Les premières olympiades dédiées au piratage informatique ont donné leur verdict. Depuis septembre 2011, à travers des concours régionaux qualificatifs, les « Cyberlympics » ont pris fin le 25 mars dernier lors d’une finale mondiale organisée aux Etats-Unis. L’équipe formée par Deloitte aux Pays-Bas a émergé en tant que championne du monde. Une équipe américaine a terminé en deuxième place et alors la dernière place au podium est revenue à une équipe hongroise. Les « Cyberlympics Ethical Hacking », de leur nom complet, avaient été lancés sous l’égide l’Union internationale des télécommunications (ITU) et ont vu la participation internationale de plusieurs équipes issues des quatre coins du monde, y compris l’Inde, la Hongrie, les Emirats arabes unis… en compétition pour le titre de « champion du monde ». Conçus à l’origine par EC-Council, les Cyberlympics sont soutenus par le « Partenariat multilatéral international contre les menaces informatiques (IMPACT), l’organisme onusien chargé de la sécurité IT et consiste en une série d’opérations de piratage et de problématiques de sécurité à la fois offensives et défensives avec la particularité que ces dernières doivent être faites de façon éthique. « Les Cyberlympics mondiaux pourraient contribuer à favoriser un plus grand sentiment de partenariat et de coopération entre les pays sur la question de la cybersécurité », a déclaré Mohd Noor Amin, président d’IMPACT. « En partageant leurs connaissances de formation et des ressources, nous pouvons vous aider à améliorer le niveau de la cybersécurité dans de nombreux pays et régions du monde. » Les Cyberlympics représentent un ensemble unique de défis mettant en compétition des équipes dans un environnement de vie réelle qui inclut des stratégies offensives de piratage, mais aussi le déploiement des capacités de défense pour éviter d’être piraté. Ces olympiades surviennent à un moment crucial où les cyber-menaces mondiales sont en hausse. La Cyber ??Consequences Unit, une organisation américaine, estime la perte annuelle due au piratage entre 6 et 20 milliards de dollars. Ce type de compétitions mène à une plus grande sensibilisation quant à la sophistication des procédés dont usent les pirates. Très souvent, des organisations étatiques recrutent d’anciens pirates afin de pouvoir contrer ceux qui sont encore actifs. C’est ce qui s’était d’ailleurs produit dans l’affaire de l’arrestation dernièrement d’« hacktiviste » à l’issue d’une opération menée par le FBI en recourant à un ancien pirate. La donne se complique de plus en plus et aucun pays n’y échappe. Aucune équipe algérienne ne s’était présentée aux Cyberlympics. Néanmoins, l’Algérie abritera en mai prochain sa première manifestation liée à la sécurité et au piratage organisée par des étudiants.