11 décembre 2024

Dahmane Semmar, fondateur de NessNews « Nous aimerions bien diversifier nos revenus pour ne subir aucun diktat  » 

IT Mag : Comment vous est venue l’idée d’opter pour la presse électronique et quelles étaient vos motivations ?
Dahmane Semmar : Pour nous, Internet est d’abord cet espace de liberté où on échappe à la censure et aux interdits que nous imposent les autorités et la société. Le Web est une échappatoire qui nous a permis de s’exprimer plus librement et de dire ce qu’on ne trouve pas ailleurs dans la presse classique, sujette aux pressions politiques et financières. Dans ce cadre, nous avons décidé de se lancer en créant un site internet dynamique qui constituera un portail de journalisme citoyen à travers lequel l’information citoyenne trouvera enfin un espace où elle pourra être publiée, commentée, analysée et partagée.
Avez-vous créé une entreprise pour cela et quel constat faites-vous concernant la gestion du site, les réactions… ?
Pour l’heure, nous n’avons rien créé d’administratif. Nous avons l’esprit d’entreprendre, mais nous n’avons pas voulu nous enfermer dans un carcan administratif précis. Nous attendons de voir où ce projet unique en son genre peut nous amener et après nous allons prendre les décisions qui s’imposent.
Avez-vous pensé à rendre la lecture payante ou à monétiser le site avec de la publicité ?
Pour l’heure, le seul modèle économique qui marche en Algérie est la pub en ligne. Et encore, elle à ses balbutiements. Nous subissons, donc le retard qu’accuse ce marché par rapport à d’autres pays notamment les pays voisins. En plus, nous aimerions bien diversifier nos revenus pour ne subir aucun diktat, mais l’e-paiement n’existe pas en Algérie. Et est-ce qu’un internaute algérien est prêt à payer pour s’informer ? Pour l’heure, nous n’en savons rien. Il faut donc patienter pour trouver le bon modèle. De notre côté, on prend le temps de mûrir notre projet en attendant de nouvelles perspectives.
Vos collaborateurs sont-ils des gens du métier ou de simples amateurs ?
« Amateur », ce mot je voudrais lui enlever sa connotation négative car nous estimons qu’un citoyen ordinaire a aussi les armes nécessaires pour parler de l’actualité de son quartier, sa région et son pays. Il est aussi acteur et source de l’information. Et souvent, les contributions sont plus éclairantes que les articles de presse. Sinon, nos collaborations ont des profils variés et on retrouve aussi des vrais journalistes…
Comment voyez-vous l’avenir de la presse électronique en Algérie ?
Son avenir est radieux si les « gens du Web » s’organisent réellement, se structurent pour faire pression et arracher un statut digne de ce nom. Sinon, internet est en continuel développement et les Algériens sont de plus en plus accros. Sur plusieurs gros dossiers de l’actualité, nous avons été les plus remuants et les plus «influents». La presse écrite reprend souvent nos informations et nos analyses. C’est dire enfin que la voie que nous avons tracé va nous emmener encore très loin…

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