14 janvier 2025

Geek Week: Paiement en ligne en liste d’attente…

A quelques jours du début de la saison estivale, les agences de tourisme rivalisent d’ingéniosité pour vendre leurs produits. Si, sous d’autres cieux, cela semble plus facile car la majorité des achats s’effectue en ligne, en Algérie, on en est encore à acheter nos séjours dans la bonne vieille agence. Même pour acheter un simple billet d’avion, cela n’est pas possible via le Net. Dans ce contexte, Giselle Le Nozer, DG d’Air France Algérie, vient de donner quelques informations sur ce créneau. La réservation sur Internet connaît une croissance importante, « une croissance à deux chiffres », selon elle. Les clients peuvent réserver sur le site Internet de la compagnie d’aviation mais doivent se déplacer pour payer le billet dans une agence Air France ! Une manière de couper la poire en deux, sinon personne ne pourra croquer la pomme. Elle le dit franchement et sans détour : « Ce qui freine le développement de l’e-commerce, ce sont les moyens de paiement et notamment le paiement par carte bancaire algérienne. » En effet, le e-commerce ou commerce électronique permet sous une forme électronique (donc en l’absence de tout support durable) et grâce à une communication à distance interactive la conclusion en ligne d’un contrat de vente de bien ou de prestation de services, mais également leur livraison (ou téléchargement) et leur exécution après paiement du prix convenu. D’autre part, il faut savoir que nous ne pouvons pas payer un billet Air Algérie ou Aigle Azur  sur Internet pour des problèmes liés à la réglementation, nous dit-on. Pourtant, la partie technique est prête avec des essais concluants réalisés lors de l’opération pilote. Ainsi, on semble coincer entre deux aspects : le technique et le réglementaire. Alors que dans d’autres pays, le réglementaire vient après. Ici, il semble que l’on veuille qu’il vienne avant. Internet est devenu depuis quelques années le moyen le plus rapide et le plus efficace pour communiquer et faire des affaires, et la Satim dans tout ça ne peut même pas jouer aux arbitres. L’absence du paiement en ligne semble entraver une dynamique qui s’amorce sur le Net. En dépit d’une volonté des pouvoirs publics à passer la vitesse supérieure, on a comme une étrange impression que les institutions ne suivent pas. Elles sortent toute une armada d’arguments pour faire durer le suspense. Même le changement à la tête de la Satim n’a pas secoué cet organisme. Pourquoi tant d’hésitations, de reculades et d’annonces sans lendemain ? Alors que la mécanique est bien lancée dans d’autres pays, l’Algérie reste à la traîne. Le premier bouleversement concerne le client : il a désormais la possibilité d’accéder à un large choix d’offres de destinations et de produits, de la nuitée sèche au forfait tout compris en passant par le vol et la location de voiture, de faire sa sélection à partir de critères de plus en plus variés et en disposant d’informations de plus en plus précises. Enfin de réserver, c’est-à-dire d’avoir l’assurance que sa demande sera prise en compte. Voire de payer. Et ceci sans avoir à se déplacer, et à toute heure de la journée, sans avoir à prendre son téléphone pour communiquer dans une langue étrangère et sans passer par un intermédiaire physique. Selon une enquête de Google, les moteurs de recherche sont la troisième source d’informations utilisée pour rechercher un vol, après les agences de voyages en ligne et les sites des compagnies aériennes.  Selon une enquête réalisée par Lastminute, un internaute a en tête une vingtaine de sites web pour réserver un voyage ou un séjour, et il en utilise en moyenne une dizaine, ce qui laisse supposer qu’il y a, dans ce domaine, du travail pour les startups. Il est donc important, parallèlement à cela, de s’appuyer sur une forte notoriété. C’est la raison pour laquelle les opérateurs touristiques investissement de plus en plus en publicité, en ligne et hors ligne, surtout par le biais de l’affichage urbain. Le plan de reconquête touristique de l’Algérie doit adopter toute cette démarche sinon, il continuera à vivre dans l’ombre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *