20 avril 2024

GeekWeek : Le biométrique a bon dos

geekweek2013, nous y sommes enfin ! Cette date qui semblait si lointaine dans un passé récent a planté son décor. Ce qui devait être l’année de la concrétisation de la stratégie des TIC dans notre pays ne débute en fin de compte que par des déceptions. La Grade-Poste a brûlé et des centaines d’abonnés à Internet ont dû prendre leur mal en patience pour le rétablissement des lignes. La portabilité du numéro et le roaming national (téléphonie mobile) sont encore des vœux pieux. Le secteur postal vit une période de crise. La 3G ? Peut-être pour cette année alors que la Somalie n’a pas hésité un seul instant à franchir le pas, un pays pourtant ravagé par les guerres et l’instabilité. Mais pour Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, il ne faut pas faire preuve d’impatience. Il sonne le clairon et convoque une conférence de presse pour expliquer aux journalistes qu’une nouvelle loi sur les TIC va résoudre l’ensemble des problèmes. Comme par une baguette magique. Une manière de « rattraper toutes les insuffisances constatées dans l’actuelle loi 2000/03 », pour rapporter ses propos. Il annonce en grande pompe qu’il a été décidé d’introduire de nouvelles dispositions devant prendre en charge, entre autres, l’utilisation accrue des technologies de l’information et de la communication, la portabilité du numéro de téléphone, la banque postale, le courrier hybride ou encore le dégroupage permettant l’installation de nouveaux fournisseurs d’Internet ou l’installation, par les collectivités locales, d’infrastructures destinées à la location au profit des opérateurs de téléphonie. Tout ça c’est bien beau mais il faut que le projet de loi soit adopté et publié dans le Journal officiel. Que doit-on comprendre de cette sortie médiatique précipitée ? Que le projet de loi est à un stade avancé pour être une référence ou que le ministre veut faire un passage en force pour dire qu’il a rempli sa part du contrat gouvernemental. Le message passe difficilement. « La 3G alors qu’il faut attendre 3 ans pour obtenir un CCP comme cela est arrivé à ma nièce, 10 jours ou plus pour une lettre envoyée d’une ville algérienne à une autre, qu’on reçoit des paquets postaux ouverts et pillés, qu’on fasse une queue interminable à la poste pour un timbre ? », commente un internaute. Cette sortie médiatique n’est-elle, pas au fond, qu’un moyen pour faire oublier l’épisode désastreux de l’incendie de la Grande-Poste.
Il faut se rendre à l’évidence : à force de promesses non tenues, les Algériens n’y croient plus. Entre le discours et la réalité, il y a le vécu. Une dame qui est allée l’autre jour à une daïra pour obtenir son passeport biométrique fait une chaîne pour déposer son dossier. On vérifie les pièces à l’entrée puis un autre un peu plus loin revérifie le 12 S. Il lui a fallu passer la demi-journée pour prendre la photo et ses empreintes. Mais ce n’est pas là où le bât blesse. C’est qu’après le dépôt, on lui annonce : « Revenez dans 2 mois pour voir où en est votre demande. » « Inchallah mon fils, si Dieu me prête vie », répond ironiquement la dame. Les lenteurs administratives et bureaucratiques ont la vie dure. Et le biométrique a bon dos. Comment se fait-il qu’un visa européen est délivré dans un délai raisonnable (entre 10 et 20 jours) et que pour un passeport, il faut attendre un trimestre. L’administration électronique est l’étape essentielle à l’édification de la société de l’information et d’une économie fondée sur le savoir. Passons !
Dans un message de vœux, Azouaou Mehmel, PDG du groupe Algérie Télécom, répète presque les mêmes mots. Il rappelle : « En tant qu’entreprise économique adressant un marché de masse, les images que donne l’entreprise, de l’intérieur pour ses employés et actionnaires comme de l’extérieur pour ses clients et fournisseurs, ne reflètent nullement ce que devrait être une entreprise comme Algérie Telecom. » AT reste une « entreprise archaïque », confrontée à « une situation critique ». Si le franc-parler du PDG est louable, n’est-il pas temps de prendre les mesures qui s’imposent pour arrêter sinon l’hémorragie du moins la descente en enfer.

Une réflexion sur « GeekWeek : Le biométrique a bon dos »

  1. Ne peut pas etre ministre de TIC qui veut!… Il y a quelque chose qui existe partout dans le monde sauf en Algerie et qui s’appelle l’INCOMPTENCE. Mais enfin!.. Qu’est ce qu’on attend pour crier haut et fort que Mr Moussa Benhammadi a fait reculer les TICs en Algerie de plusieurs années et que sa nomination comme ministre des TICs a été une catastrophe pour le pays. Pire… Tout les professionnels esperaient son depart lors du dernier remaniement l’année derniere. Mais à la stupeur generale, il a été reconduit. Il devient de plus en plus evident que son maintien à la tete d’un secteur aussi crucial pour l’avenir du pays, s’apparente de plus en plus à de l’irresponsabilité, voir au sabotage pur et simple.

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