C’est la saison des salons spécialisés. Chaque secteur organise le sien pour montrer une belle vitrine en attendant la grande kermesse annuelle de la foire internationale d’Alger. Mais les TIC sont-elles réellement adoptées ou s’agit-il ne les utiliser juste pour les apparences. Force est de constater que les TIC sont plus un discours de circonstance qu’une réelle conviction chez nos décideurs. Un ami s’en est rendu compte. En arpentant les allées d’un salon, il constate que le retard est immense. Il trouve du print partout (catalogues, brochures, prospectus) mais très peu de supports technologiques. Rares sont les entreprises qui donnent leur documentation à travers une clef USB alors que partout dans le monde, elle est présente. On préfère le support papier qu’on distribue à tour de bras et qu’on jette dans les corbeilles quelques mètres plus loin. Aux journalistes, on distribue des allocutions sur papier mais heureusement que certains attachés de presse prennent le soin de le transmettre par mail. Une compensation ! Cependant, ce n’est pas une tendance lourde chez nous mais une exception qui confirme la règle. Juste une initiative personnel quand le « chef » ne met pas les documents sous le coude. Il aime qu’on le sollicite plus tard pour le précieux document. Mon ami examine de plus près les documents et il constate que les adresses sont faux et que les numéros de téléphone dépassés. Il demande une carte de visite au responsable marketing et on lui remet une adresse mail qui fini par le .com ou .dz ! Les Algériens préfèrent les noms de domaines utilisés sous d’autres cieux : çà fait plus « moderne », plus tendance, plus branché, çà sonne mieux à l’oeille, çà donne l’impression qu’on est dans l’international… Mais c’est juste une impression. Les campagnes de charme du Cerist sont de vieux souvenirs, des annonces dans des pages jaunies des journaux (version papier). Le .dz est resté orphelin. On n’a jamais quitté le stade de beaux discours et il a du mal à s’installer dans son domaine. Mon ami a voulu naviguer un peu et il constate que la majorité des sites algériens sont d’une pauvreté affligeante et navrante. Des sites plaquettes sans réel intérêt. On y trouve le mot du DG écrit à la hâte juste pour lancer le site avec une très belle photo (ah le beau costume cravate !). La rubrique Actualité reprend des communiqués qui n’ont aucun lien avec … l’actualité. Le dernier remonte à une année ! Il devrait plutôt le verser dans la rubrique « archives ». Ce serait plus logique ! En attendant que notre pays puisse faire le grand saut technologique, le Siftech a planté son décor une nouvelle fois à Oran. Il ouvre un dossier sensible : l’école numérique. Le ministre de l’éducation nationale devrait faire un crochet ou au moins dépêcher un envoyé spécial pour lui rédiger un rapport détaillé. Car ce sujet est d’une brûlante actualité. Il s’agit de l’élève d’aujourd’hui mais du citoyen de demain qui doit avoir son identité numérique. Le web pour lui ne sera plus un mystère, ni une curiosité. Pour s’en convaincre, observez comment un enfant de 2 ans manie un smartphone. Comment à 4 ans, il télécharge une musique et à 6 ans, il veut avoir son propre téléphone. Ce sont autant d’indicateurs qui préfigurent le monde de demain, l’Algérie de demain. Dans un autre registre, Nedjma a remis au goût du jour la chanteuse Warda El Djazairiya. Un clip pour lui rendre hommage et mettre un peu de notes gaies dans notre quotidien. C’est aussi une forme de communication qui permet à l’opérateur le plus étoilé de la planète multimédia de titiller la concurrence et de la tacler en douceur. Mon ami a constaté aussi que le vent de la 3G s’est quelque peu calmé. Les Algériens ne se posent même plus la question de savoir la date exacte de son lancement. Et puis franchement, en matière d’exactitude, il faudra repasser. On hésite pour déterminer la date du début du ramadhan, de l’Aïd et des prochaines vacances. Alors avec la 3 G, on est dans une espèce de continuité et de respect des « constantes ». Les TIC ont encore un long chemin à parcourir. On est au début du processus. Mais le problème, c’est que le rythme de développement est trop lent et les technologies évoluent à un rythme phénoménal. Les connaissances doublent en moins d’une génération,. Il ne faut plus se voiler la face. En dépit de cela, nous souhaitons à nos lecteurs de profiter des salons et d’insister pour que nos dirigeants ne soient plus dans une posture d’autosatisfaction ou de planer dans les hautes sphères de l’illusion de posséder le monde alors qu’ils sont en marge de tout progrès.
en tout cas l’Afrique a encore du chemin à faire avant de pouvoir égaler les pays occidentaux en matière d’adoption des TICs, néanmoins, je pense que le continent est sur la bonne voie