11 décembre 2024

Siftech 2013, à Oran Une école numérique sous l’ombre de la 3G

siftechBeaucoup des visiteurs du salon sont issus du milieu universitaire à différents niveaux. D’étudiants en début de parcours aux doctorants. En plus des jeunes entrepreneurs qui se sont amassés dans le stand de l’ANPT avec chacun un projet bien ambitieux ; même si c’est quelque peu éloigné de la thématique du jour qu’est l’école numérique. Le public, lui, n’avait pas non plus manqué le rendez-vous. Cependant, tous ces profils étaient tous liés par un dénominateur commun qu’ils ne manquaient pas d’exprimer chaque fois qu’on leur posait la question : la 3G.
La ville d’Oran accueille encore, comme l’année précédente, le Salon international du futur technologique, sous un ciel couvert et une atmosphère quelque peu humide, mais l’enthousiasme du public oranais, lui, reste bien « ensoleillé » et chaleureux. Cette édition, la quatorzième, placée sous le thème de l’école numérique, a vu de grands absents, en les personnes des ministres de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, ainsi que le ministre de l’Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, le premier retenu par un séminaire qui se tenait au même moment à Blida avec pour objet la gouvernance par les TIC et le second par l’actualité dense et chargé de son département. Tous deux étaient représentés chacun à son niveau mais le Siftech aura encore une fois bénéficié de tout l’intérêt du wali d’Oran, Abdelmalek Boudiaf.
Sobriété et normalité
Une ouverture sobre et quasi ordinaire pour le plus ancien des salons dédiés aux TIC en Algérie, inauguré par le staff organisateur, accompagné d’une délégation composée d’officiels de la wilaya hôte qui, après la conférence de presse de présentation, se sont immédiatement dirigés vers le salon et ont commencé à essaimer stand après stand d’un peu plus d’une cinquantaine d’exposants, la plupart des habitués du salon. Tous ou presque se sont fédérés autour du thème principal de la manifestation, l’école numérique. Evidemment, là où passait au milieu des stands, tablettes et mobilité étaient de rigueur. C’est normal ; ce sont deux éléments qui font partie intégrante d’une école numérique. Mais était-il raisonnable de parler d’école numérique alors que ceux qui possèdent un smartphone ne l’utilisent qu’à minimas et que le dossier de la 3G en a refroidi plus d’un.
ecoleUn vœu sans plan de réalisation
Techniquement, l’école numérique est une réalité accessible. Un écran interactif, des programmes adéquats, un professeur bien formé à leur utilisation et une connexion Internet. Pourtant, dans les faits, ce n’est pas si simple. A vrai dire, l’école numérique en Algérie a déjà commencé à faire parler d’elle depuis les années 2000 avec… Alfatron et son mini-netbook conçu spécialement pour la circonstance. Ce même net-book qui était revenu l’année dernière dans les stands de l’entreprise nationale au même Siftech et des années avant lors d’autres salons. Cependant, ce qui n’a pas changé depuis, c’est le rythme auquel celle école numérique avance. Des avancées ont été faites et elles ont été plus ou moins exposées lors d’un message transmis à l’occasion du Siftech par le ministre de la Poste et des TIC. « 23% des écoles primaires et 77 pour cent des collèges et 84 pour cent des lycées sont connectés à Internet », fait-il lire. Tout le reste, ce sont des messages habituels à ce genre de circonstance. Il était dommage, du moins au jour de la tenue de la première journée du salon, de noter l’absence du ministre de l’Education nationale afin de donner son appréciation de la chose et surtout d’exposer les grandes lignes de cette école. Surtout sachant qu’en marge du salon, a été aménagée une classe numérique grandeur nature avec des élèves et des professeurs invités pour la circonstance afin de tester la chose. L’aménagement de cette classe numérique répondait à la volonté de vouloir précipiter le pas vers l’école algérienne de demain. Une expérience considérée par ses promoteurs comme une expérience moderniste qui permettra de mettre en évidence l’intérêt d’investir dans la qualité de l’enseignement pour les générations