L’essor des nouveaux médias change le paysage médiatique comme la façon de relater l’actualité. Des millions de consommateurs ont de nos jours la possibilité d’intervenir directement dans le processus rédactionnel en raison de la vitesse sans précédent des progrès technologiques.
Ces derniers temps, les flux de communication sont de plus en plus influencés par les technologies mobiles et la myriade d’applications existantes pour terminaux de poche. Dans ce contexte, la 3e conférence internationale de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) sur le tourisme et les médias qui a eu lieu en décembre dernier a choisi un thème fort intéressant «le traitement de l’actualité à l’heure des nouveaux médias». Il a abordé, entre autre, la façon dont la présence du tourisme dans les médias et sa représentation ont évolué dans ce nouveau panorama médiatique ou encore les formes que revêtira la communication du tourisme à l’avenir. IT Mag ouvre le dossier. En 10 ans, Internet est devenu un véritable média utilisé largement par le public. Les changements induits par ce nouveau media sur la filière du tourisme sont nombreux, importants et durables, à tel point qu’on parle désormais de «e-tourisme». Si les sites des agences de voyages et des compagnies de transports sont largement visités, il s’agit d’abord pour près d’un internaute sur deux de trouver un hébergement. Mais les internautes sont aussi sensibles aux informations sur les activités qu’ils pourront pratiquer durant leur séjour, les monuments à visiter, les sports et les sorties proposées. Internet apporte de nouvelles solutions aux acteurs de la filière tourisme dans la promotion d’une offre touristique, mieux informer ses clients et ses prospects, vendre des prestations en ligne et fidéliser la clientèle. Il facilite également les procédures de réservation via la dématérialisation des documents. Quand il a prononcé l’allocution d’ouverture de la conférence, le Secrétaire général de l’OMT, Taleb Rifai, a mis en évidence un aspect important : «S’il est vrai que le tourisme bénéficie d’une plus large couverture médiatique dans les médias dominants, la presse professionnelle et les agences de presse, beaucoup reste encore à faire pour accroître la reconnaissance journalistique du secteur. Les nouveaux médias peuvent combler ce manque. Dans un monde aussi connecté que le monde actuel, la communication du tourisme a changé : il n’est plus question de moments exclusifs mais d’expérience largement partagée».
Le traitement de l’actualité à l’heure des nouveaux médias
La conférence, qui réunissait plus de 200 participants issus de 30 pays, notamment des acteurs publics et privés du tourisme, des organes de presse et des chercheurs, a mis en exergue les grandes tendances. La production d’information évolue : le traitement en mode analogique imposé d’en haut recule au profit de l’expérience numérique interactive. Les blogueurs, en tant que source d’information, viennent compléter les médias traditionnels, le défi consiste à établir leur crédibilité en tant que sources fiables et indépendantes. Les médias traditionnels sérieux restent ceux qui fournissent des informations fiables. Les blogs à succès sont ceux qui suscitent l’empathie du lecteur, le tout est de créer un contenu différent selon le but recherché et le support. Les utilisateurs d’aujourd’hui exercent une double influence : en fournissant, d’une part, des informations en temps réel grâce aux médias sociaux et, de l’autre, en incitant les fournisseurs de contenu à leur donner l’information qu’ils recherchent. La segmentation des contenus et des publics est de plus en plus prononcée, conséquence d’un usage accru des médias interactifs. C’est un facteur que le secteur touristique doit prendre en considération dans son action de projection vers l’extérieur (communication et promotion). En matière de communication du tourisme, ce qui compte c’est d’avoir un sujet offrant une vision plus large de l’impact économique, social et environnemental du tourisme, sachant que les voyageurs font la promotion d’un pays sur différents supports médiatiques et dans les réseaux sociaux, les organismes de gestion des destinations doivent se convertir en groupeurs de contenu et en plateformes de contenu produit par les utilisateurs. Pour profiter au maximum des nouveaux médias, il convient de créer un environnement sans exclusive permettant au journaliste citoyen de faire passer des messages sur le tourisme, que ce soit en évoquant une destination, un produit ou l’importance socioéconomique du tourisme. Il n’y a d’autre choix, pour les acteurs privés et publics du tourisme, que d’accroître la production de contenu audiovisuel en tenant compte de l’augmentation de la bande passante et des attentes des utilisateurs, sur des supports de communication enrichis et variés. Aujourd’hui, il ne suffit plus de satisfaire le client, mais le véritable défi consiste à le fidéliser et à l’utiliser comme relais de promotion des destinations et des produits. Dans le passé, un consommateur satisfait pouvait persuader 10 autres consommateurs alors qu’un consommateur insatisfait pouvait en dissuader 100 autour de lui. Aujourd’hui avec les TIC, Internet et les réseaux sociaux, ces chiffres peuvent être multipliés par 1000, voire plus. Les TIC s’imposent ainsi de plus en plus comme un élément clef d’amélioration de l’attractivité des destinations touristiques. Quelque 70 % des consommateurs en Europe par exemple choisissent leurs lieux de vacances en recourant au net. Ce dernier, qui a la capacité de s’affranchir des contraintes du temps et de l’espace, offre aux consommateurs et sans intermédiaires, une comparaison de sélection et de choix immenses des offres touristiques, ce qui fait des TIC l’instrument privilégié des opérateurs pour mieux informer, mieux séduire et mieux fidéliser leur clientèle potentielle.
La convention signée avec le MPTIC : déjà aux oubliettes ?
«Le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat compte bien inscrire la valorisation de la destination Algérie dans cette optique, en aidant les opérateurs à s’approprier progressivement les TIC comme outil de promotion et de commercialisation des produits touristiques», souligne un bulletin d’information du ministère (Juillet-Août 2011).
Dans ce cadre, une importante convention de partenariat a été signée en mars 2011 entre le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat et le Ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication pour soutenir la généralisation des TIC dans les secteurs du tourisme et de l’artisanat. La première étape consistait pour chaque acteur à créer son propre site pour exister en ligne. Ensuite, se pose la question des meilleurs moyens de promouvoir une offre locale et de recruter de nouveaux clients. Mais ce nouveau territoire n’a pas vraiment été conquis par les opérateurs de tourisme. Le site de l’Office national du tourisme (ONT) est loin de donner l’exemple. Son dernier relookage remonte à 2010. Les informations publiées sont anciennes. Une rubrique «A la Une» porte mal son nom, la dernière news parle de la journée mondiale du tourisme (27 septembre 2013) ! Ensuite, on nous parle d’un événement «les journées gastro-touristiques et de l’artisanat à Varsovie (Pologne)» qui ont eu lieu du 3 au 10 Octobre 2013. Un insupportable ronronnement littéraire ! Un gros travail de changement des mentalités est à faire.
Le site web de Gestour (www.sgp-gestour.com) nous renvoie à la préhistoire de l’informatique. Un site sans aucune valeur. L’opérateur national ONAT, tire son épingle du jeu avec un site web agréable et une page facebook qui l’aident à commercialiser la destination Algérie et développer le tourisme national.