20 avril 2024

Semi-conducteurs, les grandes batailles ont commencés L’ere des grandes mutations

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Ils font quelques microns mais sont l’enjeu d’un combat entre géants économiques. Les semi-conducteurs sont indispensables pour faire marcher nos smartphones, nos voitures et une bonne partie de nos objets quotidiens. Ils représentent un marché de 442 milliards de dollars, en hausse de 5 % en 2020, selon le cabinet IDC, et qui devrait croître de 7 % en 2021. Parce qu’en effet, depuis le début de l’année, l’industrie des puces électroniques est en crise. Elle n’arrive pas à faire face à la demande grandissante du secteur de l’automobile mais aussi de toute l’industrie de l’électronique.
Intel ne veut pas rater ‘la voiture éléctrique’ en ayant en tête son fiasco lors de l’introduction des smartphones dans le monde. D’ailleurs lors salon de l’automobile de Munich, le PDG d’Intel, Pat Gelsinger,en poste depuis février, a déclaré « Les voitures vont être des ordinateurs avec des roues. Vous avez besoin de nous et nous avons besoin de vous. L’objectif est de créer un pôle d’innovation en Europe, pour l’Europe ». D’autant plus qu’il y a une pénurie mondiale de puces. Ces puces spécifiques sont fondamentales pour l’industrie automobile.
En outre, M. Gelsinger a donné plus de détails sur le plan IDM 2.0 qui avait déjà été annoncé en mars. Il a expliqué qu’Intel allait ouvrir en Irlande une usine de fabrication de semi-conducteurs, spécifiquement destinée au secteur automobile. De plus, Le PDG a rappelé qu’Intel prévoit de construire au moins deux usines ultramodernes en Europe et devrait annoncer le lieu d’implantation d’ici la fin de l’année, rapporte Reuters avec un investissement de quelque 80 milliards de dollars sur plus d’une décennie. C’est le plan qu’Intel a élaborer pour répondre à la demande du marché européen. Les spéculations indiquent que la France et l’Allemagne sont les pays qui pourraient être choisis. Mais la Pologne, où Intel est déjà présent, pourrait également être une possibilité.
Intel considère le secteur automobile comme stratégique et ne veut pas rater ce virage car elle estime, selon ses statistiques, que les puces représenteront environ 20% du coût d’un véhicule haut de gamme d’ici 2030. C’est cinq fois plus que les 4 % de 2019. Les estimations des analystes internes n’excluent pas que ce pourcentage aille plus haut d’ici la fin de la décennie. Pour prendre le marché, Intel va lancer un espace «accélérateur» pour les fabricants d’automobile qui devrait les aider à concevoir leurs voitures à l’aide d’une technologie de puce de plus en plus avancée. D’un autre côté, Intel maintient ses projets de construire deux fabs en Arizona, aux États-Unis, dont le coût atteindra les 20 milliards de dollars.
La pénurie des semi-conducteur marque le début d’une mutation en profondeur des échanges mondiaux.
Les investissements de l’industrie des semi-conducteurs en 2021 sont revus à la hausse pour la deuxième fois. Ils devraient bondir de 33% en 2021 à un record de 145 milliards de dollars selon le cabinet VLSI Research. Samsung, TSMC et Intel s’imposent comme les trois plus gros investisseurs. Intel suit la voie de ses concurrents. TSMC -Taiwan Semiconductor Manufacturing Company- a annoncé 100 milliards de dollars d’investissement sur les trois prochaines années, Samsung a porté en août ses investissements à 205 milliards de dollars sur trois ans. L’entreprise chinoise SMIC -Semiconductor Manufacturing International Corporation- a lancé un nouveau projet d’usine pour près de 9 milliards de dollars.
Enfin, si l’on se refére aux statistiques mondiales, dans les années 1990, les États-Unis et l’Europe ont fourni respectivement 37 et 44 % des semi-conducteurs du monde. Aujourd’hui, la plupart des usines de puces électroniques sont installées en Asie, majoritairement en Asie du Sud-Est. Cet etat de fait a fait qu’à Washington, le Sénat a approuvé, en juin dernier, un plan de 52 milliards de dollars pour le secteur des semi-conducteur. En Europe, le retard est flagrant et ne veut pas rester loin derrière et veut doubler sa part de production pour atteindre 20% d’ici à 2030 avec le plan européen ‘Digital Compass’.

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