Une demi-journée sur la RSE «responsabilité sociétale de l’entreprise- ou CSR -Corporate Social Responsibility- organisée par l’ambassade de Suède et l’IANOR « Institut algérien de normalisation- qui a vu la présence de M. Gustav Ahlsson, ministre délégué chargé du commerce extérieur du ministère des Affaires étrangères suédois. Une demi-journée qui a permis à l’ensemble des présents de mieux percevoir la RSE avec des témoignages de NCA Rouiba, Ericsson Algérie et Atlas Copco.
« Lorsqu’on parle aujourd’hui de responsabilité sociale d’entreprise (RSE), il est devenu courant de dire qu’il s’agit pour l’entreprise de satisfaire les attentes de ses parties prenantes », a commencé Djenidi Bendaoud, tout en ajoutant que « c’est la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement ». Pour M. Harbi de Care –Centre d’action et de réflexion autour de l’entreprise- « la responsabilité sociétale est un moyen d’assurer un développement durable » et présente durant son speech ASRI – Initiative algérienne de responsabilité sociétale. Deux visions, quoique non antagonistes mais assez complémentaires. D’ailleurs, Djenidi Bendaoud revient sur les parties prenantes qui soulèvent de nombreuses difficultés dans leur identification et la connaissance de leurs attentes. Pour sa part ; le ministre suédois délégué au commerce extérieur fait un bref rappel de la RSE en Suède où il affirme que « l’Etat suédois, dans son rôle en tant que propriétaire de 58 sociétés, grandes et petites, exige un rapport de durabilité annuel en conformité avec la GRI de ses entreprises depuis l’année 2008. La valorisation des 58 sociétés collectivement atteint la une valeur d’environ 68 milliards d’euros ». La Global Reporting Initiative (GRI) est une norme mondiale pour les rapports de développement durable. De plus, dira-t-il, cette année, ces mêmes entreprises vont avoir d’autres objectifs à atteindre. Ces objectifs seront d’aider les entreprises à se concentrer sur les risques dans leurs activités et d’identifier les potentiels d’affaires sur les questions de durabilité. Les objectifs de développement durable seront également mesurés et suivis. Le gouvernement suédois encourage et attend de toutes les entreprises suédoises à suivre les principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales et il dira que «ces lignes directrices couvrent essentiellement tous les domaines de la RSE et ont été mis en place depuis 1976 ». Naturellement, ils ont été révisés à quelques reprises au cours des dernières décennies, la dernière fois, c’était en mai 2011. Il ajoutera qu’« aujourd’hui, 45 gouvernements ont signé et adhéré à ces lignes directrices. Parmi ces pays, on retrouve l’Egypte et le Maroc, la Tunisie y a récemment adhéré ». Les lignes directrices sont des recommandations aux entreprises et elles sont volontaires. Cependant, les gouvernements s’engagent de manière contraignante à mettre en œuvre les lignes directrices, notamment en établissant un point de contact national (pour les lignes directrices). Ces points de contact doivent être conçus pour promouvoir les principes directeurs, de répondre aux questions de tous les intervenants et de servir de médiateur dans les cas spécifiques (en cas de différend relatif à des lignes directrices). Les entreprises algériennes pourraient en bénéficier si l’Algérie rejoignait le « club ». Concernant le futur et la mise à jour de ces lignes directrices, le ministre suédois dira que « depuis l’an dernier, la Suède a consacré beaucoup d’énergie à développer une nouvelle référence dans les lignes directrices de l’OCDE sur la liberté d’Internet. C’est un encouragement pour les entreprises à respecter la liberté d’expression, d’association et de réunion sur Internet. […] L’intégrité physique des personnes doit également être respectée en ligne. Il est essentiel d’avoir le respect des mêmes droits en ligne que ceux déjà établis dans le monde physique ».Cette demi-journée a été forte en concepts et informations où le terme d’« entreprise citoyenne », qui devient désuet, prend tout son sens avec la RSE. Si séduisante soit-elle, il faut nécessairement rechercher un nouveau cadre théorique qui situe l’entreprise au sein de la société et qui prenne en compte les contributions et les atteintes des entreprises car l’entreprise n’est pas comme un atome libre dans un univers de libre concurrence, elle est un objet encastré dans un pays et dont la prospérité économique dépend de la fertilité de son environnement géographique, économique, social, culturel, financier et technologique.