Il n’y à rien de spécial dans le secteur des TIC en Algérie ces derniers jours. C’est une période de pause en attendant le retour de nos « décideurs TIC ». L’actualité est réduite à la portion congrue. Tout le monde est soit aux Emirates pour l’UIT, soit à Dubai pour Gitex. Dans le rapport 2012 de l’Union internationale des technologies (UIT) intitulé « Mesurer la société de l’information », on apprend beaucoup de choses. Les nouveaux chiffres publiés montrent que les technologies de l’information et de la communication (TIC) continuent de gagner du terrain partout dans le monde, bénéficiant de la baisse continue des prix de la téléphonie et des services Internet large bande. Cette édition 2012 du rapport désigne aussi les pays qui ont le plus progressé dans le domaine du développement des TIC. Ces marchés dynamiques sont pour la plupart ceux de pays en développement, ce qui prouve bien que nombre de ces pays rattrapent rapidement le retard pris pour réduire la « fracture numérique ». Les meilleurs résultats sont à mettre au compte du Bahreïn, du Brésil, du Ghana, du Kenya, du Rwanda et de l’Arabie saoudite. Ces pays se sont surtout éloignés des effets de mode alors qu’en Algérie, les observateurs pointent du doigt des effets d’annonce qui ne sont suivis que de peu d’actes. En d’autres termes, il y a plus de continuité que de rupture. La large bande mobile continue à être, parmi les TIC, le service qui affiche les taux de croissance les plus soutenus. Au cours de l’année dernière, la croissance s’est poursuivie à un taux élevé (40% à l’échelle mondiale et 78% dans les pays en développement) et on compte désormais dans le monde autant d’abonnements au large bande mobile que d’abonnements au large bande fixe. En Algérie, on hésite à aller vers la 3G, on croit savoir que la 4G est meilleure, on titube comme un enfant qui fait ses premiers pas. Le nombre d’internautes est en constante augmentation en Algérie (sic !), mais le contenu algérien sur le Net reste aussi faible qu’avant. Les établissements gouvernementaux sont quasiment absents de la Toile ou présents avec des sites sans mise à jour et du contenu statique sans intérêt pour l’internaute (le mot du ministre, du DG, statistiques dépassées). Et e-Algérie ? Qui s’en souvient au fait ? Cette dernière, au lieu d’être partie intégrante du processus de pilotage du pays, a été considérée comme appartenant au seul secteur des PTIC, ce qui fait que chaque ministère défend son territoire. En attendant de meilleurs performances, deux opérateurs nous ont menés vers un autre terrain : le football. Ainsi, l’opérateur de téléphonie mobile Nedjma, a apparemment un bon astrologue dans son département relation publique. Il a su bien le conseiller pour aller sponsoriser l’EN de football qui vient de se qualifier à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Son étoile brille dans le firmament. Nedjma est née sous la bonne étoile. Alors que le monde découvre dans les salons mondiaux les solutions technologiques de demain, les Algériens sont plongés dans un univers de rêve et de conquête sportive avec en arrière fond un clip fun « MaZaal Wakfin ». Pour sa part, l’opérateur public Mobilis suit la même voie. Une dépêche de l’APS nous informe qu’il financera les droits de retransmission par l’ENTV d’une sélection de deux matches par semaine, d’un des plus prestigieux championnats au monde, la « Premier League anglaise. Et comme ne pas déroger à la règle, c’est « une source proche de Mobilis », qui l’annonce sans communiquer le montant versé pour décrocher ces droits. Entre les salons technologiques et ce qu’on propose aux Algériens, une certitude demeure : on ne vit pas dans le même monde !
Merci
Wallah j’ai verse une larme