Commercer avec Moscou devient de plus en plus difficile surtout pour les produits IT. La pression politique est trop forte. Selon le Wall Street Journal, le numéro un mondial du PC, Lenovo, s’est discrètement retiré de Russie et d’Ukraine, peu de temps après le déclenchement de la guerre, le 24 février.
L’expérience Huawei a laissé des traces. Quelques exemples parlants. En mars, les exportations de microordinateurs chinois vers la Russie se sont effondrées de 40 % et celles de smartphones de plus de 60 % selon Le Monde. Cela est dû principalement à la mise en garde américaine qui interdit de vendre à la Russie du matériel équipé de puces américaines, sous menace de rétorsions. Très présents aux Etats-Unis, ni Lenovo, ni Xiaomi ne peuvent s’en priver. La Chine est opposée aux sanctions contre la Russie, mais ne peut empêcher leurs entreprises de les appliquer. Cette baisse des exportations technologiques vers la Russie met en évidence le caractère généralisé des sanctions occidentales et leur capacité à influencer les décisions des entreprises étrangères, même quand leur gouvernement s’y oppose.
La Chine réplique.
Selon Bloomberg, le gouvernement central aurait ordonné à l’ensemble de ses agences et entreprises sous contrôle de remplacer leurs microordinateurs américains, généralement des HP et des Dell, par des marques locales, dont, au premier chef, Lenovo. Un marché de 50 millions de machines. Et dans la foulée, le pays tente de pousser à la transition vers des
logiciels locaux pour renverser la suprématie du Windows de Microsoft. Pékin n’est pas encore prêt technologiquement à se
passer de l’Occident, mais la direction est clairement tracée.