11 décembre 2024

GeekWeek: Les TIC et le bon vieux fax !

geekweekLa semaine dernière, deux ministres se sont rencontrés pour essayer de donner un sens concret à la généralisation des TIC en Algérie. En effet, Chérif Rahmani, ministre de l’Industrie de la PME et de la Promotion de l’investissement et Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des TIC, ont signé une convention-cadre dans ce sens. Un groupe de travail entre les deux ministères, avec pour but la définition des besoins du secteur de l’industrie et la mise en place de commissions par axe de développement, a immédiatement été mis en place. Un énième groupe de travail, diront les experts. Ces dernières années, les commissions se sont multipliées mais sur le terrain, les choses ne bougent que doucement. Comme quoi, après tant d’années, on en est encore à essayer de dresser un constat, voire un état des lieux, de faire des propositions et de rédiger des rapports de plusieurs pages. Ces derniers vont atterrir au secrétariat des ministres qui vont demander aux CES (chargés d’études et de synthèse) de leur faire un résumé. Ce dernier va être soumis aux ministres dans le bon vieux paraphe où des feuilles sont tenues par des trombones (il faut bien faire vivre le libraire du coin).
Ils ont peu de chances d’être lus mais les représentants du gouvernement vont quand même apposer leurs signatures avec la mention «vu » !
Quand on se rappelle du sort de e-Algérie, on ne peut être que sceptique. Depuis environ 30 ans, les TIC sont petit à petit apparues dans le monde de l’entreprise et ce, au fur et à mesure de l’apparition de nouvelles technologies. Pour l’entreprise, le but est de s’adapter à ces évolutions, de mettre en place un management approprié, pour une meilleure communication autant interne (circulation de l’information via intranet, vidéo conférence) qu’externe en diffusant l’information au public par le biais de nouveaux moyens de communication.
Or, la majorité de nos entreprises continuent à fonctionner par le bon vieux…fax. Beaucoup de cadres n’ont pas d’e-mail et lorsque c’est le cas, ils ne le consultent que de temps en temps. Les sites web glorifient le PDG qui place dans la page d’accueil son mot et sa photo, en costume cravate, le sourire crispé et la rubrique actualité quand elle existe est rarement mise à jour.
Trois quarts des entreprises algériennes ont ce que l’on appelle un « site vitrine ». Le nombre d’entreprises privées locales versées dans les TIC augment sans cesse, mais il reste toujours très en deçà des ambitions nationales. De surcroît, la majorité d’entre elles sont des PME familiales qui ne peuvent pas faire face à la concurrence des multinationales. S’agissant de la modernisation des administrations publiques en termes de gouvernance électronique, beaucoup reste à faire. Et c’est le moins que l’on puisse dire !
Dans un autre registre et intervenant lors des 4es journées sur le marketing touristique, Mourad Ouadahi, directeur de la chaîne Jil FM, a abordé l’approche de la communication touristique en direction des jeunes en rapport avec les news média. La chaîne a investi Facebook pour avoir le feedback des auditeurs et une meilleure interactivité avec eux. Sous d’autres cieux et depuis l’essor des réseaux sociaux, ses usagers ont pris l’habitude de commenter en direct certains types d’émissions et plus particulièrement les rencontres sportives, les émissions politiques et la téléréalité. Les médias traditionnels se trouvent dans la position des créateurs de contenu mais doivent s’adapter à de nouvelles règles du « temps réel » pour maximiser leur potentiel d’audience sur tous les canaux. Les phénomènes médiatiques (situation en Iran, printemps arabe, Wikileaks) ont trouvé leur pleine expression une fois que les médias ont relayé les mouvements initiés sur Twitter et Facebook. Les messages avant les médias sociaux avaient une durée de vie limitée.

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