La diaspora, du grec ancien diasporá, « dispersion » construit avec le préfixe dia et sporá, « ensemencement » issu du verbe speíro, « semer » qui a aussi donné « spore » en français. Donc, diaspora est plutôt un terme employé par les botanistes et signifiant « dispersion des graines ». Une bonne graine.
C’est ce qui s’est passé durant deux jours à Alger. Une dispersion de graines dans le monde de l’entrepreunariat. Montrer, dire, créer, aider à ce que les petites pousses algériennes puissent avoir de l’engrais et devenir une très belle forêt, pour le bien de tous. Plus prosaïquement, c’est la mise en relation du couple université-PME algérienne avec les compétences algériennes établies aux Etats-Unis qui a été l’une des recommandations principales de ce forum. Tout en mettant en exergue les efforts et la persévérance des entreprises algériennes dans « un environnement économique très difficile », souligne Smaïl Chikhoun, il n’en demeure pas moins qu’il va falloir « passer à autre chose », devait dire Baha, expert et investisseur. Tous les experts algériens vivant aux Etats-Unis que nous avons vus sont d’accord pour dire qu’il y a un fort potentiel de création d’entreprises de type « start-up » mais qu’ils manquent de « visibilité et de moyens », conclut un économiste présent à la dernière journée car l’entreprise est dynamique et vit en temps réel. La trentaine d’experts algériens vivant aux Etats-Unis avaient tous des intérêts différents. Les uns sont venus pour expliquer le concept du « Business Angel », d’autres pour comprendre ou pour coacher des start-up et enfin les derniers pour souligner l’importance de permettre aux universités de jouer leur rôle dans le développement de l’innovation et la recherche scientifique. Par contre, et c’est cela qui nous a paru le plus essentiel, c’est la création d’un fonds de Business Angel qui pourra se transformer en un fonds de capital-risque et, pourquoi pas, en une banque d’affaires. Casbah Busines Angel, son nom, a été lancé il y a quelque temps au niveau du HEC, pour le symbole. « Aujourd’hui, nous dit M. Azzouz, l’un des promoteurs mais aussi opérateurs économiques en Algérie, Casbah Angel n’a pas encore de statut légal ». Mais cela, ajoute t-il, « ne nous empêche pas de nous réunir, par exemple dans un café, et de discuter d’un projet pour le financer avec nos deniers ». Suite à une question de l’assistance sur le mode de financement, M. Azzouz dira que « nous ne financerons pas n’importe quel projet. Il faut vraiment que la start-up soit capable de grandir pour devenir une PME compétitive » et « nous faire gagner de l’argent », ajoute Baha assis à côté de lui. M. Azzouz revient sur le sujet en disant que « non seulement nous lui trouvons un financement mais aussi nous mettons à sa disposition un coach ». Pour Smail Chikhoun, c’est l’entrelacement entre les Algériens qui permettra la création de richesse tout en ajoutant : « Nous allons tout faire pour que notre diaspora contribue avec succès dans le développement du pays comme cela a été fait en Inde ou en Chine qui ont compris très vite l’intérêt de faire participer tous leurs enfants à travers le monde pour se développer », et c’est le but de ce forum ; « faire rencontrer les Algériens ». Selon lui, ce forum constitue un espace d’échanges mais aussi de rencontres entre les représentants de la diaspora algérienne établie aux Etats-Unis qui pourra mettre en place une feuille de route permettant une contribution « très concrète » de cette communauté dans l’économie nationale en particulier, dira-t-il, « dans les secteurs du BTPH, des TIC et des services ». De plus, les représentants de la diaspora algérienne établie aux Etats-Unis signeront prochainement une série de conventions avec des universités, des incubateurs et des entreprises pour transférer leur savoir-faire. Enfin, cette rencontre a été l’occasion d’annoncer la création d’une Association internationale de la diaspora algérienne à travers le monde baptisée AIDA.