L’Algérie qui ne lésine pas sur les moyens matériels et financiers pour généraliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication, se plaint d’une économie informelle qui représente 90 milliards de dollars, selon le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Une économie parasitaire qui freine le développement du pays et barre la route à la modernité. Cela explique les lenteurs dont souffre l’économie nationale qui peine à concrétiser sa transition numérique.
Dans les pays développés où l’économie est numérisée, les transactions commerciales se caractérisent par une grande facilitation, ce qui s’est répercuté de manière positive sur l’activité des différents opérateurs économiques, industriels et investisseurs qui ont vu leurs prestations et chiffres d’affaires améliorés.
Ce n’est malheureusement pas le cas de l’Algérie dont l’économie est dominée par l’informel, alors que l’économie étatique pour ainsi dire connait des blocages en matière de numérisation. Les différents documents exigés aux investisseurs, incarnent parfaitement la bureaucratie parasitaire qui empêche l’instauration d’une économie fondée sur le numérique.
Il faut relever que le meilleur moyen de lutter ou d’endiguer l’informel, c’est d’aller vers le numérique. Or, les lenteurs bureaucratiques et toutes les entraves relevées en Algérie laissent supposer qu’il n’y a pas une véritable lutte contre l’informel. Cela est encouragé par le rythme trop lent du processus d’introduction du numérique en Algérie, notamment dans l’économie nationale.
En ce sens, plusieurs experts en économie appellent à prendre des mesures urgentes et radicales pour éliminer le marché de l’informel, sachant que les tentatives menées dans ce sens ont été défaillantes. L’échec des mesures prises pour éradiquer l’informel est patent, alors qu’il existe un arsenal juridique qui permet à l’Etat d’éradiquer ce phénomène qui détruit l’économie nationale et l’empêche de se développer pour être au diapason des pays développés.
Pourtant la volonté politique d’aller vers la numérisation existe. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune n’a jamais cessé de souligner l’importance d’aller vers la numérisation dans tous les secteurs afin d’améliorer les performances et le rendement de l’économie algérienne et des services, l’objectif étant d’améliorer la prise en charge les préoccupations des citoyens et des les satisfaire.
Selon le président du syndicat national du Patronat citoyen du numérique, Souheil Guessoum qui intervenait lors d’une conférence-débat organisée par la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) sur le thème « La relance, c’est maintenant », le taux de numérisation des entreprises algériennes est « trop faible », en raison du manque d’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Il a fait savoir que les TIC représentent entre 3 à 4% du PIB en Algérie, alors que la moyenne mondiale est de l’ordre de 15,5%. « Nous devons faire en sorte que les systèmes d’information et le numérique soient la base de notre développement, et nous le pouvons », a-t-il dit, relevant que « s’il n’y a pas de numérique, il n’y aura pas de développement ».
En ce sens, l’importance des TIC dans le développement économique est avérée dans la mesure où la numérisation aboutira inéluctablement à l’économie de la connaissance et du savoir. C’est le cas du Japon ou de la Corée du Sud, dont les économies sont développées, alors que ces deux pays ne disposent pas de ressources ou richesses naturelles. Leurs richesses, c’est le savoir et la matière grise.
La numérisation de leurs économies respectives a permis à ces deux pays d’exporter la connaissance et le savoir-faire. La réalité économique de ces deux pays nous renseigne sur le retard qu’accuse l’Algérie en matière de développement et de numérisation, sachant que l’économie algérienne demeure tributaire des hydrocarbures et pis encore, parasitée par l’informel, ce empêche toutes formes de modernisation et de numérisation.
A cet égard, il est urgent pour l’Algérie de rattraper son retard en matière de numérisation car le temps perdu risque de coûter cher au pays qui ne doit pas rester à la traîne de la modernité.