11 décembre 2024

c'est Net @vec vous : Attention, l’abus d’écran tue l’amour et esquinte la santé !

cnetavecvousC’est urgent, très urgent même ! Amis lecteurs d’IT Mag, notamment les geeks forcenés parmi vous, le burn-out numérique vous guette. Faites donc très attention à la « zetla » numérique, c’est-à-dire aux pratiques pathologiques et aux attitudes compulsives. Bref, à l’hypersollicitation permanente qui est génératrice de technostress. Ailleurs, on y pense de plus en plus et sérieusement. Alors, dites-le-vous bien : le sentiment d’urgence, la surcharge informationnelle, les déséquilibres vie privée-vie professionnelle, sont autant de facteurs de stress qui induisent des risques psychosociaux et peuvent conduire au burn-out. Le très sérieux magazine français Psychologies a publié à ce propos un appel de 50 experts de la santé psychique pour une prise de conscience des risques liés à l’abus d’écrans. Pour ces spécialistes, « l’usage abusif d’écrans induit une hypersollicitation permanente, source de stress et de fatigue. Il nous prive du temps de repos, de réflexion et de présence au monde indispensables au bien-être et au bien-penser. » C’est clair et Net ! C’est évident, la web-addiction nuit aussi à la qualité de nos relations interpersonnelles et isole les individus. C’est particulièrement vrai en entreprise. La dictature de l’urgence, la surcharge informationnelle, les déséquilibres vie privée-vie professionnelle sont autant de facteurs de stress qui peuvent conduire à la dépression psychologique profonde et durable. Raison bien suffisante pour inciter ces spécialistes de la psychologie, des comportements et des relations humaines à appeler aujourd’hui chacun à la prudence et à la vigilance face à l’utilisation abusive des écrans. Certes, diriez-vous, les ordinateurs, les smartphones et les tablettes représentent un formidable progrès. Et, c’est bien évident, ils facilitent beaucoup l’accès à la connaissance et multiplient à l’envi les possibilités d’échanges, d’interactions et de coopérations. Mais en les laissant envahir notre quotidien, tels des Aliens, sans nous interroger sur leurs nombreux inconvénients, voire, pourquoi pas, leur utilité réelle, nous avons offert à ces technologies une emprise préoccupante sur nos vies. Pis encore, la drogue numérique nuit considérablement à votre vie privée et peut conduire même à bien des déboires amoureux et à des divorces. Une victime directe de la dictature numérique : « Depuis deux ans, mon mari a un employeur qui pense qu’il doit être disponible 24 heures sur 24 [?] Je lui ai dit que je voulais faire chambre à part s’il ne coupait pas son téléphone quand on est au lit. » Ce témoignage est issu d’une étude menée par le cabinet français Technologia sur les impacts du travail sur la vie privée et conjugale. Ici, ordinateurs portables, tablettes et autres Smartphones sont mis à l’indexe. Généralisés chez les cadres, ces « outils de travail » accentuent l’interpénétration des sphères professionnelle et personnelle créant nécessairement une ardente obligation de se rendre disponible en tout temps et en tout lieu. Et, ce n’est pas fini, Technologia consacre, d’autre part, un chapitre entier au télétravail qui, mal encadré, mal organisé, peut générer une confusion des repères spatiotemporels. « Sans grande discipline, le temps peut devenir instable, flexible, à terme tyrannique et conduire à des horaires éclatés et déstructurés. »Alors, lecteurs fidèles d’IT Mag, quand diriez-vous, vous aussi, « le jour où je me suis déconnecté » ? Addict acharné aux réseaux sociaux, aux e-mails et à son blog auquel il était enchaîné, Thierry Crouzet a fait, il y a un an, un « burn-out numérique ». Pour sauver sa famille et trouver son propre salut, cet ancien ingénieur en SSII décide alors de se « débrancher ». Cet écrivain blogueur, fondateur du magazine PC Expert, tente une expérience inédite. Sur son blog, il écrit : « C’est le dernier billet que je publie pour les neuf mois qui arrivent. Je me débranche après propulsion. Mon expérience de déconnexion commence maintenant. » Et, sevrage numérique oblige, il a tenu parole, comme un alcoolique ou un fumeur invétéré qui arrête de boire ou cesse d’en griller une. De cette expérience de débranchement numérique et de décrochage psychologique, il en a fait un livre paru chez Fayard. Il décrit ce parcours initiatique. Au fil des mois, cet ancien junky des écrans tactiles raconte, avec des accents poignants, son « burn-out numérique », son sevrage puis son retour à l’IRL, In Real Life. La vraie vie quoi, pas la virtuelle qui devient une vaste prison. Il parle de cette nuit du jour de l’an vécue à l’hôpital. Après sept ans de blogging compulsif, de mailing forcené et de « facebooking » d’enfer, son corps a lâché. Il pense faire un infarctus. Le médecin diagnostique une crise d’angoisse profonde. Notre cyberaddict prend conscience alors de son état quand il se surprend? à vouloir même tweeter l’événement ! Comme l’ivrogne qui veut arroser l’événement quand il réalise qu’il n’a pas bu un coup depuis quelques jours ! « Pour exister sur Internet, développer sa communauté, il faut être en ligne tout le temps. Cela a fini par me consumer », estime Thierry Crouzet. Une suractivité permanente, sept jours sur sept. « Je n’étais plus capable de lire un livre du début à la fin. » Ni même d’embrasser sa femme pendant plusieurs jours. Ce piège infernal finit par mettre à mal sa vie familiale, mais aussi sa santé psychologique. Depuis la sortie de son livre, les témoignages d’hyperconnectés, réunis sur une page Facebook, affluent. Docteur ès personnal branding, Fadhila Brahimi préconise, par exemple, des pauses numériques. Enfin, pourriez-vous dire alors, mais quelle est la solution finalement ? Revenir à l’ère pré-numérique ? Peut-être. A la reprise de son blog, notre blogueur, enfin libéré, s’est surpris à ne ressentir aucune envie de bouffer des écrans. « J’étais sorti du rythme du web. Je ne voulais plus faire le malin pour accroître mon influence et gagner des points sur Klout ou ebuzzing. Je trouvais cela médiocre. D’autant que les billets les plus rapides à faire sont souvent les plus lus. » A l’avenir, il entend faire des retraites régulières. « Je vais me dégager du temps pour revenir dans le prénumérique, pour lire des textes longs et les réintroduire sur nos supports contemporains.  » Il se voit en passeur entre les deux mondes. Alors, amis d’IT Mag, blogue à part et sans blague, faites-comme lui, lisez beaucoup, regardez moins la télé, utilisez beaucoup moins encore votre IPhone ou votre Samsung S3, écoutez du châabi et, surtout, écoutez-vous ! Les TIC, c’est merveilleux, mais trop de TIC tuent les TIC et peut vous tuer vous-mêmes !

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