Comme aurait dit un Pied-noir de Bab El Oued, voilà une nouvelle comment qu’elle est bonne ! Ouf, on a bien eu chaud, mais, hamdoullah, les tablettes ne tuent pas les PC mais font plutôt muter les smartphones ! Ça va, on n’est pas encore dans l’ère post-PC ou PC Plus. Paradoxe des TIC… Ainsi, nos bons vieux ordinateurs personnels, tels des moudjahidine de la bonne vieille informatique, devraient résister face aux tablettes. Pour nos smartphones, objets du désir et fantasme numérique, c’est une autre histoire. Alors, écchèh, bien fait pour la gueule d’Apple qui a joué aux Cassandres numériques en clamant haut et fort, trop vite même, que nous sommes déjà dans l’ère post-PC. Ce qui, ma foi, laissait entendre que le sympathique laptop était sur le déclin. Il s’en est même trouvé un autre prophète nommé Microsoft, intimement lié aux PC, pour trouver une appellation à cette nouvelle ère, celle du PC Plus. Une subtilité sémantique qui montre finalement que les tablettes ne sonnent peut-être pas le glas des PC, mais annoncent plutôt l’ouverture d’un nouveau marché, en même temps un nouveau territoire de combats entre les titans de l’informatique. Moralité : l’ère du PC n’est pas terminée mais sans doute partagée. L’assertion est soutenue par le grand cabinet d’études français Deloitte, à travers son rapport annuel Technology, Media and Telecommunications Predictions 2013. « Le PC traditionnel n’est pas mort. Qu’on soit dans l’ère post-PC ou PC Plus, bonne nouvelle : nos ordinateurs personnels devraient résister face aux tablettes. Nos smartphones un peu moins.» Le PC à papa bénéficie toujours d’une base installée considérable et devrait maintenir son « hégémonie durable (…) malgré des ventes inférieures à celles des smart devices ». Qui dit mieux ? « Plus de 80 % des données en circulation sur Internet continueront d’être générées par des ordinateurs personnels traditionnels, de bureau ou portables », souligne Deloitte.
Cette année encore, plus de 70 % du temps passé sur un PC, un smartphone ou une tablette le sera sur un ordinateur personnel, précise-t-il. Et pour cause ! Si l’usage des tablettes peut être très satisfaisant pour les jeux, vidéo et surf sur Internet, pour le travail « on a besoin d’un clavier ». Simple comme un clic et malin comme une souris ! Tout compte numérique fait, le « Post-PC » serait un souci de pays riches. Effectivement, dans les pays développés ou riches en pétrodollars, les consommateurs ont souvent les moyens d’avoir plusieurs équipements dont au moins un PC, auquel s’ajoutent souvent un, voire deux terminaux mobiles. En revanche, dans les pays en développement, s’il faut choisir, le consommateur, pas bête ou pas fou, optera, pour le même prix, pour l’outil le plus complet. Celui qui lui permet de tout faire, c’est-à-dire ce cher PC, au sens affectif, bien sûr, chers amis d’IT Mag. L’ordinateur a donc de l’avenir. Et la tablette n’est pas là pour le tuer et ne le détrônera sans doute pas, en tout cas, pas avant longtemps. On peut chercher, mais on ne trouvera aucune entreprise, nulle part au monde, qui a remplacé ses PC par des tablettes. Une tablette en plus d’un PC, oui, mais pas en remplacement d’un PC. C’est comme si on avait une berline citadine et un Crossover. Cependant, la tablette fait bel et bien une victime : le papier. « Des pilotes qui montent dans leur cockpit avec une tablette, ce n’est pas pour remplacer un PC mais pour se débarrasser d’une lourde valise de documentation. », souligne Deloitte. La tablette est bien plus un terminal de consultation de contenus que de création. Même si les modèles grand-format (9 pouces et plus) tentent d’assurer ce rôle de passerelle entre smartphone et PC. Mais, attention, les tablettes pourraient détruire un jour les smartphones. Pour preuve, ces fameux phablets qui triomphent, croissent et se multiplient. Les Galaxy Note en tête, mais aussi l’Ascend Mate de Huawei et son écran de 6,1 pouces. Des smartphones de plus en plus XXL, car on téléphone de moins en moins et on a besoin d’un écran large pour communiquer via des applications d’e-mails, de messagerie instantanée ou de vidéo. On n’est donc plus ridicule en portant un smartphone « qoudja mène houwa » à son oreille, puisqu’on le fait de plus en plus rarement.Donc, moins de voix, plus de data. Le paradigme des opérateurs telcos a bel et bien changé : l’enjeu de la constitution de réseaux haut ou très haut débit mobiles est essentiel, même si cela va impliquer d’en payer le prix fort. L’influence des tablettes sur l’avenir du smartphone sera par ailleurs perceptible au MWC 2013 où on observera la convergence des smartphones et des tablettes. Tout l’écosystème de l’industrie du mobile a donc rendez-vous, du 25 au 28 février, à Barcelone où on attend notamment des smartphones hybrides et des tablettes à format multiple. Le salon consacrera alors l’avènement des terminaux mobiles hybrides, entre smartphones et tablettes, les premiers se rapprochant des secondes, par le truchement d’écrans plus grands. Cela annonce la vague des écrans taille super patron. Terminaux hybrides, proches des mini-tablettes, ils poursuivent le mouvement amorcé par les Galaxy Note et Note 2, dont le succès phénoménal fait réfléchir toute l’industrie. Le Chinois ZTE, tel un dragon crachant le feu, présentera son Grand Memo, smartphone à très grand écran. Son grand rival chinois, Huawei, en profitera t-il aussi pour présenter un modèle de smartphone géant, lui qui n’avait pas hésité à montrer, début janvier 2013, au CES de Las Vegas, l’Ascend Mate, à écran géant de 7 pouces ? Amis geeks et néanmoins lecteurs d’IT Mag, vous voyez bien que les justes noces entre dame tablette et monsieur smartphone sont un mariage de raison qui n’aura pas eu raison de votre PC, pas plus que les liseuses n’ont tué le livre et Hadj Mohamed Google, ami généreux des copieurs-colleurs, n’a tué la lecture. Hamdoullah !