11 décembre 2024

Elites, dites-vous?

A chaque fois qu’une conférence, symposium ou une rencontre sur l’entreprenariat est organisé, il y a plein de jeunes diplômés qui sont là, à regarder avec des yeux écarquiller et  à réfléchir mais ils savent tous qu’on ne donne pas de la valeur pour les idées en Algérie.  Très peu de startup se sont créer ses deux dernières années alors que le marché est vierge, tellement vierge « qu’il y a  tout à faire » a dit Karim Abdelmoula, un des marketeurs les plus en vue, dans  son speech donnée à la grande école polytechnique d’Alger. Il voulait secouer et les faire réfléchir ces étudiants dans ce grand amphithéâtre sur leur non implication. « Vous êtes des polytechniciens, vous êtes l’élite » conclut-il. L’école polytechnique, cette fabrique d’élite s’est érodée avec le temps pour ne devenir qu’une banale école de formation d’ingénieur. Certes, polytech ne garantit pas à coup sûr un avenir de super chef mais elle en donne les outils, normalement mais ce qui est sûr, au XXIème siècle, c’est que l’enseignement et la recherche s’appuient sur une forte culture informatique avec des compétences éclatées et une certaine autonomie.  La science incite à la modestie et au doute.
Je peux comprendre qu’en Europe ou aux Etats-Unis, marchés très développés, et où les jeunes diplomés sont réticents à lancer de nouveaux projets en raison de la situation économique désastreuse, mais pas en Algérie où on sent un optimisme et une énergie incroyable chez les jeunes diplômés qui se heurtent frontalement au superbe mur de la bureaucratie même s’il y a une volonté de faire quelque chose, de changer les choses, de prendre en main son destin. Conséquence directe : soit ils abandonnent soit ils s’expatrient.
Pour ceux qui choisissent l’entreprenariat, que de papiers demandés, par ci et par là? que de taxes demandées par çi et pat là !  Créer une entreprise est devenu une gageur, un parcours du combattant et alors quand on a moins de 25 ans et fraichement sorti de l’université et si par malchance on vient d’une famille modeste alors là, il ne faut pas rêver?
Si l’on veut changer la donne, en tout cas dans un délai court, il faut donc opérer de manière pragmatique, par la mise en place de nouveaux critères et de nouvelles normes et surtout donner de l’espoir et la possibilité, à ces jeunes diplômés, de réaliser leur rêve.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *