7 février 2025

Développement phénoménal des smartphones et des tablettes: L’Algérie au pied du mur

La croissance exponentielle de l’utilisation des smartphones est phénoménale ces dernières années au niveau mondial et l’Algérie n’échappe pas à cette évolution. Selon ABI Research, en cinq ans, le volume global du trafic de données mobile sera 8 fois supérieur à ce qui est attendu pour cette année. Le volume total du trafic à partir des smartphones, tablettes et autres appareils mobiles dépassera 107 exaoctets (107 milliards de gigaoctets) en 2017, averti ABI Research.
Il n’y a qu’à voir les offres des différents équipementiers pour déceler cette tendance et même ceux des opérateurs de téléphonie mobile en Algérie. Dans certains pays, ils prennent le pas sur les ordinateurs de bureau. D’autres utilisent les tablettes comme leur ordinateur principal. Cette révolution est sans précédent.  Les frontières vie privée/vie professionnelle sont de plus en plus floues. Pour les professionnels, ils peuvent travailler de n’importe où et à toute heure. Aujourd’hui, le développement du mobile et des smartphones permet ainsi de travailler en situation de mobilité. On peut imaginer se passer de téléphone fixe mais pas d’Internet, au même titre qu’on peut oublier ses papiers en sortant de chez soi mais sûrement pas son smartphone ! La génération digitale recherche l’instantanéité et ne supporte plus les ruptures.  Pour faire face à ce saut technologique, satisfaire les nouveaux usages et comportements, les autorités vont devoir consentir d’importants investissements technologiques. Il faut du haut débit pour communiquer les données. Mais malheureusement, l’Algérie est encore « enclavée » numériquement. Les études économiques ont montré que le développement d’Internet fixe était un facteur soutenant la croissance. Un constat similaire est fait pour les mobiles qui impactent la vie des citoyens. Le développement du secteur des télécoms influe à son tour sur le niveau des investissements. Le déploiement d’infrastructures télécoms encourage les investisseurs étrangers qui, par effet de ricochet, incitent les investisseurs locaux. Or, en Algérie, on semble marquer le pas. Et l’ARPT ne semble pas être en mesure de donner l’élan nécessaire en optant pour une régulation plus transparente. L’exemple le plus frappant est la licence 3G. Même si c’est une agence gouvernementale, elle fait partie de l’écosystème. Dans le cadre de l’introduction du Haut Débit Mobile en Algérie, l’ARPT a lancé  un appel à la concurrence pour l’octroi de licences de téléphonie mobile de 3ème génération (3G). Le processus est stoppé d’un coup sans qu’aucune explication soit donnée aux abonnés. Et dans ce cas, chacun est allé au gré de la rumeur : des instructions d’en haut ont mis fin au processus, désaccords au plus haut sommet de l’Etat ou simple ajournement. Ce triste épisode a influé négativement sur le développement des télécoms en Algérie. Aujourd’hui, même les constructeurs sont dans l’embarras. A quoi cela va servir de lancer par exemple le Samsung S III si Internet mobile n’est pas garanti. D’autre part,  Anwarnet, Icosnet et SLC ont accusé l’ARPT de bloquer le développement de l’Internet en Algérie en instaurant une redevance. Les réseaux 2G commencent à montrer des signes de saturation du fait de la hausse de l’utilisation des services Internet mobiles. Est-il utile de rappeler que la 3G est fonctionnelle au Maroc depuis bientôt 4 ans et qu’en Tunisie, elle est opérationnelle depuis l’année dernière ?   L’Algérie est incontestablement face au défi de l’essor des smartphones qui exige un haut débit pour échanger des données en toute sécurité et sans la moindre coupure.  Pourtant, lors d’un entretien accordé à IT Mag (n° 211), et en réponse à une question sur le secteur des ISP et de la morosité qui le caractérise, la présidente du conseil de l’ARPT, Mme Derdouri était dans une logique conciliante. Elle répondait : « [?] Il sera question de réorganiser, avec tous ces partenaires [ISP, NDLR], le schéma des télécoms, notamment en matière des ISP et de l’Internet. J’insiste encore sur cette démarche scientifique et rationnelle qui consiste à connaître l’existant, de faire des propositions avec des objectifs : l’amélioration du climat général des télécoms. »

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