11 février 2025

Rencontre sur la finance digitale en Algérie: Aller vers l’innovation et de nouveaux acteurs

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IT Mag n°468

Hier c’est tenu d’une rencontre organisée par Care (Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise) à Alger sous le patronage du Premier ministre et du ministre des Finances et sous le thème « Quelle finance digitale pour l’Algérie » autour d’un panel d’experts et de représentants d’institutions et d’organismes financiers et avec le concours de l’UNCDF — United Nations Capital Development Fund ou FENU — Fonds d’équipement des Nations unies —. L’UNCDF contribue à l’accomplissement des objectifs du Millénaire pour le développement dans les pays les moins avancés. Son action est fondée sur des approches innovatrices de gouvernance locale et de microfinance.

Lors de l’ouverture, Alice Negre, spécialiste inclusion financière à UNCDF (Fond d’équipement des Nations Unies) commence par faire le constat suivant : deux tiers des personnes qui n’ont pas de compte bancaire ou postal, possèdent un téléphone mobile. Le ton est donné. Le pays ne peut effectivement demeurer en marge de l’essor des services financiers électroniques dans un monde excessivement connecté. En Algérie, la couverture par la 3G est de 90 % et la pénétration mobile de 116 %. Parlant de la monnaie, elle dira qu’« Émettre de la monnaie électronique est une entreprise moins risquée que le métier de banque » tout en ajoutant que « la limite et les surveillances des transactions permettent de contrôler les risques ». Expliquant tout cela, elle dira que « pour une finance digitale inclusive, la monnaie électronique est un socle nécessaire » tout en ajoutant qu’« émettre la monnaie électronique n’est pas création monétaire ». La forte pénétration de la téléphonie mobile dans de nombreux pays en développement a permis l’éclosion de la première génération de services financiers dématérialisés, avec l’essor des systèmes de paiement par mobile dira-t-elle. Cependant, l’analyse du niveau de l’inclusion financière suppose de reconnaître qu’aucun standard n’existe en matière de définition des indicateurs et des méthodes à employer pour les évaluer.

Le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie, Mouatassam Boudiaf qui fait partie du panel 1 « Contraintes et Perspectives », a souligné que les pouvoirs publics préparent une série de lois codifiant les établissements des services de paiement électroniques qui va permettre de libérer beaucoup d’initiatives. « La Banque d’Algérie se tourne résolument vers le digital » dira-t-il. Et il est revenu sur « la confiance » en disant qu’il y a un déficit de confiance des Algériens sur le mode de paiement numérique en soulignant que « le porteur de carte bancaire n’a pas le sentiment de détenir un instrument de paiement instantané » tout en ajoutant que « la carte est utilisée dans le tiers (1/3) des opérations, essentiellement de retrait » mais les règlements de transactions continuent à se faire par cash en dépit de tous les risques encourus.

Le challenge est de gagner progressivement et totalement cette confiance pour pouvoir rentabiliser les réformes envisagées par le gouvernement dans la modernisation du système bancaire et financier. Il s’agit notamment de mettre en place un cadre légal et les mécanismes techniques requis, visant une implication plus efficiente des établissements financiers dans la fourniture de services numériques inclusifs, soit des micro-paiements à distance, les transferts, le crédit, l’épargne, l’assurance. L’accès à des services financiers abordables joue un rôle essentiel dans la réduction de la pauvreté, la croissance économique et la résilience aux crises. C’est aussi un jalon primordial pour ouvrir la voie à l’inclusion financière.
Si l’Algérie a accompli des progrès, en encourageant les innovations apportées par la Fintech et en développant les services financiers numériques, il reste encore à faire pour stimuler leur développement et faire connaître leurs avantages. En améliorant l’accès aux services financiers dématérialisés, l’Algérie favorisera l’activité économique et rendra plus facile la vie quotidienne de ses habitants.

À savoir

Paiements numériques

Les paiements numériques servent à transférer des fonds, régler des factures ou acheter des biens et services de chez soi, au marché ou dans un magasin. La COVID-19 a amplifié leurs avantages : ce mode de paiement limite considérablement les contacts physiques lors des achats ou des transactions financières, ce qui évite la fermeture des entreprises locales pendant les confinements.

Bancarisation

La définition de l’inclusion bancaire est souvent associée à la notion de bancarisation. Par le terme de bancarisation, on peut parler de degré de pénétration de la population aux services bancaires. D’autres chercheurs la considèrent comme une ouverture de compte en banque, ce qui se traduit, en d’autres termes, par l’accessibilité bancaire. A partir de là, le processus de la bancarisation de la population est en fait lié à l’offre (prestataires) et la demande (population) des services bancaires qui se mesure par une série d’indicateurs que l’on peut qualifier de déterminants de bancarisation ; densité du réseau bancaire, intermédiation bancaire, le taux d’ouverture de compte, les effectifs des banques, la scripturalisation de l’économie etc. Ces indicateurs vont évidemment permettre d’appréhender le niveau de bancarisation d’une région, d’une commune ou d’un pays.

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