Les TIC ne se résument pas à un smartphone entre les mains sur une terrasse de café ou un Netbook dernier cri qu’on exhibe lors d’un séminaire international dans un hôtel 5 étoiles, mais c’est aussi et surtout de grands projets à l’échelle d’un pays. Les TIC ne doivent pas être réduites à une simple apparence trompeuse pour impressionner ou amuser la galerie comme le font les humoristes en ces nuits ramadhanesques avec des sketches hilarants. Dans ce contexte, deux ministres, ont voulu donner une preuve.Les travaux de réalisation de la première ligne du tramway de Ouargla ont été lancés cette semaine par Amar Tou, ministre des transports, au niveau de la zone des équipements publics, à l’ouest de la ville. Le ministre a indiqué que le projet vient en application de la décision du Président de la République au début de l’actuel programme quinquennal portant réalisation de 9 projets de tramways dans différentes villes du pays. Outre sa fonctionnalité, le Tramway permettra de désengorger la circulation et donnera un cachet esthétique à la ville. Dans les transports comme ailleurs, les TIC sont et vont continuer à être la source de changements fondamentaux, même de révolutions. Cela passera à la fois par des innovations techniques que les usagers percevront à peine, comme c’est déjà le cas pour l’automobile, qui est maintenant bourrée d’électronique alors que son aspect extérieur pour l’utilisateur n’a pas fondamentalement changé, ou pour les transports ferrés urbains et interurbains.Le réseau du tramway d’Oran par exemple se caractérise par ses ateliers de maintenance et de réparation, une unité de maîtrise et de suivi à distance par les technologies de l’information et la communication (TIC), outre 160 caméras de surveillance instantanée du réseau et un équipement de communication entre conducteurs et clients.De son côté, Rachid Harraoubia, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a mis en avant les capacités du Centre de développement des technologies avancées (CDTA) à contribuer au développement socio-économique du pays. Lors d’une visite effectuée au CDTA, il a fait part de sa satisfaction du nombre de publications et communications nationales et internationales, les brevets déposés ainsi que les rencontres scientifiques organisés dans ce centre.
Depuis la connexion de l’Algérie au réseau Internet, les universités et les centres de recherche ont été les premiers organismes à y avoir accès. Et l’impact de cette nouvelle technologie sur les pratiques de communication et de travail sont multiples. Cela a induit une démocratisation et une «dé-hiérarchisation» dans l’accès à l’information, la communication de l’information en temps réel et de façon interactive, l’accès à toutes sortes d’informations scientifiques et techniques, toutes formes et supports confondus (ouvrages, bulletin, revues, rapports de recherche, colloques), disponibles sur des serveurs d’information nationaux et étrangers et la valorisation des compétences nationales (publication électronique, visibilité par le web).
La semaine passée a été aussi caractérisée par l’annonce de Moussa Benhamadi, ministre du secteur, relative à la mise en service commerciale de la licence de téléphonie mobile de troisième génération 3G et 3G+ et qui sera effective à partir du 1er décembre prochain «pour les opérateurs qui seront prêts». Une énième annonce diront les sceptiques. Pour montrer que le processus est irrémédiablement en marche, il a révélé qu’il a «signé l’arrêté définissant la date du lancement et la date de mise en exploitation des licences commerciales 3G et 3G+». Une manière de donner du crédit à ce projet. Ce feuilleton interminable va-t-il connaître enfin un «happy end» ? On nous en parlait déjà en 2004 à l’époque de Amar Tou. Après 9 ans et 4 ministres qui se sont succédés sur le fauteuil en cuir du ministère, on en est à annoncer des dates de lancement !
En donnant des dates plus ou moins précises, le ministre de la Poste et des TIC engage sa crédibilité et d’une manière directe celle du gouvernement actuel. Le moindre report ou autre remise en cause, sera un aveu définitif d’échec. Fait curieux : cette annonce n’a pas été commentée par les opérateurs de téléphonie mobile, pourtant directement concernée. Méfiance ou prudence ?
Bien, très bien!