11 décembre 2024

Vers une fragmentation d’Android Goodbye Wintel, Hello Gootel

Et ce qui devait arriver arriva. Après la bataille des systèmes d’exploitation, voilà que sort la bataille des puces et elle ne fait que commencer. En effet, Chih-Wei Huang, un développeur de Taiwan commence à faire parler de lui ou plus spécialement de son projet qui consiste à développer un OS à base d’Android pour les PC
Rien que ça. D’ailleurs, il vient de mettre sur le marché une nouvelle version d’Android Ice Cream pour les appareils à base de processeur x86. Pour mieux comprendre la chose, il faut savoir que Chih-Wei Huang dirige le groupe de Android-x86, qui ne fait pas partie du projet Android de Google ou plus spécifiquement de l’Android Open Source Project (AOSP) qui est le groupe en charge de développer et mettre sur le marché les nouvelles versions d’Android. Au lieu de cela, l’initiative de Huang est financée et soutenu par le concurrent d’Intel à savoir Advanced Micro Devices Inc. (AMD). Intel, le fondeur qui possède les plus grandes parts du marché mondial du x86, n’y est pas. Cela pose automatiquement des questionnements. IT MAG a voulu en savoir un peu plus. Nous nous sommes rapprochés de l’équipe de Chih-Wei Huang. Dans son mail, il écrit : « La vérité est que nous avons travaillé pour le portage x86 d’Intel plus tôt et nous avons travaillé dur pour pousser nos efforts dans le projet Open Source Android, dominé par Google. Et nous avons présenté plus de 30 patchs qui ont été fusionnés pour le projet AOSP bien que d’autres patchs aient été simplement ignorées pour des raisons différentes. » On peut y lire sur le site (http://www.android-x86.org/) : « C’est un projet de portage de la plateforme open source Android sur les x86. Le plan initial est d’accueillir différents patchs pour Android x86 pour le soutien de la communauté Open Source. Quelques mois après nous avons créé le projet, nous avons découvert que nous pouvions faire beaucoup plus que juste l’hébergement des correctifs. Nous avons donc décidé de créer notre base de code pour offrir un soutien sur les différentes plates-formes x86, et configurer un serveur pour l’accueillir. » Ce que veut le couple Intel-Google, c’et un développement sur Atom tout en gérant les sorties des différentes versions. En effet, Intel met en avant l’Atom, son processeur fétiche à destination des smartphones alors qu’il y a plus de développement et de software sur les vieux x86 et Google se place comme maître d’œuvre du projet. D’ailleurs, selon les informations que nous avons, Intel a travaillé plus d’une année et demie sur le portage d’Android pour x86 sur la version 2.3.7 dit Gingerhead et même Ice Cream Sandwich. Pour l’équipe de Chih-Wei Huang, Intel ne veut pas fournir les pilotes de ses nouvelles puces et note dans un thread du forum que « AMD fournit un grand soutien pour nous, y compris le don de périphériques et le soutien de ces ingénieurs ». Huang se plaint qu’Intel ne soutient pas ses efforts vers le portage Android au PC. Pour bien comprendre les enjeux, et comme l’avait dit si bien Otellni, « le marché des smartphones vient à peine de commencer ». C’était lors de son audition à Intel Annual Developer Conference à San Francisco en septembre dernier.
Le smartphone nous a sortis du « ronron » des nouvelles versions de Microsoft et des nouvelles puces de plus en plus rapides d’Intel sans que cela influe sur le mode d’utilisation. Steve Jobs a fait beaucoup plus. En sortant l’iPhone sur le marché, il a complètement bouleversé le monde de l’informatique, du matériel et du software. Il a en outre permis l’émergence de nouveaux intervenants à l’image d’ARM ou encore Samsung, ce qui a poussé à Intel de se remettre en question. La réaction d’Intel a été assez rapide avec l’ouverture de plusieurs chantiers : portage d’Android vers la plateforme x86, partenariat avec Google, sortie de l’ultra-book, sortie de nouveaux processeurs et surtout Intel commence à écouter ses clients. Aujourd’hui avec son partenariat avec Google, ses processeurs seront directement compatibles avec Android. Cela veut dire que si vous achetez un smartphone Android en 2012, il y a de fortes chances qu’il soit équipé d’une puce Intel au lieu d’un processeur ARM avec lequel Android a commencé car Google va certainement convaincre les fabricants de terminaux à utiliser la puce Intel Atom Medfield dans leurs smartphones Android à venir. Si on ajoute le Soc -System on Chip – qui est une technologie d’Intel, les autres fondeurs vont trouver énormément de problèmes à placer leurs produits.
D’un autre côté, les fabricants de processeurs sont partis sur une nouvelle norme de chip : les chip à étage qui permet de mettre sur une même surface le double de ce qui est mis aujourd’hui. Sous Android se cache une nouvelle guerre de processeurs qui va certainement causer une fragmentation de projets Open Source. Deux manières de faire et de voir se télescopent. La première qui veut faire passer le monde à un autre processeur et la seconde qui veut utiliser l’existant. En gros une vision consumériste, portée par les Américains et une vision d’utilisation du patrimoine disponible soutenu par les Chinois et les challengers d’Intel.
Comment est choisi un équipementier ?
Pour chaque version majeure d’Android, Google choisit d’abord un dispositif (par exemple Samsung pour ICS, Motorola pour Honeycomb). En collaboration avec l’équipementier, Google sélectionne les composants à utiliser pour le lancement Android – y compris le SoC. De plus, seul Google, l’OEM sélectionné et le partner SoC peuvent accéder au prochain code Android à ce point. Le reste des partenaires de Google sont libres de travailler sur l’Android Open Source Project (AOSP), mais ils n’ont pas accès à la nouvelle version d’Android jusqu’à ce qu’elle soit ajoutée au projet. Pour Ice Cream Sandwich, seul Google et Samsung ont accès au code source, les autres devront attendre la validation et après ajouter des patchs.
Et Microsoft dans tout ca ?
C’est un peu plus compliqué que cela. Microsoft comme Intel ont raté l’événement smartphone et essaient tous les deux de se rattraper. Microsoft avec Nokia et Intel avec Google. La grosse information est venue d’Ottelini qui a dit lors de l’IDF 2011 : « Vous avez vu avec quelle rapidité Android a pris une part de marché d’Apple. Ainsi, de bons produits avec de bonnes plates-formes peuvent vraiment faire une différence dans cette industrie. » Ce n’est pas la première fois qu’Intel et Google se sont associés. Les deux sociétés ont collaboré ensemble sur Google TV, et Paul Otellini est membre du conseil d’administration de Google. Il suffit de peu ou bien de ne pas voir pour que le train du développement vous évacue. Apple a choisi pour son iPhone ARM car selon un livre paru dernièrement, Steve Jobs ne voulait pas travailler avec Intel. Il les a trouvé « hautain ». Avec toute sa puissance, ses équipes, ses labs, ses fabs Intel est devenu de facto le challenger. Le choix des fabricants de smartphones pour ARM met une très forte pression sur le leader mondial des puces. Pour en revenir à Intel et Microsoft. Ces deux compagnies américaines ont un fond très similaire et partagent des objectifs similaires. Les deux sociétés se doivent de traduire leur succès dans les PC vers les smartphones, même s’ils ont dominé pendant longtemps la bataille du PC où 80% des ordinateurs dans le monde utilisent des processeurs Intel et 90% utilisent Windows. Mais le monde a changé et l’aventure des smartphones a définitivement chamboulé le monde faisant sortir de nouveaux monstres.

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