Le supporter est quelqu’un qui vit sa passion à fond avec ses amis, qui tweet, like, commente, publie et partage avec sa communauté. Les sociologues se sont penchés sur ce phénomène et essayent de le décrypter. Une des explications données est la suivante : parce que le sport c’est avant tout une histoire d’équipe, les réseaux sociaux ont très vite séduit leurs fans qui utilisent les médias sociaux pour se regrouper, échanger, s’informer avant, pendant et après le match. Les tendances font montrer l’intérêt grandissant pour ce canal. Globalement, Facebook reste le support privilégié des fans de sport mais l’utilisation de Google + connaît une croissance d’utilisation. Twitter est plus consulté que Facebook les jours de match. Les supporters sont réceptifs : 7 fans de sports sur 10 abonnés à une marque se disent prêt à partager, à s’engager sur son contenu ou encore à acheter ses produits. Le fait d’être au stade développe chez le supporter le sentiment d’être un «expert amateur», ce qui se ressent sur les tweets publiés. Les informations les plus partagées par ces individus concernent le score, les buts et les entraîneurs.
Mais force est de reconnaître que près de la moitié des supporters algériens utilisent encore la télévision, suivie de la radio comme sources principales d’informations sportives. Cela s’explique par le faible taux de pénétration d’Internet dans les foyers et le débit très modeste assuré par Algérie Télécom. Le prochain lancement de la 3 G dans notre pays pourra améliorer la situation. Un énorme gisement de croissance que les trois opérateurs veulent exploiter à fond. Ils se sont tous préparer en conséquence. Certains fans inconditionnels préfèrent utiliser les sites internet pour suivre l’actualité sportive, notamment celles des clubs comme le MCA (www.mouloudia.org), la JSK (www.lajsk.com) ou l’ESS (www.entente-setif.com).
Les réseaux sociaux ont grandement affaibli les médias traditionnels et ont en revanche facilité la possibilité pour les fans de communiquer directement avec leurs sportifs préférés. La presse sportive spécialisée version papier) fait de la résistance mais la majorité à un site internet pour ne pas perdre ses lecteurs. Elle a adopté une démarche progressive pour permettre aux titres de passer au «bi-média».
L’instantanéité
qui tient dans la poche
Le sport suscite des émotions qui n’ont de sens que vite partagées et Twitter est précisément le réseau social de l’instantanéité qui tient dans la poche.
La fièvre pour le foot sur les réseaux sociaux en Algérie est une réalité. Surtout à la veille de grands rendez-vous. Dans ce contexte, le match Algérie-Burkina Faso, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2014, a commencé bien avant le coup de sifflet de l’arbitre sur la Toile. Les supporters ont annoncé la couleur. Aux petits tacles des supporters de l’équipe adverse, les Algériens ont réagi par des commentaires passionnés. «A Blida, aucune équipe n’a gagné ou ne gagnera contre l’Algérie, même le Brésil. Alors, au mois de juin prochain, Incha Allah, vous vous contenterez de voir l’Algérie au Mondial brésilien via vos téléviseurs si Al Jazeera vous le permettra !», commente un internautes algériens. Un Burkinabé calme le jeu : «Nous ne devons pas répondre aux provocations sur le terrain de jeu. La chance fera le reste. Nous ne sommes pas les favoris de ce match, alors jouons notre jeu.» Sur Facebook, des évènements ont été créés spécialement pour la rencontre. Celui qui réunit le plus de membres est «Algérie – Burkina Faso» qui compte déjà 761 participants qui veulent aller voir le match à Blida.
«Souvenez-vous d’un certain match du 19/11/2009, quelle coïncidence ! 4 ans après, jour pour jour, crions victoire, 1,2,3 viva l’Algérie», écrit Mokranea Ait Meziane.
Ghali Ghalizi, fait dans le patriotisme : « Inchallah narbhou 3/0 wnafarho par ce que hna jamais khsarna fi chhar novembre».
Ainsi, les Algériens se sont appropriés les réseaux sociaux pour consommer sans modération le football mais aussi pour supporter à leur manière une équipe nationale qui frappe aux portes de la gloire d’un Mondial brésilien qui lui tend les bras. Un moment historique à ne pas rater. La qualification va certainement booster davantage les messages sur le Net car au pays de la Samba, ce n’est pas les photos, ni les impressions à poster qui vont manquer.