Les cérémonies de signatures de conventions entre le MPTIC et les autres secteurs se poursuivent à vive allure. C’est la nouvelle course contre la montre. La dernière en date a été celle paraphée avec le Ministère des Travaux Publics. Elle vise à satisfaire les besoins du secteur des Travaux Publics pour l’usage des nouvelles technologies de télécommunications dans le but de faciliter la gestion optimale des infrastructures relevant du secteur en matière d’études, travaux et d’exploitation. Quelques jours avant, un accord cadre a été signé entre les ministères des MPTIC et du MEN portant sur l’utilisation des TIC dans l’enseignement tout en sachant que l’Algérie compte plus de 10 dix millions d’élèves, étudiants et stagiaires inscrits dans les établissements publics d’enseignement et de formation. Louables initiatives mais le commun des Algériens veut voir une concrétisation de ces conventions sur le terrain.
Autrement dit, passer des discours aux actes. Il y a eu un temps pour la stratégie qui a débouché sur le document e-algérie dont on se demande si il sera appliqué et il y a un temps pour l’action. Ousratic, « 1 PC pour chaque famille », a été une excellente annonce mais vite balayée par les règles prudentielle des banques et le manque de suivi des responsables. Aujourd’hui, on en est à espérer sa reprise. La monétique, maintes fois annoncée aussi, est loin d’être une réalité chez nous. A qui la faute ? Chaque secteur se renvoie la balle comme si il n’appartenait pas à un même gouvernement ! Internet haut débit ? Il faut attendre encore et encore…
La 3 G a été gelée et selon le ministre du secteur, cette opération sera relancée avant la fin de l’année. Est-ce à dire que les opérateurs de téléphonie mobile, déjà installés sur le marché et qui ne se font aucun cadeau, sont enfin prêts à offrir cette technologie en 2012 comme promis ? On aurait aimé répondre « sans aucun doute » mais à vrai dire, on en doute encore. A force de promesses non tenues et d’annonces sans effet, la confiance peine à s’installer.
D’autres opérateurs ont choisi d’être dans le concret. Samsung lance en Algérie le Galaxy S II et le Tab 10.1. Le sud coréen passe à l’offensive. Pour défendre ses parts de marché, il choisi l’attaque.
Sa montée en puissance ces derniers mois correspond à une vraie stratégie de consolidation du marché. Mais au-delà du commercial, la vraie force de Samsung n’est ni la qualité, ni le design de ses produits, c’est surtout la capacité de son état-major à distiller à ses troupes le sens du challenge permanent.
La marque s’adapte aux besoins des consommateurs tout en surveillant les produits concurrents : dès que ceux-ci lancent un produit, sa réaction vient en un temps record pour devancer ou imiter ce produit concurrent. Les entreprises algériennes devront en prendre de la graine…
En tout cas, Condor tente de se distinguer. Filiale du groupe privé Benhamadi, l’entreprise a inauguré une unité de fabrication de cartes mères pour ordinateurs, d’une capacité de 1500 unités par jour, à Bordj Bou Arreridj. L’unité de fabrication de cartes mères a nécessité un investissement de quatre millions de dollars et emploie 600 salariés. Le groupe possède des accords avec Microsoft et Intel. Un bon exemple d’investissement utile et qui nous change de la simple importation des produits, ce qui nous a réduit à un statut de consommateurs sans plus.
Une petite cerise sur le gâteau au moment ou le secteur des TIC en Algérie s’obstine à faire attention aux lignes à ne pas franchir et à éviter les réflexions qui pourraient fâcher en haut lieu. D’aucuns diront que nous sommes devenus imbattables dans l’art de dire une chose et de faire son contraire. Le moment est venu de s’éloigner de l’agitation médiatique et de la grande effervescence qui accompagne les décisions ministérielles présentées comme salutaires. Il faut rester maître du jeu dans un environnement façonné plus que jamais par les avancées de la technologie…