Les écarts dans la régression d’une année à une autre sont très important ; jusqu’à moins 40% dans la région de l’Asie par exemple, selon le cabinet d’analyses Strategic Analytics
Et si Nokia allait faire partie du passé ? Une « légende » doit disparaître pour pouvoir continuer à exister dans les esprits. C’est loin d’être le destin du fabricant, qui se maintient très difficilement en vie, incapable de tenir face à des Asiatiques très entreprenants et audacieux et un Apple « omnipotent ». Dans tous les marchés de la planète, à peine s’il garde la première place du podium, avec des parts qui continuent de s’effriter. C’est encore pire dans la catégorie des smartphones où il fait franchement pâle figure face à ses concurrents. De plus, les écarts dans la régression d’une année à une autre sont très important ; jusqu’à moins 40% dans la région de l’Asie par exemple, selon le cabinet d’analyses Strategic Analytics. Du coup, grosses suppressions dans les effectifs –plus de 10 000 emplois qui s’ajoutent aux 12 000 déjà décidées- mise en vente d’une partie de ses brevets, au nombre d’un peu plus de 30 000… afin de pouvoir sauver un bateau qui prend de l’eau de toutes parts… Même son association avec Microsoft ne l’a pas pour autant sauvée. D’ailleurs, récemment, dans un entretien accordé à un journal finlandais et cité par BusinessMobile, Risto Siilasmaa, président du conseil d’administration, a reconnu que « Nokia a bien un ‘‘ plan B ‘’ si le système ne permet pas le décollage attendu sur le marché des smartphones ». Néanmoins, « le responsable s’est tout de même dit confiant sur WP8 et l’avenir de l’entreprise », estimant que « le nouveau PDG Stephen Elop dirige l’entreprise d’une façon bonne et transparente », relate BusinessMobile. Pour rester sur le partenariat Miscosoft – Nokia, nous écrivions dans IT Mag que selon ABI Research, il faudrait à Nokia multiplier par 50 ses ventes de terminaux Windows Phone pour compenser l’érosion de ses ventes de téléphones Symbian. Ce qui est impossible car le marché a changé. Réduit au rôle d’intégrateur de Microsoft, Nokia n’a pour l’instant pas connu le redécollage espéré sur le marché des smartphones. De plus, le marché n’attend pas, Apple avec 35 millions d’iPhone vendus et Samsung avec 43 millions de smartphones écoulés se sont accaparés de près de 90% du marché des smartphones au premier trimestre de cette année laissant un bon 10% au reste des équipementiers. Pour Windows Phone, c’est à peine s’il enregistre 2% de pénétration. Certains analystes prédisent que le constructeur aura épuisé ses réserves l’an prochain. En effet, les dépenses du finlandais durant les 5 derniers trimestres se sont élevées à plus de 2 milliards pour une cagnotte de 5 milliards, ce qui fait dire aux plus pessimistes que c’est la totalité qui aura fondu avant la fin de l’année en cours. Et d’autres qui se montrent moins sévères et estiment que Nokia pourra remonter la pente grâce à son alliance avec Microsoft, mais seulement dans la perspective d’un rachat de Nokia par Microsoft. Le danger continue de peser sur Nokia ; surtout si l’on voit ce qu’est advenue de sa filiale réseautique et infrastructure montée avec Siemens. Sur ce segment, l’ombre de Motorola et de Sony Ericsson plane sur Nokia. C’est simple, l’un comme l’autre a dû purement et simplement abandonner tout un segment plutôt que de tenter de se rattraper. Sony a repris la division « mobiles » d’Ericsson qui, lui, a préféré se consacrer sur son cœur de métier et dans le cas de Motorola, celui-ci a vendu toute une partie de son portefeuille « mobility » à Google. L’argent cash a fait cruellement défaut dans les trésoreries des deux entreprises et au lieu d’en mettre plus sur la table pour l’innovation et le développement de technologies futures, elles avaient pressenti que s’endetter ne ferait qu’empirer les choses. Nokia n’a pas sur quoi se consacrer ! Il sait faire des téléphones certes mais il a totalement raté le téléphone intelligent. S’il ne remonte pas la pente à travers Windows Phone ; il ne pourra plus vendre des téléphones… dépassés et sans aucun marché. Et encore, rien n’est gagné. Pour enfoncer encore plus le cou, le créateur de Linux, Linus Torvalds, repris dans un journal finlandais, dit son aversion pour les téléphones mobiles et distribue un carton rouge à Nokia pour son choix de s’allier avec Microsoft. Il estime que « cette décision est sans conteste liée à Stephen Elop, qui est arrivé tout droit de chez Microsoft pour prendre les rênes du constructeur finlandais », dans une déclaration reprise par Eureka Presse. Plus récemment encore, dans un commentaire repris par l’AFP, le géant finlandais admet qu’une partie de ses problèmes étaient dus à son manque d’anticipation des bouleversements du secteur. « Il y a un an et demi, nous aurions pu agir différemment, si nous avions su que ce secteur évoluait si rapidement », a reconnu le directeur général de Nokia, Stephen Elop au quotidien national Aamulehti. De la mauvaise lecture par Nokia des données du marché, M. Elop a cité l’exemple de « la chute des prix des téléphones Android (Google) en Chine ». « C’est arrivé si vite que la situation de Nokia est devenue maintenant difficile, mais nous continuons à affiner notre stratégie », a-t-il déclaré. Nokia a récemment perdu la place de numéro un mondial, qu’il tenait depuis 14 ans alors qu’il tente de survivre aux rapides bouleversements du marché des smartphones. La société s’est lancée dans un vaste plan de restructuration il y a 18 mois et s’est engagé dans une transition technologique pour remplacer son système d’exploitation maison Symbian à la faveur d’un partenariat avec Microsoft. Ce partenariat a donné naissance à la ligne de smartphones Lumia qui doit permettre à Nokia de rivaliser avec les géants du marché, écrit l’AFP.