Tahar Zanouda, étudiant à l’ESI, Amine Aboura, étudiant en informatique à l’université de Chlef, Amine Bounoughaz de l’Inelec à Boumerdès, ont créé une team dénommée Klein qui a obtenu le troisième prix de l’Imagine Cup dans la catégorie Azure avec le projet « Dialife ». Ils ont entre 22 et 24 ans et représentent la nouvelle génération, celle où la planète n’est qu’un village.
«Nous avions une même vision et un même idéal », nous avoue Amine Bounoughaz lors d’une discussion à Sydney, à la veille des résultats. « Nous voulons mettre le drapeau de l’Algérie sur le podium », rétorque, de son côté, Tahar Zanouda, tout en ajoutant que « d’autant plus que cela tombe avec le cinquantième anniversaire de l’Indépendance ». Amine Aboura, lui, acquiesce et poursuit : « Nous avons travaillé dur pour cela durant l’année. » A la question de savoir si leurs études en ont pâti, ils hochent de la tête tout en nous disant que « nous avons fait plus d’effort et nous avons eu nos examens ». Trois innovateurs, trois créateurs et passionnés de la technologie et venant d’horizons différents nous ont interpellé et nous leur avons posé la question. Ils nous disent qu’ils se sont connus à travers Tahar Zanouda mais n’avaient jamais travaillé ensemble et, un jour, ils ont eu l’idée de se mettre ensemble en utilisant les technologies de l’information. « Nous avons mis en commun un espace d’idées et chacun de nous pouvait les critiquer ou les améliorer », nous dit Amine Bounoughaz en plus du fait qu’il y avait beaucoup d’échange de mails entre eux. « De toutes les manière, il fallait se rencontrer et travailler ensemble un moment ou un autre. Nous avons alors pris une semaine que nous avons passé chez Amine Bounoughaz à Boumerdès et c’est là que notre projet a grandi », nous raconte Tahar Zanouda avant qu’Amine Aboura n’ajoute : « Nous avons travaillé nuit et jour pour arriver à un projet viable et abouti. » Le projet de l’équipe Klein, qui s’intitule « DiaLife », est une plate-forme de santé en ligne pour les diabétiques. Nous leur avons posé la question de savoir pourquoi ce sujet en particulier et c’est Tahar Zanouda qui répond en disant : « Mes parents sont diabétiques. » La plate-forme en question répond aux besoins des patients diabétiques et à leurs familles en leur donnant le maximum d’informations sur leur maladie tout en les mettant en rapport avec d’autres diabétiques à travers un forum. « Nous avons fait en sorte que la gestion du diabète soit une solution facile, intuitive et simple pour le malade, sa famille et son médecin. Et le tout en ligne », nous explique Amine Aboura tout en ajoutant que « pour ce qui concerne la technologie DiaLife, elle est développée autour de Windows Azure Cloud ». Amine Bounoughaz ajoute : « Un diabétique est généralement isolé quand il apprend sa maladie. Aussi, notre produit permet de donner des conseils au malade selon son taux de glycémie et sa condition médicale. De plus, il permet un service de rappel et on met au service du malade un contenu spécialement dédié et filtré [DiaPedia] selon le profil du malade et pour rompre son isolement, nous avons aussi en ligne une communauté avec laquelle il pourra interagir, demander, comprendre et voir des personnes qui ont le même profil médical. » Regardant le groupe, on ne peut s’empêcher de leur poser la question de savoir qui est leader. La réponse est venue des trois : « Il n’y a pas de leader, il y a un projet et nous l’avons divisé selon les compétences de chacun et chacun fait son travail sans que nous soyons derrière lui. » Leur demandant s’ils ont eu des difficultés et comment ils les ont surmontées ; Amine Aboura nous répond : « Bien sûr que nous avons quelques difficultés mais nous avons un très bon support de la part de Microsoft. Vous savez, notre projet utilise le Cloud et ce sont des nouvelles technologies. » Pour sa part, Tahar Zanouda ajoute : « Grâce à notre projet, nous avons pu avoir accès à des équipes de haut niveau de support et développement auprès de Windows Azure, ce qui nous a permis de bien avancer dans notre projet. » Et « il y a très peu de documentation », ajoute Amine Bounoughaz. A la question de savoir si leur participation à l’Imagine Cup leur a ouvert de nouveaux horizons, ils nous disent presque ensemble qu’« ailleurs dans le monde, participer à l’Imagine Cup ou à un concours international vous donne un plus, mais pas en Algérie. C’est une triste réalité. D’ailleurs, si vous regardez les autres teams, ils sont tous coachés par des Phd ». Pourtant, au lendemain de cette discussion, l’équipe Klein a été classée en troisieme place mondiale et le drapeau algérien hissé à Sydney.
A. K.
C’est très bien, mais les derniers mots de Bounoughaz sont très éloquants et à prendre très au sérieux. Dr. T. Négadi (Université d’Oran)
C’est très bien, mais les derniers mots de Bounoughaz sont très révélateurs d’une situation qui perdure en Algérie et elle est à prendre très au sérieux. Dr. T. Négadi (Université d’Oran)