Une commission nationale pour le haut débit a été installée récemment par Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication. Selon lui, sa force réside dans la diversité des intervenants issus de différents départements ministériels, universitaires, ISP et autres spécialistes du domaine. Sa mission : procéder à l’exécution des actions arrêtées au fur et à mesure et amorcer la synergie pour réussir un tel défi. Mais pourquoi les pouvoirs publics multiplient les commissions quand il s’agit de concrétiser des projets ? Le citoyen a l’impression que ce n’est que pour gagner du temps et désigner des coupables en cas d’échec. Que peut faire cette commission face aux lenteurs des administrations et au manque d’implication de certains secteurs et entreprises étatiques ? Presque rien ou peut-être si : rédiger des rapports qui seront remis au président de la République qui va interpeller le gouvernement en plein conseil pour leur demander de prendre les mesures nécessaires. Et pour réagir, le Premier ministre instruira le ministre des PTIC pour accentuer la cadence et pallier les insuffisances et ce dernier ne trouvera pas mieux que de mettre sur pied une commission. Et voilà que la boucle est bouclée et aller convaincre le citoyen que nous ne tournons pas en rond. Et puis, sincèrement, pourquoi adopter le haut débit ? L’administration en ligne n’existe pas, le paiement on line encore moins. Pour acheter son billet d’avion, on réserve sur le site web d’Air Algérie mais on doit se déplacer à l’agence pour l’acheter, sauf comble de l’ironie on est à l’étranger où on peut payer par carte bancaire. Le nom de domaine « .dz » peine à se généraliser. Le contenu national est peu abondant. Les cybercafés ferment de plus en plus. La clés USB de Mobilis se vendent sous la table, question de disponibilité, nous dit-on. Le débit d’Internet est rarement respecté par Algérie Télécom. S’il y a coupure dans le réseau, ce n’est jamais de leur faute et on ne vous donnera pas une seule minute supplémentaire pour vous compenser. Et aller vous plaindre si le cœur vous en dit. Alors le haut débit, c’est pour quoi faire ? Le ministère des PTIC pourra toujours en faire des démonstrations pour frapper les esprits mais le citoyen veut avoir du haut débit chez lui, en continu. Il veut pouvoir télécharger de gros fichiers sans la peur d’une coupure soudaine. Une commission même animée par les plus belles intentions ne pourra que suggérer, faire des propositions mais en aucun cas débloquer la situation. Faut-il aussi une autre commission dans l’affaire Djezzy ? Voila que le ministre du secteur fait une autre déclaration : on pourra avoir la 3G même si ce dossier n’est pas réglé. Il persiste à dire que cette technologie sera opérationnelle pour fêter le 50e anniversaire de l’indépendance. C’est un pari risqué. Les opérateurs ne seront jamais prêts pour cette échéance. Les délais sont trop courts. D’ailleurs même eux se montrent moins bavards sur cette question. Ils parlent de marché prometteur sans plus. Et même si le miracle a lieu, ce ne sera qu’au prix de la précipitation. Selon des sources du ministère de la Poste et des TIC, Algérie Télécom est en train de préparer sa filière Wireless. Bravo ! Nous applaudissons ! Mais ne suffit pas de mettre une affiche sur des bus de l’Etusa ou sur les murs décrépis des immeubles pour bien vendre ou améliorer son image. Il faut dire aussi qu’il y a belle lurette que l’opérateur n’a pas organisé de conférences de presse. AT boude-t-il les journalistes ou il y a comme une appréhension d’être soumis au jeu des questions-réponses qui risque de fâcher ? Pendant ce temps, Nedjma par exemple ne rate aucune occasion de faire parler d’elle dans les journaux. L’opérateur a son club de presse, a initié un concours pour récompenser les meilleures plûmes et offre des formations sur des sujets pointus des TIC. L’étoile a réussi à regrouper beaucoup de monde autour d’elle. Enfin, dernière info à retenir : Algérie Poste a ouvert 20 points de contact dans des enceintes universitaires. Un rapprochement avec les étudiants pour faire plus de proximité. De quoi permettre à ces derniers de retirer rapidement les deniers de la bourse et de se sentir moins fauchés l’espace d’un retrait. A n’en pas douter, Algérie Poste leur a rendu un grand service dans ce domaine en attendant de voir des projets plus stratégiques tels que la banque postale se concrétiser. Sans commissions cette fois-ci, du moins on l’espère…