L’« affaire Djezzy » plombe l’évolution de la téléphonie mobile en Algérie, puisque la décision du lancement de la 3G dépend du règlement de cette affaire. Il était pourtant question que la norme 3G soit concrétisée depuis longtemps. Il n’en est rien. Le projet de la 3G sera davantage repoussé, si une nouvelle évaluation de la filiale Djezzy est formalisée.
Selon une information donnée, il y a quelques jours, par Reuters, l’Etat algérien pourrait procéder à une nouvelle évaluation de la valeur et du patrimoine de l’opérateur mobile, Djezzy, propriété du russe Vimpelcom. Tout est à refaire ? Les pouvoirs publics, de même que la direction de Vimpelcom, n’ont pas réagi à cette information, pour l’instant. Si une telle information venait à être confirmée, cela signifierait que l’évaluation établie par le cabinet Shearman et Sterling LLP-France n’agrée pas les autorités algériennes. C’est une hypothèse plausible. Autre élément d’analyse, la décision du rachat de Djezzy a été prise en 2009, mais depuis, le contexte a beaucoup changé et l’entreprise vouée au rachat aurait pris des « rides », sa valeur marchande érodée. Aussi, une nouvelle évaluation de Djezzy permettrait, peut-être, de revoir à la baisse la valeur de cette filiale. De plus, la durée d’exploitation de la licence de téléphonie mobile arrivera à échéance d’ici fin 2016. Et fait curieux dans cette affaire : à ce jour, ni le ministère des Finances, ni celui de la Poste, des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC), n’ont donné une estimation, fut-elle approximative, de l’évaluation faite par le cabinet français. En février 2012, le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait annoncé que l’évaluation devait être connue « dans quelques jours ». Depuis, le dossier n’avance pas. Pis, l’« affaire Djezzy » plombe l’évolution de la téléphonie mobile en Algérie, puisque la décision du lancement de la 3G dépend du règlement de cette affaire. Il était pourtant question que la norme 3G soit concrétisée depuis longtemps. Il n’en est rien. Le projet de la 3G sera davantage repoussé, si une nouvelle évaluation est formalisée. Pour l’heure, il n’existe pas d’échéance claire, pour clore ce dossier ; le ministre des Finances, Karim Djoudi, en charge du dossier Djezzy, a eu cette déclaration, il y a quelques jours : « Aucune date n’a été fixée. Moi, je n’ai rien déclaré. Ni deux semaines, ni trois semaines, ni un mois. Le dossier est toujours en cours de traitement et il n’est pas possible de s’avancer » sur une échéance de règlement définitif. Tout est dit ? Cette déclaration s’apparente en fait à une réponse au ministre de la Poste et des TIC qui soulignait, lui, il y a quelques jours, que cette affaire sera réglée dans deux semaines. Par ailleurs, le ministre des Finances, Karim Djoudi, et en réponse à des journalistes, qui l’interrogeaient, la semaine dernière, à l‘APN, sur ce dossier, a éludé la question en affirmant qu’on « ne passe pas notre temps à travailler juste pour le plaisir ». Cependant, une question, est-ce qu’il y a une réelle volonté politique pour arriver rapidement à un accord avec Vimpelcom pour l’acquisition de 51% de Djezzy ? On est en fait loin de l’euphorie qui a ponctué ce dossier en 2010. Les deux parties étaient proches d’un accord définitif. Cette affaire allait être conclue, on s’en souvient, après la signature, en 2011, d’un accord de confidentialité entre Russes et Algériens. Cet accord allait être suivi d’un protocole d’intention.