Les différents métiers liés à la Toile (webmasters, webdesigners, graphistes, gestionnaires de contenu, animateurs de sites, développeur, etc.) représentent un outil des plus efficaces permettant de réduire le taux de chômage chez les jeunes
Apparus dans le sillage des TIC, les métiers de webmaster et de webdesigner sont aujourd’hui très porteurs pour des dizaines de milliers de jeunes spécialisés. La forte demande pour ces nouvelles professions sur le marché nationale a poussé un nombre important d’Algériens à faire des formations adéquates afin d’exercer dans ce créneau qui ne cesse d’enregistrer des progressions constantes. Il s’agit, en effet, d’activités qui non seulement met les concernés à l’abri du chômage, mais qui leur permet, plutôt, d’avoir des emplois bien rémunérés et de grandes possibilités d’évolution. Il faut dire aussi que la création et la gestion des sites web sont vite passées de l’étape de l’amateurisme à la professionnalisation. Car les entités économiques sont aujourd’hui de plus en plus exigeantes concernant la qualité, l’esthétique et la sécurité de leurs « vitrines virtuelles », ce qui met les professionnels devant l’obligation d’améliorer constamment leurs connaissances et leur sens de créativité. L’activité n’est plus l’apanage des ingénieurs en informatique, comme cela a été le cas au début des années 2000, mais elle est pratiquée ces derniers temps par des jeunes diplômés de différentes filières et qui ont effectué une formation spécialisée au niveau des écoles privées. Mais pour réussir dans ce domaine, il faut d’abord en avoir la passion, la créativité et surtout de la patience, souligne Riadh, 28 ans. « Personnellement, je ne suis même pas bachelier. Je me suis contenté de faire une formation en marketing dans une grande école privée à Alger. A l’issue de mon cursus, j’ai réalisé que le travail dans ce domaine est trop dur et il n’est pas assez rentable. J’ai donc décidé de m’inscrire pour une formation de courte durée dans une autre école pour apprendre les techniques de concevoir et gérer les sites web. Et il s’est avéré que j’ai fait le meilleur choix, puisque je gagne très bien ma vie et je ne chôme jamais ! », se félicite notre interlocuteur. Au début, Riadh a travaillé pendant quelques mois dans une agence spécialisée dans la conception des sites Internet, ce qui lui a permis d’acquérir une bonne expérience et une maîtrise des différentes techniques. « Comme j’étais sous-payé et considéré comme un simple stagiaire, j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes en quittant cette entreprise. Depuis plus de deux ans, je travaille à mon compte. Je me déplace dans les entreprises et je propose mes services, tout en montrant aux responsables des échantillons de sites que j’ai déjà réalisés. Dieu merci, ça marche parfaitement bien et je suis souvent sollicité », se réjouit ce jeune Algérois. Mais combien coûte la réalisation d’une fenêtre sur la Toile ? « Le coût varie entre 70 000 et 120 000 dinars, selon la qualité du site. Le travail prend en moyenne une quinzaine de jours », note notre interlocuteur, qui dit exercer également comme gestionnaire d’un site web d’un quotidien national. Hiba, la trentaine, a su, elle aussi, tirer son épingle du jeu de l’évolution et la généralisation d’Internet en Algérie. Comptable de formation, Hiba est une « amie intime de l’ordinateur », comme elle insiste à l’affirmer. « Depuis l’âge de dix-sept ans, je passe presque la totalité de mon temps libre en face de mon PC. J’ai fait de petits stages en arts graphiques et une formation en conception des sites web. J’ai réalisé mon premier site Internet à l’âge de 20 ans pour une entreprise gérée par mon oncle. Et puis, je me suis lancée. Jusqu’à ce jour, j’ai conçu pas moins d’une trentaine de sites et aucun ne ressemble à l’autre, car je tiens toujours à apporter de nouvelles touches d’esthétiques et introduire les toutes récentes techniques apparues dans ce domaine », avoue notre interlocutrice. Les webmasters et webdesigners ne chôment pas.
Il y a même ceux qui travaillent pour plusieurs entités économiques et associations, engrangeant de ce fait des rentabilités très estimables. Si les entreprises et administrations publiques disposent généralement d’un personnel spécialisé, les entreprises privées et les organisations de la société civile font appel à des « pigistes ». Par cette attitude, ces entités font d’importantes économies, d’un côté, et de l’autre côté bénéficient de prestations appréciables en raison de l’insistance des jeunes à apporter des touches artistiques et intégrer les plus récents outils de protection des sites. « La plupart des patrons privés sollicitent nos services et ne lésinent pas sur les moyens lorsqu’il s’agit d’un site qui reflète leur image sur la Toile. Nous nous contentons de distribuer des cartes de visites dans le plus grand nombre possible d’entreprises, et je vous assure que les offre de travail sont très satisfaisantes », témoignent nos deux interlocuteurs.
« Parfois, je suis contrainte de confier certaines tâches à d’autres jeunes spécialisés, car les sollicitations me submergent », confie Hiba. Ces jeunes ont trouvé une importante occasion à l’occasion des récentes élections locales où ils ne trouvaient aucun inconvénient à dicter leurs conditions financières. « Personnellement, je me suis occupé de la modification de sites web de trois partis et j’ai gagné près de 200 000 dinars en l’espace de vingt jours. Il y a des amis qui ont réalisé des gains beaucoup plus importants », avoue Mohamed, ingénieur en informatique dans une administration publique à Alger. « J’ai passé plusieurs nuits dans les sièges des partis, mais ça valait vraiment la peine, puisque cela m’a permis d’acheter une meilleure voiture », se réjouit-il. Il faut dire que ces métiers, passés du statut de l’autodidacte à la professionnalisation en un laps de temps, sont mieux rémunérés, ce qui motive les jeunes à opter pour ce créneau d’activité prometteur.
Les différents métiers liés à la Toile (webmasters, webdesigners, graphistes, gestionnaires de contenu, animateurs de sites, développeur, etc.) représentent un outil des plus efficaces permettant de réduire le taux de chômage chez les jeunes. La passion pour les nouvelles TIC anime l’écrasante majorité des jeunes et leur volonté d’exercer dans ce domaine est de plus en plus croissante, ce qui laisse présager une « explosion » de ces nouveaux créneaux dans un avenir proche, estiment les observateurs. Les responsables du secteur tablent, eux aussi, sur une croissance remarquable de ce domaine, eux qui veulent faire des nouvelles technologies une solution de lutte contre le chômage.
Je cherche justement un webdesigner, j’ai pour idée de refaire la charte de mon site, mais je n’en suis pas encore sûr… Je suis donc en plein dans la tendance du moment !
C’est assez fou comme l’expansion du Web s’est accélérée ! Aujourd’hui ceux qu’on appelait il y a quelques temps les « geeks » (je me compte en partie parmi eux, geek de la première heure si l’on peut dire) et qui étaient ignorés deviennent maintenant les personnes qu’il faut compter parmi ses amis !