11 décembre 2024

En exclusivité, Joeri Bakker se confie à IT Mag: « Nous considérons le musée en tant que patrimoine culturel »

IT Mag : Parlez-nous de vous et de l’équipe derrière « The Big Internet Museum »
museeJoeri Bakker : Eh bien, The Big Internet Museum est le premier musée au monde avec une collection variée entièrement dédiée à l’Internet. Il peut être visité gratuitement à « thebiginternetmuseum.com ». Ses fondateurs travaillent chez TBWA \ NEBOKO, une agence de publicité à Amsterdam. Dani Polak est directeur artistique et il fait équipe avec Joep Drummen, un concepteur-rédacteur. Pour ma part, je suis Joeri Bakker, directeur de compte. Nous en sommes les fondateurs. Nous avons eu cette idée alors que nous étions coincés dans les embouteillages. Nous avons eu une conversation au sujet de la croissance hyper-exponentielle de la technologie de nos jours et comment elle affectait Internet. Est-ce que nos enfants savent ce qu’est une barre de chargement ou connaissent-ils à quoi ressemble le signal sonore d’un modem dial-up ? Ils n’en ont probablement pas la moindre idée. C’est alors que nous avons pensé à l’idée de préserver tout cela dans un musée. Nous étions un peu surpris de voir que nous étions les premiers à avoir cette idée. Et nous les sommes toujours ! A la première semaine de son lancement, nous avons reçu près de 80 000 visiteurs ! Et pendant cette même semaine, une quarantaine de tweets par minute ont été envoyés au sujet de notre musée. Outre l’attention locale, la presse internationale a également affiché son intérêt pour le musée. Et c’est encore le cas. Notre échange en est la preuve d’ailleurs.
Comment avez-vous réussi à recueillir toutes les données; avez-vous été associés à des historiens spécialisés ?
La première étape a consisté à dresser une longue liste de toutes les données possibles. Etant issus de 3 différentes « générations » d’Internet (plus de 10 ans de différence entre nous, oui, c’est la vitesse à laquelle il grandit), nous avons pu faire une longue liste qui comprend environ un million de notes. Un mur jaune de post-it s’était alors formé. Après cela, nous avons commencé à les catégoriser. Nous l’avons fait avec l’aide de beaucoup de personnes que nous connaissons professionnellement et qui ont beaucoup de connaissances sur Internet. Après la sélection, la recherche a commencé. Chaque élément est soigneusement étudié et vérifié. Mais nos visiteurs aussi peuvent nous aider à vérifier les faits. D’ailleurs, tout le monde peut être un conservateur de notre musée. Tout le monde peut soumettre des pièces. Et chaque pièce soumise qui devient populaire et obtient le plus de votes gagne une place dans la collection permanente. De cette façon, la collection se développe continuellement. Cela signifie aussi que nous avons beaucoup de travail à faire, parce que nous faisons une copie de chaque élément que nous recevons.
Quel est le but de ce site, envisagez-vous d’en faire un « patrimoine universel » ou d’en faire une entreprise profitable ?
En fait, nous n’avons pas un but précis. Ou alors nous en avons un assez grand nombre, mais pas celui d’en faire une affaire rentable. Nous considérons le musée en tant que patrimoine culturel et je serais ravi de le voir se transformer en une référence. Et à la fin, peut-être le but est d’être capable de visiter notre musée avec nos petits-enfants un jour. Ce serait génial !
Quels sont vos projets et ambitions pour le musée ?
Nous pensons qu’ouvrir une boutique de cadeaux serait une excellente idée, et qui répond tout à fait à la vocation d’un musée. De plus, nous avons pris attache avec certains grands noms de l’informatique afin de nous confier leurs plus belles pièces historiques que nous intégrerons dans un espace d’exposition spécialement affecté et qui sera temporaire.
Propos recueillis par Samir Tazaïrt

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