Pour faire oublier le gel du lancement de la 3G, Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, a eu une lumineuse idée : regarder du côté du ciel. Il a annoncé que le troisième satellite algérien (Alsat 3) sera lancé entre 2013 et 2014. Le ministre a souligné que l’Algérie entrera bientôt de plain-pied dans le domaine de l’exploitation des satellites. Il a précisé que l’Agence spatiale algérienne est sur le point de mettre au point ce troisième satellite par des ingénieurs algériens, en collaboration avec leurs homologues de pays ayant une expérience dans ce domaine. En d’autres termes, c’est une bonne nouvelle pour les Algériens : nous allons enfin aller à la conquête de l’espace. Sauf que peut-être, diront les plus cyniques, les Algériens s’intéressent certes aux satellites mais pour une raison bien simple et différente : comment dénicher les bons démos pour décrypter les chaînes françaises surtout après l’extinction de l’analogique. Surtout pour voir les affiches de type les rencontres footballistiques qui déchaînent les passions entre le Real Madrid et la Barçà. Une manière aussi de se détourner de la télévision algérienne avec ses 4 clones. Dès son avènement, la télévision par satellite a été au centre des luttes entre diverses idéologies. Les spectateurs algériens l’ont perçue comme un moyen qui leur permettait à la fois d’échapper à la langue de bois et d’élaborer leur propre vision critique. Écoeurés par les silences de la télévision nationale sur leur propre quotidien, les Algériens se sont tournés massivement vers les programmes offerts par les télévisions satellitaires, certes par soif d’informations mais aussi pour le sport, les films et les émissions pour enfants. Ces télévisions représentent l’alternative. Des populations qui ne se sont jamais intéressées à leur environnement quotidien en plein dégradation tel que, par exemple, le logement, ou l’insalubrité de leur cité ou de leur quartier, se sont mises ensemble pour acquérir collectivement une antenne parabolique. La majorité des téléspectateurs possèdent à présent des paraboles individuelles.
Si la parabole a un tel succès, c’est parce que la télévision est l’unique source de distraction. Les hommes sont plus attirés par la composition des programmes dont les thèmes sont axés sur l’action et l’émotion et l’origine occidentale des productions, les femmes plébiscitent les programmes arabophones. D’autre part, Nedjma a toujours la tête dans les étoiles et les pieds sur le marketing. Nombreux étaient ceux qui ont suivi la retransmission de la cérémonie du tirage au sort de la coupe d’Algérie dont Nedjma est partie prenante. En investissant le football, l’opérateur veut dribbler ses concurrents. Il sort le grand jeu en signant des partenariats avec la FAF et l’équipe nationale. En clair, il veut être visible partout : sur des terrains de football même si le niveau des rencontres est moyen, sur le maillot des joueurs, lors des retransmissions des matchs et sur les bus urbains même les plus vétustes.
Djezzy qui se présente comme leader de la téléphonie mobile en Algérie, a organisé, à l’occasion de la journée mondiale du Handicap une soirée au club Djezzy en l’honneur de dix associations d’handicapés. Il contre attaque sur le terrain de l’humanitaire. Une question : l’humanitaire et la publicité peuvent-ils faire bon ménage ? De bon ou de mauvais goût, cette action de communication aura un impact différent sur chacun d’entre nous.
Le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication a rappelé lors d’une visite à Souk Ahras que l’utilisation des cartes magnétiques d’Algérie Poste sera « prochainement » élargie au paiement des redevances de consommation d’eau et d’électricité. C’est une bonne chose sauf que les Algériens ont tellement entendu ce mot qu’ils ne savent plus s’il s’agit « d’un proche avenir » ou d’une vague promesse.