En juillet de l’année dernière, Hamadoun Touré, en visite en Algérie, avait dit : « Notre objectif, c’est d’élaborer une stratégie et des normes communes à travers l’échange d’expériences en incluant les opérateurs privés. » Il tient ses promesses et une année plus tard, l’ARPT, en collaboration avec l’UIT, UIT-T, le bureau régional arabe de l’UIT, organise un séminaire et un atelier régional sur la normalisation
Les travaux de cette rencontre, qui a duré trois jours, ont été axés notamment sur la réduction de l’écart en matière de normalisation au niveau des pays arabes et africains. L’objectif, explique l’un des orateurs de cette première journée, est de fournir aux pays en voie de développement des conseils pratiques pouvant les aider à se mettre aux normes internationales de normalisation dans le secteur des TIC. Et c’est dans une salle comble que s’est ouvert ce séminaire régional qu’a inauguré Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des TIC, Mme Zohra Derdouri, présidente de l’ARPT et Malcolm Johnson, directeur du Bureau de la normalisation des télécommunications auprès de l’UIT. Les travaux de cette rencontre se sont articulés autour de la réduction donc de l’écart en matière de normalisation au niveau des pays arabes et africains ainsi que la contrefaçon. D’ailleurs, dans son discours inaugural, Malcolm Johnson parle abondamment de contrefaçon et des problèmes les plus visibles qui en découlent. Pour mieux comprendre les enjeux, la mission de l’UIT a été définie dès la création de l’Union en 1865. A l’époque, il n’y avait que le télégraphe et il fallait que tous les appareils puissent se « comprendre ». C’est ainsi qu’avaient été créé les premières normes UIT qui assuraient l’interopérabilité internationale du tout nouveau service télégraphique. Aujourd’hui, les choses ont évolué et sont devenues de plus en plus complexes, sans oublier le fait qu’il y a plusieurs parties prenantes. Et il faut que tout ce beau monde puisse communiquer convenablement. Pour Malcolm Johnson, « il faut répondre aux besoins différents de chaque région et, pour y parvenir, faire participer impérativement tous les membres au travail de normalisation » tout en ajoutant : « On observe une prise de conscience du rôle crucial que les normes internationales jouent dans la vie moderne, sur le plan professionnel comme sur le plan de la vie en société. »
Pour Moussa Benhammadi, « les normes doivent être un standard » car, dit-il, « c’est aussi un problème de sécurité », tout en ajoutant qu’aujourd’hui, « les TIC font partie de la vie ». Il parlera d’interopérabilité entre les opérateurs. Il a mis en avant le contenu et l’accès, tout en parlant du portail fédérateur « Elmouwatin.dz ». L’autre volet qu’a abordé le ministre des PTIC, c’est le spectre dont il dit que « les fréquences de la télévision numérique seront libérés » et qu’il faudrait mettre en place des mesures. Il termine son discours sur la contrefaçon et ses conséquences dans le domaine des télécoms. La problématique de la contrefaçon dans le secteur des télécommunications à travers ses divers segments d’activité est un phénomène qui n’épargne plus aucun secteur, et les pertes financières subies par les opérateurs de télécommunications deviennent de plus en plus importantes ces dernières années. Les différents acteurs, qu’ils soient privés ou publics et notamment les gouvernements, sont conscients de plus en plus que l’innovation technologique est la base de la performance économique et le socle de la société du savoir, et les normes sont la clé car le secteur des TIC est favorisé par la synergie de la convergence des télécoms, de l’informatique et des médias. En somme, un séminaire qui a pour but de sensibiliser davantage les intervenants dans le monde des TIC sur la nécessité de la normalisation même si, comme le dit l’UIT, il demeure que l’écart à combler en matière de normalisation, au niveau des pays arabes et africains, est très grand. Il faut tout de même commencer et Mme Derdouri propose en cette première journée de mettre en place en Algérie un centre de normalisation régional à Alger.