En dépit du rétablissement de la connexion Internet, annoncé à la fin de cette semaine et expliqué par une avarie dans l’alimentation en énergie des installations dédiées aux plateformes, il n’en demeure pas moins que les répercussions enregistrées dernièrement compromettent, pour un certain temps, le remboursement des frais médicaux.
Le préjudice est sensible et très ressentie, à ce que disent certains patients assurés, notamment ceux résidant dans des communes enclavées, même si elles sont situées dans la banlieue de la capitale. Plusieurs affiliés à la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) habitant dans les communes d’Alger se plaignent des retards, pour plus 10 jours, dans les paiements au niveau des agences et ce, en raison du traitement manuel des dossiers en l’absence de la connexion à Internet. « La connexion est sujette aux changements climatiques parfois violents, notamment quand il s’agit d’abondance de chute de neige ou de fortes pluies », s’explique un employé de la CNAS, située à Didouche-Mourad à Alger. Bien que ces agences soient réorganisées, ces dernières années, pour accomplir l’une des plus indispensables prestations sociales, à savoir les remboursements des frais médicaux, beaucoup d’assurés jugent les conditions dans lesquelles se déroule l’opération « en deçà des attentes ». Ainsi, on se plaint à Ben Aknoun, comme à Hussein Dey ou aux Eucalyptus des longues files de malades, qui passent parfois des heures pour arriver aux guichets s’enquérir de la cause du rejet des ordonnances datant de nombreuses semaines pour ceux qui n’ont pas encore leur carte Chifa. Pour Réda M., retraité, ou L. Khadidja, femme au foyer vivant Baraki. D’autres usagers encore, des citoyens à Ouled Selama et à Larbaa, « disent être déçus » de ne pas voir la modernisation de l’administration des caisses, laquelle leur a pourtant été promise. « C’est dans un endroit très exigu que se font plusieurs opérations, de consultations, de contrôle médical et de recouvrement de frais de soins », se désole Lamri, 43 ans, fonctionnaire dans une administration publique à Larbaa. « Plutôt la réhabilitation de cet ancien centre de paiement, qui nous a été promise à partir de 2000 », se rattrape un chef de service. Dès lors, la moitié du nombre de caisses, selon un cadre de la CNAS, était dotée de l’outil informatique. Le cas de la grande caisse du boulevard du 1er-Novembre à la place des Martyrs, qui reçoit les affiliés résidants à Bab El Oued, la Casbah et Bab Azzoune. De même, celle de Sidi M’hammed qui couvre Alger-centre et une partie de Belouizdad, en plus de celle d’El Harrach où une forte population se fait rembourser. Par contre, les centres payeurs de quelques autres communes, en particulier celles situées dans les banlieues et dans des communes enclavées ou montagneuses, restent dépourvus de microordinateurs, et « on assiste à des retards de traitement des ordonnances à travers la carte Chifa à cause des pannes ou ruptures d’ordinateurs », regrette un malade chronique, Farid, 58 ans, originaire de Sidi Moussa, qui ajoute que ses enfants sont affiliés à la Cnas d’Alger alors que lui et son épouse sont encore affiliés à celle de Blida. Une pareille situation paraît, selon les assurés que nous avons rencontrés à travers les caisses d’Alger et sa périphérie, « très contraignante et même insupportable », « car cela persiste au moment où le ministère de tutelle annonce la généralisation de l’usage de la carte Chifa, d’ici 2013, ainsi que le remboursement des médicaments à 100% », conclut un employé du centre de Rouiba. Il est vrai que la qualité de la connexion mais surtout les coupures répétées ont des conséquences très lourdes sur le système de remboursement.