Par Abdellatif Sihabi
Consultant ERP
L’ERP (Entreprise Ressource Planning) ou Progiciel de Gestion intégrée, un terme qui revient souvent dans le monde des entreprises ces dernières années et beaucoup parmi elles ont déjà tenté une expérience de lancer un projet de mis en place d’une solution ERP ou prévoient de le lancer.
Si on veut donner une définition simple à un ERP, on peut dire qu’il s’agit d’un logiciel qui gère plusieurs modules sur la même application et stocke leurs données dans une seule base de données.
Quelques années auparavant, les besoins des entreprises en termes de logiciel de gestion se limitaient à des logiciels qui se présentaient sous forme modulaire afin d’automatiser quelques tâches et de simplifier les flux d’information, comme exemple, le logiciel de comptabilité va permettre de simplifier la saisie et d’éditer un grand livre, une balance ou une liasse fiscale.
Aujourd’hui, la situation est totalement différente et les besoins ont évolué vers des logiciels intégrés, on peut constater cela dans les cahiers de charge SI récupérés chez les entreprises qui souhaitent moderniser leurs systèmes d’information où le terme ERP est affiché explicitement.
Donc la question aujourd’hui ce n’est plus de convaincre les chefs d’entreprise d’acquérir une solution ERP, mais plutôt de leurs donner quelques indicateurs qui peuvent évaluer le niveau de performance de la solution choisie ou à choisir. C’est ce que nous allons détailler dans la suite de cet article qui correspond à un retour d’expérience de plus 15 années dans le domaine de mise en place des ERP en Algérie.
Avec l’évolution ou plutôt la révolution qu’a connues le monde de la technologie en général et celui du matériel informatique en particulier, les questions de rapidité de traitement et de capacité de stockage ne sont plus d’actualité et la performance des solutions ERP ne peut pas être mesurée par ces indicateurs
À vrai dire, même l’automatisation des processus standards tels que le processus achat, vente ou stock est devenu un besoin basique et une solution ERP qui ne permet pas cela ne pourra pas avoir sa place dans un monde aussi exigeant.
Quels sont alors les indicateurs que nous pouvons utiliser pour mesurer réellement la performance d’une solution ERP et qui vont permettre de dire que cette dernière a réellement bouleversé notre SI.
Dans ce qui suit, nous allons donner quelques indicateurs qui peuvent répondre à cette question
Le référentiel commun : Le référentiel ou la Master Data et l’ensemble de données de base de l’entreprise, qui regroupe le plan des comptes, les articles, les clients, les fournisseurs… etc. ces données doivent être créées une seule fois et partagées par l’ensemble des services de l’entreprise, ce qui va permettre par exemple l’analyse d’une situation du même client entre la comptabilité et le commercial.
Une redéfinition de métier de la comptabilité : un bon système intégré est celui qui va pouvoir supprimer ou diminuer la saisie des écritures comptables, car ces dernières seront générées automatiquement des autres modules et par conséquent le métier de la comptabilité passera de la comptabilité de saisie vers la comptabilité d’analyse et de suivi
Simplifier la consolidation et les intercouts : Beaucoup de chefs d’entreprise souhaitent diversifier leurs champs d’activité et se lançant dans la création de nouvelles sociétés dans des différents métiers, la tache de consolider les données et de gérer les flux entre ces différentes sociétés présentes une angoisse pour DFC groupe (couramment appelée la Holding), donc une bonne solution ERP doivent prendre en charge cette gestion pour pouvoir éditer un bilan ou une balance consolidée en un clic.
Le calcul des couts : Une entreprise qui veut garantir sa croissance et sa longévité est celle qui maitrise ces couts, et au lieu que ce calcul des couts soit fait en différé sur Excel il doit se faire en temps réel sur l’ERP à travers une comptabilité analytique multiaxes qui permettra une analyse et un suivi multidémentiel de cout et même des profits
L’élaboration et le suivi du budget : ce point est fortement lié au précédent, sur une comptabilité analytique bien conçue on pourra calquer un suivi de consommation de budget, ainsi les décideurs, à travers l’ERP, peuvent mesurer la fiabilité des hypothèses budgétaires réalisées et détecter les centres de cout qui dépassent leurs budgets.
Planification de la Production et du stock : on dit gérer c’est prévoir, une bonne solution ERP est celle qui permet de collecter les prévisions de consommations et de préparer l’approvisionnement MRP ou hors MRP et éviter les situations de rupture de stock ou de surstockage.
Des connecteurs à l’industrie 4.0 : L’industrie 4.0 prévoit d’automatiser le flux de production via un système de gestion des lignes de production appelée MES qui permet de collecter toutes les données de production en termes de consommation des matières, le temps machine et la quantité de produits fini ou semi-fini produite. L’ERP doit fournir des connecteurs automatiques qui facilitent le transfert des données de MES directement sur la base de l’ERP sans aucune intervention humaine.
La relation client : Ceci est un levier important, dans un monde aussi compétitif où les clients devient de plus en plus exigent en termes de qualité des produits et des services offerts, il faut que l’ERP vous donne les outils qui vous permettront de gérer la phase avant-vente pour gagner un maximum de nouveaux clients et même la phase d’après-vente pour fidéliser vos clients.
Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, il y aura sûrement d’autres points qui vont permettre d’évaluer la performance de votre ERP, mais l’idée générale à retenir est qu’une solution ERP réussie est celle qui permet de répondre aux besoins de l’entreprise et aux exigences actuelles de son marché.