C’est quand on n’a pas quelque chose que l’on se rencontre de son utilité. Depuis jeudi dernier à midi (12h43) mais l’information est tombé vers 18h, l’Algérie connaît une forte perturbation du réseau internet dû à une coupure de la bretelle Algérie du câble Sea-Me-We4 à 15 kilomètre d’Annaba par « un navire marchand » selon Mehmel Azzouaou, Pdg d’Algérie Télécom lors de la conférence de presse donnée en ses locaux. Photos à l’appui, ses équipes expliquent ‘presque’ le déroulement de ce qui va se passer pour rétablir la connexion. « le bateau qui doit faire la réparation est sur les lieux et le premier bout, celui qui va sur Marseille, est sur le pont du bateau. »
Cette coupure de l’Internet a engendré des désagréments et perturbé toutes les activités. Risque-t-on le blackout ? Non dit Algérie Télécom en expliquant que le câble Alpal2 reliant Alger à l’ile de Maillorque est en fonctionnement et « «pourvoit dans une mesure raisonnable, grâce à son optimisation, au maintien de la continuité du service » écrit de son côté l’ARPT dans un communiqué mis sur son site.
« Encore plusieurs jours avant le réparation définitive »
Cette situation va encore durer plusieurs jours car pour réparer, il faut un navire spécial. Et c’est après son arrivée que le véritable travail de réparation va commencer. D’abord il va falloir détecter l’endroit plus ou moins exact de la coupure grâce à un petit robot, faire monter le ou les câbles si coupure franche sur le pont du bateau et procéder à la soudure des brins de câble après les avoir identifié et tester. Ensuite, on lui mettra un gros ‘sparadra’ et on jettera le câble à la mer. Le robot l’enterra et le recouvrera. Et c’est à partir de ce moment que la liaison peut être rétablie. Entretemps, les dysfonctionnements et les désagréments vont encore durer quelques jours et pénaliser les 12 à 20 millions d’utilisateurs d’internet en Algérie. Au cours de la conférence de presse, Algérie Télécom montre quelques photos prise la matinée tout en disant que « le premier bout a été repêché et nous nous attendons à ce que le deuxième bout soit repêché demain » ajoute Bouleksira, responsable auprès d’Algérie Télécom.
« Le câble en fibre optique coupé représente 81% de la bande passante total qui est aujourd’hui de 425 gigabit/s » dira Mohamed Habib , directeur au sein d’Algérie Télécom avant d’ajouter que «Alpal2 dispose de 8 fois 10 giga soit 80 gigabit/s que nous avons divisé pour 3 types d’utilisateurs ». Graphe à l’appui, Mohamed Habib montre le taux d’utilisation de la bande passante et dira que « nous sommes entrain de réparer le câble du SMW4 le plus rapidement possible ». A une question sur le Alpal2 et son coût, Mehmel Azzouaou dira que « le coût de la bande passante sur Alpal2 coûte 4 à 5 fois plus cher qu’ailleurs » tout en revenant sur la coupure du câble en disant que «les câbles en fibre optique côtier ont une âme en acier et on remarque des coupure en biais » laissant entendre que cela a pu être fait par une cisaille d’autant plus ajoute-t-il que « le câble est endommagé sur plus de 100 mètres » ce qui suppose que le câble a été traîné ou remonté avec une ancre. Il terminera en disant que « nous avons déposé plainte et les services concerné sont en train de diligenter une enquête ».
Concernant la bande passante, Mehmel Azouaou dira que « la bande passante nationale n’est pas touchée […] et qu’il va falloir penser très sérieusement aux datacenters à installer en Algérie » ce qui fera diminuer drastiquement la demande en bande passante internationale.
Avec 1600 kilomètres de côte et juste en face des grandes routes de l’Internet, nous aurons dû avoir au moins 4 ou 5 câbles nous reliant à l’Europe du Sud (Espagne, France, Italie) et d’autres câbles nous reliant à Nord de l’Europe (Amsterdam et Londres). Ces capacités aurait pu servir à irrigué l’Algérie et presque toute l’Afrique. Et quand un câble passe, c’est l’économie qui suit. Au XXIé siècle, le câble en fibre optique représente le train du XIX siècle.
Cet incident démontre encore une fois –rappelez-vous du séisme de 2003 et il y en aura d’autre car le Nord de l’Algérie est une zone sismique- qu’il va falloir faire beaucoup de prospective car les câbles en fibre optique qu’ils soient terriens ou sous –marins sont les principales sources de transport de la bande passante et donc de la data (texte, vidéo et audio).