Dans l’industrie, tout comme dans les services, les entreprises sont appelées à faire preuve d’agressivité en termes de marketing et de communication pour mieux vendre et se vendre, dans un monde tourné vers les nouvelles technologies.
En Algérie, il y a un réel paradoxe dans le monde des entreprises : la plupart, y compris celles qui se portent bien sur le plan financier, n‘accordent pas l’importance qui leur sont due aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Le budget qu’elles y consacrent reste maigre. Dans une déclaration récente, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a adressé ce constat peu glorifiant : le recensement effectué par le gouvernement fait état de « quinze pour cent (15%) » seulement des entreprises qui sont connectées à Internet, et neuf pour cent (9%) seulement ont une adresse mail. Il a eu ce commentaire : « Cette situation est inadmissible pour des entreprises qui prétendent être concurrentielles, dans un contexte mondialisé, de ne pas maîtriser et de ne pas investir dans les nouvelles technologies. » Cet état de fait n’est cependant pas irréversible. Le Premier ministre avait, on s’en souvient, lors de la tripartite tenue fin 2012, exhorté les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, à s’intéresser aux TIC et à se moderniser. Le gouvernement, faisant montre de bonne volonté, passe au concert : une convention cadre a été signée, la semaine dernière, entre les ministères de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement et de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication pour promouvoir l’utilisation des TIC dans le secteur industriel. Dans l’industrie, tout comme dans les services, les entreprises sont appelées à faire preuve d’agressivité en termes de marketing et de communication pour mieux vendre et se vendre, dans un monde tourné vers les nouvelles technologies. Elles sont appelées aussi à s’inspirer de ce qu’il y a de mieux comme pratique de développement dans les entreprises connues et reconnues à l’échelle mondiale, notamment dans les pays à économie libérale où les sociétés, même celles de taille moyenne, innovent au quotidien. Il y a ainsi des entreprises qui s’ingénient à associer leur nom à des événements, peu anodins, pendant que d’autres sortent la grosse artillerie pour accrocher la clientèle. Le constructeur nippon Nissan (qui dispose d’une antenne en Algérie) par exemple a signé un accord de sponsoring exclusif de deux éditions de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) : l’édition 2013 qui s’est déroulée en Afrique du Sud et celle de 2015 qui sera organisée au Maroc. Nissan a été ainsi le partenaire automobile officiel de deux événements majeurs dans une discipline très suivie, à savoir le football. Et dans cet accord, Nissan a mis beaucoup d’argent, sachant qu’un tel accord offre une puissante plateforme pour développer l’image de marque du groupe japonais. Le sponsoring de la Coupe d’Afrique des nations est en fait dans la continuité du récent partenariat de Nissan avec le coureur le plus rapide du monde, médaillé d’or olympique, Usain Bolt. Possédant lui-même un Nissan GT-R, une des voitures les plus rapides au monde, il est idéalement placé pour être le nouveau « Director of Excitment » de Nissan. Cela lui permet de mettre en avant les véhicules et technologies incarnant « l’innovation that excites ». Autre exemple : la semaine dernière, 180 millions d’Américains se sont installés devant leur télé et, durant plus de quatre heures, ils ont regardé des publicités, interrompues à intervalles réguliers par un match de football américain. Certes, pour certains, ce match du Super Bowl entre les 49ers de San Francisco et les Ravens de Baltimore était le clou de la soirée, le dernier rendez-vous d’une saison de football haute en couleurs. Mais c’était surtout un tsunami médiatique sur les réseaux sociaux pris d’assaut. Mais pour les 30 marques qui avaient chacune déboursé jusqu’à 3,8 millions de dollars pour des spots de 30 secondes sur la chaîne CBS, cette vitrine est absolument unique. Et pour faire parler de leurs publicités, les marques ont opté pour différentes stratégies: certaines les ont déjà dévoilées en entier sur YouTube, d’autres n’ont mis en ligne qu’une bande-annonce. Au final, toutes comptent sur les réseaux sociaux pour faire grandir l’aura de leurs spots. Et si nos entreprises faisaient de même ?