par Quand un chatbot appelé ChatGPT est arrivé sur Internet à la fin de l’année dernière, les dirigeants d’un certain nombre d’entreprises de la Silicon Valley craignaient d’avoir soudainement affaire à une nouvelle technologie d’intelligence artificielle qui pourrait perturber leurs activités.
Il est donc également intéressant de se demander si la montée en puissance du financement de l’IA générative n’est pas le début d’une bulle, alors que le fabricant de ChatGPT, OpenAI, est devenu en quelques semaines l’une des startups les plus précieuses au monde bien qu’elle refuse de « tourner » et d’être testée à partir de l’Algérie. Plus d’un million de personnes ont testé le chatbot lors de ses premiers jours en ligne. Il a répondu à des questions triviales, expliqué des idées et généré de tout, des journaux scolaires aux paroles de chansons pop en passant par des corrigés de textes.
La chasse est ouverte
Les marchés du capital-risque sont un peu agités lorsqu’une nouvelle technologie comme l’IA générative entre en scène. Il s’agit simplement de s’assurer que l’on ne rate pas l’avenir. L’IA générative est le terme générique pour désigner une intelligence artificielle capable de créer quelque chose de nouveau — du texte ou des images, par exemple — à partir de données existantes, lorsqu’on lui donne des instructions.
Le lancement de ChatGPT par OpenAI a mis l’IA générative sur le devant de la scène pour les sociétés de capital-risque et les entreprises technologiques désireuses d’investir dans une idée intelligente dans une période de ralentissement économique où les idées intelligentes se font rares. Les sociétés de capital-risque et d’autres veulent s’impliquer rapidement dans quelque chose qui a le potentiel d’être transformateur et rémunérateur. En effet, les outils d’IA générative d’OpenAI peuvent apparemment faire n’importe quoi, de l’écriture de poèmes et de codes à la production d’œuvres d’art dignes d’être encadrées, ce qui a suscité une grande excitation dans ce domaine.
Le prochain boom des IT ou la prochaine bulle ?
Les valorisations s’emballent et Microsoft entre en scène. OpenAI va obtenir un financement de 10 milliards de dollars pour une valorisation de 29 milliards de dollars après avoir investi un milliard de dollars en 2019 qui a officiellement concédé ses technologies à Microsoft, permettant à l’entreprise de les ajouter directement à ses produits et services. OpenAI peut est commercialement prometteuse grâce à ses liens avec Microsoft. ‘Il est tout simplement fascinant de voir comment ces modèles génératifs captent l’imagination’, a déclaré M. Nadella, CEO de Microsoft aux développeurs en Inde la semaine dernière, ajoutant que ‘Je pense que c’est un âge d’or’.
La recherche est différente de l’innovation. Le premier concerne les résultats originaux publiés, et le second a plus à voir avec la façon de construire une entreprise à partir de ces résultats. En effet, l’innovation ne se soucie pas de l’originalité, mais de la croissance, de la justesse, du retour sur investissement, etc.
Comment calcule-t-on la valorisation d’une startup. Difficile. Toujours est-il que ces valorisations auraient du sens s’il existait un modèle commercial, une solution ou un produit pour que les entreprises d’IA gagnent de l’argent. Tout le monde sait que des modèles de business peuvent prendre quand tout dit le contraire. Et les exemples ne manquent pas : facebook, uber, rnb,siri… L’un des signes de l’emballement des ventures capitals pour les startups technologiques est le fait que leurs valorisations semblent disproportionnées par rapport à leur potentiel commercial.
Aujourd’hui, OpenAI déclare des revenus en 2021 de l’ordre de « dizaines de millions ». OpenAI brûle de l’argent et les bénéfices sont théoriques. Mais ce qui est sur, c’est que le buzz derrière ChatGPT alimente les investissements dans d’autres startups d’IA où l’on remarque qu’au cours des trois derniers mois, les startups d’IA ont levé de gros capitaux à des valorisations élevées même si les modèles commerciaux n’ont pas encore fait leurs preuves et l’exécution de l’IA implique des coûts de calcul et de stockage élevés.
Cette année devrait voir la ruée vers le financement de l’AI se poursuivre même si les conclusions selon lesquelles ChatGPT est sur le point de renverser Google sont encore prématurées, car la question à poser est la suivante : l’IA peut-elle simplifier ma vie en me donnant plus facilement des informations plus précises et plus opportunes ?.
Nous entrons dans des temps nouveaux, où la créativité humaine se mêle aux nouvelles capacités des machines au point qu’il est difficile de les distinguer.
