5 novembre 2024

Les antennes relais foisonnent en Algérie: Un danger pour la santé ?

Les antennes relais foisonnent, depuis un certain temps, sur les toits des immeubles et maisons individuelles en Algérie et même sur le haut des bâtiments publics. Concurrence oblige, les antennes relais sont installées un peu partout, parfois, on retrouve plusieurs sur une même terrasse.Jusqu’à récemment les antennes relais implantées étaient des BTS (réseaux GSM et EDGE téléphonie mobile de deuxième génération ou 2G). Cependant, depuis le lancement dans le pays de la téléphonie mobile de troisième génération (3G) en décembre 2013 et la téléphonie fixe sans fil 4G en avril 2014, le nombre d’antennes relais a augmenté conséquemment.Les trois opérateurs de la téléphonie mobile en l’occurrence Mobilis, Djezzy et Ooredoo sont parvenus à implanter, ces deux dernières années, de nouvelles antennes plus performantes. Ces dernières, en plus de permettre la téléphonie mobile, offrent un débit plus élevé permettant notamment la connexion à Internet via téléphone, smartphone ou une clé 3G.Algérie Télécom, qui ne s’occupait, quant à lui, que de la téléphonie fixe donc filaire, s’est mis à la 4G fixe sans fil (LTE) nécessitant ainsi le déploiement de milliers d’antennes pour satisfaire sa nouvelle clientèle.En l’absence de lois empêchant le propriétaire d’un terrain ou d’une terrasse d’y installer une antenne relais, on constate un foisonnement d’antenne sur les toits. Mais ces installations sont-elles autorisées par les autorités locales et quel est l’avis de l’ARPT sensée réguler, contrôler et vérifier ces installations ? Pour les immeubles étatiques, aucune loi n’interdit l’implantation de ce type d’antenne sur leurs toits. Toutefois, l’article 5 de l’arrêté de wilaya du 8 mai 2005 interdit toute installation d’antenne relais sur les établissements scolaires et le ministère de l’Education nationale a, transmis, dès 2001, une note donnant instruction aux directions de wilayas, de s’opposer à l’installation d’équipements de transmission au dessus des lycées et des CEM et ce par mesure de précaution. Juridiquement, il n’y a que les pylônes, qui sont soumis à un permis de construire et à une autorisation.En 2013, le ministère de la Poste et des Technologie de l’information et de la communication avait évoqué, pour la première fois devant le Parlement, les risques sanitaires des antennes relais suscités par la controverse sur les ondes électromagnétiques émises par plus de 16.500 sites des opérateurs de la téléphonie mobile.L’opération d’évaluation de l’impact des ondes émises par les relais de téléphonie mobile ne sera lancée qu’au cours du 2ème semestre 2014, avait fait savoir le ministère, relevant l’inexistence de mesures réglementaires fixant le seuil des ondes électromagnétiques émises par les stations de téléphonie mobile en Algérie. Pour le ministère, l’Organisation mondiale de la santé a certes établi des seuils de référence mais ils ne revêtent pas de caractère obligatoire pour les pays.Il avait toutefois noté que la réalisation des points hauts supportant les antennes relais de téléphonie mobile est régie par des textes réglementaires, notamment l’arrêté interministériel de 2006 portant sur le respect des critères relatifs à l’aménagement urbain. Ces points hauts sont gérés par l’Agence nationale des fréquences et la Commission nationale des points hauts.L’ARPT a réagi, le 14 décembre 2015, en fixant, enfin, les seuils maximums d’exposition du public aux champs électromagnétiques émis par les installations radioélectriques en l’occurrence les antennes relais sur les toits des maisons et les toits à proximité des zones sensibles comme les établissements scolaires, crèches, établissements de soins….  Selon l’Autorité de régulation, cette décision a été prise suite aux nombreuses réclamations, appréhensions et requêtes des citoyens quant aux dangers sur la santé que pourraient engendrer les rayonnements des  installations radioélectriques et aux orientations de l’OMS.  Elle a motivé sa décision par la nécessité d’encadrer le rayonnement des installations dans des limites tolérables à même de protéger à titre préventif la santé du public.Mais, est-ce suffisant ? L’ARPT, qui a annoncé avoir décidé de limiter le rayonnement des installations radioélectriques situées à proximité des établissements scolaires, centres de santé…, n’a pas évoqué, par exemple, la distance à respecter entre ces zones  sensibles et les antennes relais. Elle n’a pas aussi parlé du nombre d’antennes limite à implanter dans les zones fortement peuplées.Avec l’arrivée des technologies sans fil telles que la 3G, la 4G, les téléphones portables, les tablettes et le WiFi, les sources de ces ondes se sont multipliées exposant ainsi l’organisme humain à ce qui est appelée actuellement «pollution électromagnétique». Les avis des experts en la matière divergent, certains estiment que les niveaux de puissance des antennes de téléphonie mobile sont trop faibles pour présenter un risque réel sur la santé publique, d’autres, souvent membres d’ONG de lutte contre les stations relais, mettent en avant les risques liés aux rayonnements, mêmes faibles, émis par ces antennes qui pourraient, provoquer, selon eux, chez les personnes, vivants à proximité, des migraines, vomissements et des lésions beaucoup plus graves comme l’épilepsie, la maladie d’Alzheimer voire même des cancers.

A Savoir

L’ARPT fixe les seuils de rayonnement émis par les antennes relais

L’Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) algérienne vient de fixer les seuils maximums d’exposition du public aux champs électromagnétiques ou rayonnement émis par les installations radioélectriques en l’occurrence les antennes relais sur les toits des maisons et les toits à proximité des zones sensibles comme les établissements scolaires, crèches, établissements de soins….  Cette décision s’applique à tous les opérateurs de la téléphonie fixe et mobile qui sont tenus de veiller au respect du niveau d’exposition du public aux champs électromagnétiques fixé pour la bande des 900 Mhz à 41 Volts/mètre, pour la bande des 1800 Mhz à 58 V/m et pour celles des 2,1 Ghz et plus à 61 V/m, indique l’ARPT, qui limite le rayonnement des installations radioélectriques situées à proximité des zones sensibles à 28 V/m.L’ARPT insiste pour que les opérateurs de téléphonie recourant à la technologie hertzienne pour la délivrance de leurs services au public respectent les valeurs limites du niveau d’exposition du public aux champs électromagnétiques «sous peine de s’exposer aux sanctions prévues par la réglementation en vigueur».Selon l’Autorité de régulation, cette décision a été prise suite aux nombreuses réclamations, appréhensions et requêtes des citoyens quant aux dangers sur la santé que pourraient engendrer les rayonnements des  installations radioélectriques et aux orientations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Elle a motivé sa décision par la nécessité d’encadrer le rayonnement des installations sus considérées dans des limites tolérables à même de protéger à titre préventif la santé du public.

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