25 avril 2024

PRESSE ELECTRONIQUE EN ALGERIE Petits pas et expériences balbutiantes

journaux electroniques copieLa presse électronique est à ses débuts en Algérie et son développement nécessite un financement et une généralisation de l’accès à l’Internet à travers le pays. Dans un entretien à l’APS, à l’occasion de la journée nationale de la presse, l’universitaire et chroniqueur Belkacem Mostfaoui a indiqué que «les médias électroniques sont dans des usages d’un premier âge en Algérie. Ils sont au stade d’introduction». Cette nouvelle «aventure intellectuelle» a été amorcée, selon lui, à la fin des années 1990 quand des journaux quotidiens avaient pris l’initiative de s’introduire dans le domaine du journalisme électronique en publiant leurs éditions papiers sur leurs sites internet. «Certains de ces journaux ont été encore un peu plus loin : ils ont des éditions électroniques pures, c’est-à-dire que l’édition est différente de celle qui est imprimée et celle-ci donne la possibilité d’une réactivité, d’un renouvellement et d’un enrichissement de l’actualité au fur et mesure que la journée s’écoule», précise-t-il. Le secteur s’est élargit à des «expériences balbutiantes» dans l’édition de sites électroniques et de blogs et dans le lancement de télés web et de radios web. Dix ans après son émergence, cette «presse alternative» peine toujours à s’affirmer et à se professionnaliser, selon le chroniqueur de presse Ahmed Halfaoui. «La presse électronique demeure au stade artisanal sur les plans technique et des fonctionnalités», déplore-t-il. Interrogés, par ailleurs, sur les moyens de favoriser le développement du journalisme électronique et de l’amener ainsi à sortir de son «premier âge» et de ses pratiques «artisanales», MM. Mostfaoui et Halfaoui étaient unanimes pour dire que cela exige des moyens financiers, mais surtout une généralisation de l’accès à internet. Les pouvoirs publics n’ont pas encore compris la nécessité de la présence d’un contenu algérien sur la Toile. Il n’est pas normal que les internautes algériens cherchent un contenu algérien sur des sites d’informations étrangers !
Mais ils le font quotidiennement.
En plus d’étudier des mesures de facilitation à l’accès aux TIC en général, les pouvoirs publics devraient, en priorité, favoriser et promouvoir la création d’entreprise de contenu sous forme de sites web d’entreprises, des services en ligne, du commerce électronique, de l’enseignement à distance, de la publication littéraire et artistique, en fait tout ce qui concourt à mettre en ligne notre spécificité, notre culture pour que la société de l’information ne soit plus juste une direction administrative au niveau d’un ministère mais une réalité sur l’écran de l’ordinateur.
Aujourd’hui, Internet est devenu tout simplement un outil indispensable à la presse. Un outil qui intervient dans les phases les plus importantes du traitement de l’actualité. Qu’il s’agisse de la recherche de l’information ou de l’envoi des articles vers les rédactions, Internet est désormais un moyen incontournable.
On ne consomme plus passivement l’information
En Algérie, dans la plupart des cas, ce sont les versions électroniques de journaux déjà existants que nous trouvons sur le Net. Les journaux disponibles uniquement en version électronique restent insignifiants. Deux principales raisons sont à l’origine de cette situation. La première est liée à l’aspect financier. La deuxième raison est en rapport avec le développement d’Internet en lui-même.
Les succès de certaines entreprises de presse sur Internet sont souvent éclatants. Mais il ne suffit plus d’éditer des services d’information de qualité. Encore faut-il les référencer et en diversifier les sources pour faire face à une concurrence accrue et qui se renouvelle sans cesse. Les spécificités des médias numériques font que cet impact est particulièrement fort pour la presse.
En effet, ces nouveaux venus présentent la caractéristique de proposer tout ce que les autres médias proposent déjà -écrit, son, image, vidéo- selon des modalités et des caractéristiques qui leur sont néanmoins propres. Internet oblige donc les autres médias, et tout particulièrement la presse écrite, à prendre en compte cette concurrence frontale et à gérer un risque de «cannibalisation» beaucoup plus fort. Internet n’est pas seulement un nouveau mode de diffusion mais aussi et surtout un nouveau média en tant que tel avec ses propres contenus et sa propre logique. Le développement d’Internet se fait nécessairement au détriment des autres médias traditionnels. Le temps consacré à la consultation d’Internet réduit le temps disponible pour lire un journal, un magazine ou regarder la télévision. Mais la baisse de l’électorat n’est pas liée à l’émergence du Net car les Algériens ne lisent pas comme avant. Le Web a permis au journalisme de réinventer ses formats, sa diffusion et ses interactions avec ses lecteurs. En proposant une information immédiate, plurielle et gratuite, internet bouleverse le secteur des médias, son fonctionnement et ses modèles économiques. Grâce à la rapidité dans la diffusion des informations, le lecteur est devenu un participant direct à l’opération de rédaction, à travers ses commentaires qu’il inclue instantanément en bas des articles. C’est une donnée d’une extrême importance, ces commentaires aident à rectifier le tir, c’est un plus, à condition que ces réactions respectent le point de vue de l’autre et ne versent pas  dans la calomnie et l’insulte. Phénomène à souligner : plusieurs fondateurs de sites d’information électronique sont venus de la presse écrite, ils sont, par expérience, les plus professionnels.
Par ailleurs, les coûts relativement réduits de création d’un journal électronique sont aussi un facteur déterminant dans la multiplication de ce genre de médias qui ne sont plus tributaires de l’espace et qui ne demandent même pas un local bien précis pour rassembler les différents intervenants dans le processus de fabrication du journal.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *