habituée à produire en masse des puces et n’en vend pas pour le moment. Alors, pourquoi ARM se lancerait-il dans une telle entreprise ?
Selon certains observateurs du secteur, ARM pourrait avoir besoin de montrer ses plateformes futures à ses clients, ainsi que de se préparer pour son entrée en bourse.
Dans la réalité, ARM fait fabriquer des puces pour ses besoins internes, car il lui faudrait disposer en interne de puces opérationnelles pour les tests sur le terrain de ses architectures, ainsi que pour les certifications logicielles, notamment pour le code assembleur et les pilotes de ses designs, tels que ceux des GPU Mali, entre autres.
Il est donc normal pour ARM de faire appel à un fabricant pour la réalisation de son produit, puis de le tester en interne avant de convaincre ses partenaires et clients que ses cœurs CPU et ses jeux d’instructions sont les meilleurs du marché. Il est vrai qu’ARM a traditionnellement conçu ses puces, mais les a fait fabriquer en partenariat avec des fabricants de semi-conducteurs tels que TSMC et Samsung.
Cependant, concevoir une nouvelle puce est un processus coûteux. Selon les experts du domaine, le coût de la conception d’une nouvelle puce s’élève à environ un demi-milliard de dollars, en comptant toutes les étapes, de la conception à la réalisation de la puce, y compris l’étude, la conception, les tests, et les logiciels. Et ce coût risque d’augmenter encore avec l’utilisation de technologies de fabrication plus avancées, comme le 2 ou 3 nm.
ARM doit également faire face à la concurrence croissante de la technologie RISC-V, qui gagne en maturité et commence à être utilisée dans des puces pour serveurs et l’intelligence artificielle. Par conséquent, il serait peu probable pour ARM de commercialiser les puces qu’elle développe, car cela pourrait compromettre sa relation avec ses nombreux clients, qui représentent la majeure partie de son chiffre d’affaires. En effet, ARM doit rester neutre et éviter tout conflit d’intérêts, car le moindre changement dans cette approche pourrait avoir des répercussions majeures sur l’entreprise elle-même et sur l’industrie des semi-conducteurs en général. Si ARM venait à commercialiser une seule puce, cela pourrait entraîner la méfiance des marchés cibles, craignant de se retrouver dépendant d’un fournisseur monopolistique.
En fin de compte, ARM reste un concepteur de plans de puces et cherche à prouver, plus que jamais, que ses jeux d’instructions et ses architectures sont les meilleurs du marché et n’a aucune ambition affiché aujourd’hui de commercialiser ses puces. À moins de la recherche d’un suicide commercial et technologique, ARM ne devrait jamais commercialiser la moindre puce qu’elle développe car elle est spécialisée dans les plans des puces dont elle vend les détails sous la forme de licences et de royalties.
La question qui se pose est de savoir quels clients ARM cherche à convaincre avec cette mystérieuse puce en développement, sans compromettre son rôle de concepteur neutre de plans de puces..