En Algérie, plate évidence, on est loin de se soucier de notions comme l’obsolescence programmée, dont on n’a pas conscience, peut-être même la connaissance. C’est même du chinois numérique pour nous. Nos entreprises, comme nos administrations, n’ont pas de stratégie verte. Et, encore moins, se préoccupent de bilan environnemental. J’oserais même dire que c’est presque naturel ! Et que dire alors des particuliers bien loin de se douter que leur ordinateur émet du CO2, et encore loin de penser que son usage quotidien n’est pas sans risque pour la santé et l’environnement. Il en est de même de vos portables et surtout de vos Smartphones, dont la fabrication et l’exploitation sont très polluantes. Et nous, Algériens, on achète, on consomme, on jette et on ne recycle jamais. Qui de nous, lorsqu’il achète un téléphone GSM ou un smartphone, se soucie alors de son taux DAS ? De penser que les téléphones mobiles contiennent jusqu’à 50 matériaux différents ? Les TIC, c’est bien, chers amis geeks, mais de tous les secteurs, celui de l’informatique est de loin le plus gourmand en ressources par unité de poids. Elle consomme des métaux, de l’énergie, de l’eau, des produits chimiques… ce qu’on ne sait donc pas trop, nous autres Algériens, c’est l’idée même que la conception d’un ordinateur ou d’un téléphone, très polluante, a des répercussions importantes sur l’environnement. Votre ordinateur, par exemple, émet de 20 à 50 fois plus de CO2 lors de sa fabrication qu’au cours de son utilisation. On ne soucie donc jamais ou presque de l’utilisation de nos ordinateurs qui sont aussi énergétivores. Plus que pour les smartphones, la bataille de l’énergie se joue au niveau des postes de travail, des imprimantes et, bien sûr, des salles informatiques remplies de serveurs. Voire au niveau des logiciels. Dans un souci d’économie d’énergie et de réduction d’émission de CO2, combien êtes-vous à éteindre votre ordinateur en quittant le bureau le soir ? Alors, qu’on le sache : le prix annuel en électricité d’un appareil tournant 24 h/24 peut être assimilé à sa puissance. Une station de travail de 150 watts fonctionnant en continu coûte environ 150 euros d’électricité par an, dont 24 sont gaspillés en moyenne. De plus, de nombreuses applications, les Google Apps ou les macros Excel, empêchent les ordinateurs de passer en mode d’économie d’énergie, ce qui n’arrange rien à l’affaire ! Les parades existent pourtant. Ailleurs où on pollue aussi mais où on a le souci d’être quand même un peu écocitoyen, des solutions permettent d’éteindre et de rallumer les PC à distance selon des profils d’utilisateurs prédéfinis. Certains PC s’allument tôt le matin avant l’arrivée des salariés. D’autres entrent en veille rapidement entre midi et 14 heures en cas d’inactivité. Ce qui permet de gagner un peu plus de 60 % de consommation d’énergie sur 4000 PC. Ce qui correspond à environ 20 euros par an et par PC et à 110 tonnes équivalent CO2. En Algérie – et pour cause !- on est aussi très loin de songer à l’achat d’ordinateurs écolabellisés, à une gestion de l’énergie des PC parce qu’ils consomment moins que les fixes. Ailleurs, encore une fois, ces mesures simples permettent de réduire ses émissions de carbone. Chez nous, a-t-on en revanche conscience que l’’impact carbone des PC dépend d’autre part de leur localisation sur la planète ? L’usage d’un ordinateur en France engendre moins de CO2. Car l’électricité provient en grande partie du nucléaire. Tandis qu’en Chine où en Algérie, les centrales à charbon et pétrole sont nombreuses. Certes, ailleurs que chez nous, l’industrie informatique essaie de coller un peu aux préoccupations écologiques de ses clients. Mais malgré les gains de consommation réalisés, l’impact global des technologies numériques est en augmentation, car leur exploitation se généralise massivement. Mais, semble-t-il, il y a pire : le papier imprimé. Contrairement à celle des ordinateurs, la voracité électrique des imprimantes n’est pas encore prise en compte. Or, certaines d’entre elles consomment 100 watts en permanence, 24 h/24. Il y aussi les mails qui réchauffent la planète ! Oui, courriels et visioconférences vous font parfois économiser un déplacement en avion. Mais cela pollue-t-il moins ? Pas si sûr, disent les spécialistes. Alors, chers lecteurs d’ItMag et d’Algérie-Confluences, sachez donc que même un banal courrier électronique pollue. Or, mettre dix correspondants en copie revient à multiplier par quatre le poids d’un message sur le changement climatique. Celui-ci dépend du nombre de destinataires, mais aussi de l’impression, du stockage et des pièces jointes. Envoyer un courriel avec Gmail est d’autant moins anodin qu’on exploite alors la puissance du Cloud computing. Et là, le nuage de stockage n’est pas écologiquement innocent. Cette technologie donne l’image d’une industrie propre, presque virtuelle, mais c’est loin d’être le cas, nous assure les experts. Le nuage rend disponibles les logiciels 24 h/24. Mais les logiciels ainsi hébergés consomment des ressources en permanence, qu’ils soient utilisés par quelqu’un ou non. Moins visible qu’un poste de travail, un datacenter se révèle cependant pourtant bien plus polluant, car son usage est associé à la climatisation. Le premier consomme 500 watts au maximum, quand jusqu’à 6 000 watts sont nécessaires à un seul serveur. Au total, un centre de données de 10 000 mètres carrés est aussi gourmand qu’une ville de 50 000 habitants. Et puis, à côté des salles informatiques existent quelquefois des salles réseau. Ces dernières consomment moins, mais exigent, elles aussi, le recours à la climatisation. La boucle de la pollution est ainsi bouclée. Tout compte de pollution fait, en Algérie, en a-t-on finalement conscience, nous, de plus en plus adeptes du consumérisme qui nous fait dire je consomme et je pollue, donc, j’existe !
Bonjour,
Ce constat est malheureusement réel. On le voit tout les jours dans nos entreprises, les écrans restent allumés, les portent ouvertes (clim allumés) ..etc.
Un point tout de même à relever ;
Garder ses propres ordinateurs implique des dépense sur des clim inadaptées, et une surconsommation non maitrisée..etc
De ce fait, même si les Datacenters restent des énergivores, concentrer les ordinateurs des entreprises reste un meilleur moyen pour réduire la consommation globale et donc la pollution engendrée.
D’un autre côté, les entreprises, en DataCenter ou pas, polluent dde part l’utilisation des systèmes d’information aussi, et devraient être soumises à un système de compensation écologique.
Pour ma part, et c’est en Algérien, et nul part ailleurs, nous avion montré notre offre Cloud sur Sidi Abdella le 20/04 dernier, et nous somme entrain d’étudier la faisabilité (Juillet 2013) à un engagement de notre part qui serai de planter un arbre pour chaque machine virtuelle louée. Ceci sera notre geste écologique et qui selon nous permet de rééquilibrer la balance.