En dépit de l’extension en couverture par téléphone fixe ces dernières années, la banlieue Est d’Alger demeure à nos jours coupée du monde, du fait que la plupart des établissements publics qui y sont implantés souffrent des ruptures de comunications, tandis qu’autres structures d’intérêt général sont dépourvues carrément de téléphone fixe. D’où les mauvaises prestations de services pourtant vitaux à la population
A ce titre, le maire de la plus ancienne commune de la wilaya d’Alger, à savoir Sidi Moussa, créée en 1863, se trouve contraint, très souvent, d’utiliser son propre téléphone portable pour prendre attache, tôt le matin, avec son secrétaire général. Ce dernier dit être trop occupé pour régler ses factures du fixe à domicile. « Je préfère venir très tôt à mon bureau, pour éviter les empêchements dus ou causés par manque de communication, notamment lors des réunions du travail », affirme-t-il. Des cadres se désolent du mauvais réseau du fixe, en particulier pendant l’hiver. « Le standard municipal est ainsi entravé par des coupures à répétition », s’exprime l’un des agents. Par conséquent, les liaisons téléphoniques avec les annexes de Raïs et Bentalha par exemple sont des plus contraignantes, voire impossibles, sachant que l’annexe de l’APC de cette localité de plus de 3 000 habitants, Raïs, est à ce jour sans téléphone fixe. De même, le centre de santé y existant depuis plusieurs années, où le médecin se dit être contraint de signaler à ses responsables à Sidi Moussa toute situation liée à son service via son mobile. Tandis que son infirmière tente d’organiser les rendez-vous de consultations en utilisant son téléphone à elle. Pas loin de cette structure sanitaire, le directeur de l’école de Raïs 2 a d’habitude recours, en l’absence d’une ligne téléphonique fixe, au portable. Tous ces responsables déclarent insister sur le rechargement de leurs portables de crainte de rater des réunions de travail très importantes. « Personnellement, je veille toute l’année scolaire à tenir mon portable à l’usage à tout moment que l’on nous communique une date de réunion avec les responsables de l’académie, ou avec d’autres relevant de mon service », dit M. Harhar, directeur d’une école. Pis, le personnel administratif de la polyclinique de Lahouaura ou celle de Baraki est en butte à des désagréments en raison des pannes du fixe. « Aux urgences, on a le stress d’organiser les secours, surtout lorsqu’il s’agit du manque de médicaments ou de moyens que l’on sollicite auprès d’autres structures sanitaires pour sauver une victime d’accident de la route ou un d’asthmatique en crise sévère ou autres cas », se plaint un chef de service dans une structure qui reçoit les malades du chef-lieu de la commune et ceux habitant dans des localités rurales. Cependant, à l’approche des élections législatives du 10 mai, les responsables de ces structures administratives publiques disent avoir reçu des promesses de mettre en services maintes lignes fixes. Pour sa part, les cadres de l’administration de tutelle installée à Benghazi, située dans la commune de Baraki, promettent de mettre à la disposition des clients du fixe un nombre important de lignes, soulignant que « pour réhabiliter l’ancien réseau téléphonique dans cette région, étant hérité du passé lointain, nous avons livré une bataille pour arriver, à partir de 2008, à multiplier le nombre d’abonnés au fixe, même si la maintenance pose toujours des contraintes notamment après les fortes intempéries survenues ces derniers temps », conclut un cadre de l’agence locale de télécoms.