29 avril 2025

Geek-Week: Le vide technologique

geekweekL’actualité des TIC en Algérie s’est considérablement réduite ces jours-ci surtout au niveau national. «Ramadhan et les congés n’ont pas arrangé les choses», me confie un ami. Et le commun des Algériens semble attendre la rentrée sociale pour espérer un peu d’actions. D’autres expliquent cette apathie par un probable remaniement ministériel. Des rumeurs persistantes laissent supposer que c’est imminent. Mais rien d’officiel. Vous pouvez consulter les boules de cristal que vous voulez, une voyante ou le marabout du coin, vous n’en saurait pas davantage. «Encéphalogramme plat avec ou sans remaniement !», ironise un chef d’entreprise. D’ailleurs, il se met à se rappeler au bon souvenir des anciens ministres qui se sont succédés et dont chacun avait sa petite idée pour redresser le secteur et le relancer sur des bases solides. Boudjemaa Haïchour, avait fait de «Ousratic, 1 PC pour chaque famille» son cheval de bataille mais n’a pas pu réaliser ce projet. Hamid Bessalah était tout fier de réunir les acteurs des TIC pour peaufiner la e-algérie 2013. Les réunions se sont suivies à un rythme soutenu au ministère mais aussi au technoparc de Sidi Abdellah. Le document a été distribué à la presse. Il a été mis en ligne sur le site du gouvernement et puis un jour, le ministre a été « appelé à d’autres fonctions », expression très diplomatique qui veut dire chez nous qu’il a été remercié ou pour certains mis en réserve de la République. A-t-il échoué dans sa mission ? Les débats sont ouverts…Moussa Benhamadi a pris le relais. Il est venu avec la ferme conviction qu’il faut rehausser la dimension d’Algérie Télécom, qu’il faut permettre aux Algériens de naviguer avec un débit raisonnable, qu’il faut muter de la logique des « tuyaux » à la logique du « contenu national à forte valeur ajoutée ». Il a voulu donner plus d’importance au domaine .dz mais en bout de course, le constat est mitigé. Il a enlevé 2013 de la stratégie e-algérie sous prétexte qu’on ne peut pas confiner le progrès technologique d’une nation à une date. Ce qui est en partie vrai. Cependant, on ne peut pas évaluer aussi notre marge de progression sans échéance précise. Sauf à vouloir naviguer à vue. Sinon, l’Algérie technologique sera livrée à des avis subjectifs, à des points de vues partisans et à de vagues analyses. Il ne reste dans ce cas à nos politiciens que des effets d’annonces mais à l’ère d’internet, des réseaux sociaux et de l’interactivité planétaire, il de devient de plus en plus difficile de faire avaler la pilule. Les jeunes, férus de technologies, passent leur temps à pianoter sur leur clavier. Elles ont changé leur rapport à l’espace et au temps. Si un quotidien vous informe une fois par jour, un journal en ligne peut comporter 150 remises à jour quotidiennes. La diffusion mono canal cède la place à une diffusion multi canal. Les internautes algériens sont plus avertis, plus exigeants : c’est le temps des flux…Un ministre des MPTIC doit tenir compte de ces paramètres. Et le gouvernement doit donner l’exemple concernant l’appropriation des TIC dans ses activités. Les Algériens ne veulent pas d’un discours de plus, d’un programme de plus, d’une stratégie de plus ou d’un ministre de plus, ils veulent du concret. Et le prochain test est la 3 G. On attendra la suite de l’opération pour voir si cette technologie va être enfin opérationnelle ou est ce qu’on va encore attendre des années pour qu’elle devienne une réalité. Ceci dit, il ne faut pas faire une fixation sur cette 3 G : elle ne va pas faire des miracles ! Le contenu, c’est de l’humain. Le challenge est de transiter d’un statut de simple surfeur à un producteur d’informations. Il faut multiplier par exemple les sites institutionnels de service public. Pourquoi ne pas obtenir un rendez-vous pour la délivrance d’un passeport ou d’une carte d’identité à partir du web ? Pourquoi ne pas dématérialiser le maximum de formulaires administratifs ? Pourquoi ne pas encourager la déclaration d’impôts des entreprises sur internet ? C’est par ces mesures si simples qu’on pourra avancer graduellement vers la société de l’information et du savoir. Sinon, l’Algérie va encore perdre du temps. Et ce n’est pas dans les salons et autres manifestations dans les hôtels étoilés qu’on va sauver les apparences. Il y a urgence à passer aux actes. C’est une question de bon sens et de crédibilité.

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