Récemment, un ami, directeur d’un magazine algérien spécialisé dans les nouvelles technologies de l’information, m’avait dit que les TIC, « c’est merveilleux, mais à condition de savoir quoi en faire ». Vision manichéenne ? Certainement pas. Mais plutôt un regard philosophique sur la finalité de l’usage de ces technologies qui, si elles étaient mal utilisées ou orientées vers le mal, deviendraient les TIC du Diable ! J’ai pu, au hasard d’une lecture récente sur le Net, en vérifier le bien-fondé. Saperlipopette et tonnerre de Brest après cette découverte, comme se serait écrié le Capitaine Haddock dans les Aventures de Tintin ! Dieu du Ciel, un pacemaker hacké pourrait être transformé en bombe électrique en un click ! A vous donner une tachycardie ou même un haut-le-cœur. Mais, cool-zen, voilà l’histoire… Un expert australien en sécurité des appareils embarqués, à titre expérimental, et à des fins de preuve de concept, a effectué un peu de reverse engineering sur le transmetteur d’un pacemaker pour en déterminer le fonctionnement interne et sa méthode de fabrication. Il a pu alors réécrire le firmware de ces appareils mais surtout déclencher des chocs électriques létaux de 830 volts, le tout à distance de plus de 9 mètres depuis un simple ordinateur portable. Mortelle découverte, diriez-vous (source : l’australien SC Magazine). Et le pire est encore à venir. Le stimulateur cardiaque a une fonction secrète qui peut être détournée pour activer tous les pacemakers à proximité. A partir de là, il serait possible d’appliquer un micrologiciel corrompu sur un pacemaker qui contaminerait ensuite les autres stimulateurs qui passent à portée. Avec en définitive le potentiel pour produire un meurtre de masse. Imaginez alors des chefs d’Etats du G20 porteurs de pacemakers et réunis quelque part pour discuter de peacemaking dans le monde. Imaginez encore qu’un terroriste d’AQMI ou même un nouveau Anders Behring Breivik rôderait alentours avec une pile électronique à impulsions électriques bidouillée… Bigre ! De ce point de vue, funestes les TIC ! Elles peuvent être aussi un merveilleux accommodement du vieux génie de l’humanité. Dans ce cas, comme aurait dit un jeune Algérois, « intik les TIC ». Oui, elles peuvent être sympathiques les nouvelles technologies de l’information quand l’ancien vient au secours du moderne. Alors, tu serendipites ou tu procrastines ? Eh oui, Internet a mis au goût du jour deux mots surannés qui, malgré leur étrange phonétique n’ont rien de bizarre : sérendipité et procrastination. Le premier est un néologisme issu d’un mot anglais du XVIIIème siècle. La sérendipité consacre en fait l’art de faire une découverte inattendue, très éloignée de l’objet de recherche initial. On lui doit notamment la radioactivité ou le vaccin contre le choléra et, plus proche de nous, le Viagra et le… Botox. Appliqué à Internet, la sérendipité désigne ces trésors cachés, articles, logiciels, photos, vidéos, chansons, que l’on déniche, tel un chineur, par hasard, au détour d’un lien. Les outils du Web 2.0 favorisent ce zapping fabuleux. Une vraie pêche au filet maillant dérivant dans une gigantesque caverne d’Ali Baba ! Exactement ce que font les millions de facebookers quand ils postent et partagent. Plus connu que la sérendipité, la procrastination fait référence à la tendance pathologique à remettre systématiquement au lendemain le travail que l’on peut ou même doit faire le jour même. Tout à fait le sport favori des Algériens, champions du monde toutes catégories de la procrastination, définie par la méthode IGM, la fameuse formule « Inchallah, ghoudwa, maâlich », Inchallah, demain, pas de problème, ce n’est pas grave, mon frère. Toutefois, le procrastinateur peut être un perfectionniste, y compris parmi les Algériens, qui, refusant l’idée de rendre un travail imparfait, le diffère sans cesse. La Toile offre à ces retardataires compulsifs des océans d’opportunités, d’alibis, d’excuses et autant d’occasions de se donner bonne conscience. D’étymologie et de sémantique a priori contraires, les deux termes ne sont en fait que les deux faces du même comportement d’un Web-addict. En procrastinant sur le Net, on peut parfaitement serendipiter. A l’inverse, une navigation Web de longue haleine, sous couvert de serendipiter, peut n’aboutir qu’à de la procrastination chronique. Le chroniqueur, procrastinateur-sérendipiteur et inversement, en sait quelque chose. Dans ce cas, encore une fois, sympas les TIC, à condition de savoir s’en sortir, avec, à la clé, une fructueuse sérendipitation. Alors, tenez-vous bien, en sérendipitant sur le Web on peut apprendre par ailleurs que le Blackberry, usual suspect, est de plus en plus indigne de confiance. Des entreprises de secteurs stratégiques et même des PME-PMI dans les technologies de pointe, se méfient de plus en plus de la sécurité du système Blackberry. Ils redoutent des attaques d’espionnage industriel. Certains Etats comme la France ou l’Allemagne estiment que le niveau de sécurité est insuffisant. Ils voient d’un mauvais œil les données circuler sur le réseau privé de RIM, le constructeur de ce smartphone, qui assure le chiffrement et dont les serveurs sont situés aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Canada. A mots clairs, ils redoutent que les flux puissent être décryptés par les services de renseignement affiliés au réseau Echelon (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande). En France, les Blackberry sont interdits d’usage dans les ministères depuis 2007. D’autres pays, comme l’Inde, l’Arabie saoudite ou les Emirats arabes unis, trouvent en revanche que le système Blackberry est plutôt un empêcheur d’espionner en rond. Un comble. Ils affirment qu’il est trop sécurisé et les empêche de surveiller les flux de leurs concitoyens. Ils ont menacé RIM d’interdire les services Blackberry s’il ne les laissait pas accéder aux flux chiffrés. Arguments avancés : la lutte antiterroriste ou le respect des lois islamiques. Comme quoi, les TIC, c’est l’enfer ou le paradis.
Que penser de cette lecture qui ma veritablement subjugez … sublime ?