Dans cette chronique, naturellement, c’est Net @vec vous. C’est même franc du collier et franco de port. Et, cette semaine, encore plus, car c’est un coup de gueule poussé contre ceux qui veulent nous faire croire que la 3G, qui n’est même pas encore là, est déjà dépassée, et qu’elle le sera, au plus tard, tiens-tiens, en 2014, disent-ils ! Ces zâama spécialistes de tout et tout et tout jouent même les lobbyistes, pour, si ça se trouve, préparer le terrain à l’opérateur français Orange Group. Et, le plus normalement du monde, tout ce beau monde, à la suite du représentant d’Orange, Jean-Pierre Temime, souhaitent un passage direct à la 4G. Et ils se trouvent même des journaleux naïfs pour les relayer à longueur de généreuses colonnes ! Et ils nous disent encore nos lobbyistes algériens, préparant le terrain à Orange, « la 3G sera obsolète dès 2014 ». Rien que ça ! Et ils nous disent, alors fissa, surtout ne la déployez pas et optez, le plus vite possible et ce sera le mieux, pour la 4G… et y en même qui nous affirment, la main sur le cœur, que le déploiement de la 4G est beaucoup moins cher du point de vue financier. Et suivez bien leur regard, « il est temps de réfléchir à aller vers la 4G et de créer un quatrième opérateur téléphonique ». Et pourquoi pas Orange, pendant qu’on y est, hein ? On dirait que ces messieurs « savent tout des TIC » et nous prennent pour une bande de tarés, même pas foutus de comprendre qu’entre la 3G et la 4G, c’est une histoire d’un point G qui n’est pas aussi simple que ça. Car, figurez-vous chers amis lecteurs, que téléphoner en 4G n’est pas si simple à gérer pour les opérateurs. Parce que, conçus pour l’Internet mobile, les réseaux 4G ont aussi à acheminer les appels, les voix et les SMS, grâce à une technologie spécifique et complexe à déployer. Et ce n’est pas encore fini : sur un réseau cellulaire 4G, téléphoner n’est pas aisé comme un coup de fil. Ce paradoxe est lié à la technologie 4G faite, comme Internet, pour transporter tout type de donnée informatique (Web, email) mais pas le téléphone, ni les SMS. Voilà qui est bien clair et ce n’est pas le chroniqueur qui vous l’assène, ce sont d’autres spécialistes européens qui le soulignent. Et ils disent ces experts neutres que l’acheminement de ces trafics n’étant pas géré nativement (ni par le réseau ni par les smartphones 4G), l’opérateur n’a pas d’autre option aujourd’hui que de les faire passer sur son réseau 2G existant, grâce à la technologie CSFB (circuit switched fallback) prévue pour cela. Alors, amis, quand vous téléphonerez, hors usage d’applications de voix sur IP comme Skype ou Viber, ou expédierez un SMS depuis votre smartphone 4G, ces communications seront ainsi identifiées puis basculées sur le réseau 2G de l’opérateur.
Seul, l’Internet mobile transitera en fait par le nouveau réseau 4G. C’est clair, non ? Et vous saurez aussi que toute la difficulté pour l’opérateur consiste à gérer au mieux ce basculement vers l’un ou l’autre réseau mobile en fonction de l’usage. Il doit également être en mesure, simultanément, de maintenir pour l’abonné une connexion Internet mobile sur le réseau 4G, si ce réseau est disponible. Et ce sont les industriels des télécoms (Ericsson, Alcatel-Lucent, Nokia-Siemens, Huawei…) fournissant aux opérateurs les réseaux 4G, qui proposent cette technologie sans laquelle la 4G ne peut être déployée en pratique. L’opérateur doit ensuite effectuer des réglages techniques et faire en sorte que le passage de relais entre 4G et 3G s’effectue sans que l’abonné ne s’en rende compte. Voilà, chers amis geeks et usagers de smartphones, qui désespériez de voir enfin la 3G installée pour votre confort, chez vous, voilà pourquoi, il ne faut pas croire ceux qui jurent, du haut de leur expertise algérienne pas si désintéressée que ça, que la 3G, c’est mort, alors vive la 4G et tout de suite pour nous, pauvres Algériens. Ces prétendus experts ne vous disent pas par ailleurs que le smartphone 4G coûte très cher surtout, dans un pays comme le nôtre, où les opérateurs ne subventionnent pas les téléphones quand ils proposent des formules d’abonnement ou d’achat de paquets d’unités. Ailleurs, par exemple, en France, avec leur réseau 4G, SFR et Orange proposent des forfaits « à l’ancienne » onéreux, avec engagement et smartphones chers subventionnés. La mobilité 4G se paie donc au prix fort au vu des premières offres de SFR et d’Orange. L’examen des forfaits 4G de ces opérateurs confirme qu’ils misent dessus pour augmenter la facture moyenne de leurs abonnés. D’autre part, les smartphones 4G restent très chers sans subvention. Vous avez vu déjà les prix de l’iPhone 4 et du Samsung Galaxy S III ? Imaginez encore le Galaxy S IV et vous aurez une idée plus précise encore de ce que vous coûterait la 4G. Alors au diable les lobbyistes algériens pour l’opérateur Orange qui nous prennent pour des poires !