futures. Enseignants et apprenants ont en profiter pour s’initier à l’utilisation des nouvelles techniques pédagogiques. De même qu’il est questions de faire faire découvrir aux élèves, à leurs parents et aux institutions concernées quelques aspects du fonctionnement de la classe numérique qui connaît un début de concrétisation dans plusieurs pays. Même si au fond, on se demande si toute la famille de l’éducation nationale est prête sachant les remous qui la caractérisent à chaque rentrée. Et ce ne sont pas les arguments plaidant pour l’instauration d’une école efficace et pertinente par les TIC qui manquent : un cartable peut peser jusqu’à 10 kg, le quart du poids d’un élève de 45 kg ; encore que si celui-ci oublie un livre ou un cahier il est doublement pénalisé : d’abord parce qu’il ne peut pas prendre de notes, ensuite parce qu’il risque d’avoir une punition. Si ce cartable pouvait se limiter à un seul objet, un seul outil de travail, son dos serait en bien meilleur santé et il aura à tout moment accès à tous ses livres et cahiers. Les propriétés de la tablette numérique en font un candidat aux atouts incontestés. Chaque mot inconnu peut être immédiatement recherché dans un dictionnaire (le dictionnaire papier pèse bien trop lourd !), tout sujet méconnu peut être recherché sur Internet.
Une première
De mémoire de salons, le Siftech a osé le pas de « pimenter » un concours avec de l’argent comme prix. Il s’agit de la Lawha, (ardoise), un concours ouvert aux Algériens sans limite d’âge, maîtrisant les outils et les techniques nécessaires à la réalisation de l’œuvre qu’ils se proposent de mettre en compétition. Ils peuvent concourir à titre individuel ou collectif dans le cadre d’un club, une association, une entreprise ou toute forme de groupe constitué pour la mise en commun des compétences nécessaires à la réalisation de cette œuvre.
Parmi les catégories soumises au concours ; les plateformes d’enseignement en présentiel ou à distance, les systèmes d’enseignement numérisé pour handicapés, les plateformes de diffusion et de suivi de cours de soutien et de rattrapage, les systèmes de protection contre l’addiction au numérique et contre les dangers d’Internet ou encore les solutions d’organisation et de gestion des établissements scolaires…
Les projets soumis seront évalués selon l’originalité de l’œuvre, la simplicité de son usage par les personnes auxquelles elle est destinée, son impact sur la qualité de l’enseignement et la santé des apprenants, entre autres. Ils le seront par un jury composé par deux représentants du ministère de l’Education nationale, 2 représentants du ministère de la Poste et des TIC, 1 représentant de celui de l’Enseignement supérieur, 1 représentant de l’organisateur et enfin 1 représentant des parents d’élèves.
Le « jackpot » est d’un million de dinars pour le premier prix, puis c’est un autre million que se partageront les trois lauréats suivants (2e 500 000,00 DA ; 3e 300 000,00 DA et le 4e 200 000,00 DA). A l’heure où nous mettons sous presse, 19 candidats ont été retenus et les gagnants seront connus au dernier jour du Siftech (aujourd’hui, mercredi NDLR).
La 3G omniprésente
Beaucoup des visiteurs du salon sont issus du milieu universitaire à différents niveaux. D’étudiants en début de parcours aux doctorants. En plus des jeunes entrepreneurs qui se sont amassés dans le stand de l’ANPT avec chacun un projet bien ambitieux ; même si c’est quelque peu éloigné de la thématique du jour qu’est l’école numérique.
Le public, lui, n’avait pas non plus manqué le rendez-vous. Cependant, tous ces profils étaient tous liés par un dénominateur commun qu’ils ne manquaient pas d’exprimer chaque fois qu’on leur posait la question : la 3G. Inévitablement ; elle était omniprésente sauf, bien évidemment, de la bouche des officiels.
Et beaucoup se lancent tout de même, on aurait envie de dire contre vents et marées, dans des projets à base de plates-formes nécessitant la 3G. Il est clair que tous les visiteurs que nous avons accostés ne cachaient pas leur ras-le-bol des rebondissements liés aux retards du lancement de la 3G.
 

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