Nous savions déjà qu’il était difficile et parfois pénible de se connecter à Internet au vu de la faiblesse du débit, mais pas que la ville d’Alger était classée parmi la capitale la plus « lente » au monde en termes de débits de téléchargements. Il s’agit de la conclusion de l’activité de monitoring initiée par l’entreprise Pando Network, en utilisant ChartBin, un outil web de visualisation de trafic des sites affiliés. L’entreprise a mesuré pendant 6 mois -du 1er janvier au 30 juin 2011- un total de 27 millions de téléchargements depuis 20 millions d’ordinateurs dans 224 pays, y compris l’Algérie, ce qui représente un trafic accumulé de 35 pétabits (1 pétabit = 1 000 térabits, ce dernier équivalant à 1 million de Gb). Il ressort que globalement la mesure des vitesses de débit de téléchargements reste relativement moyenne en Algérie, avec un débit moyen de 114 kilooctet, à quelques dizaines d’octet en moins que les voisins tunisien et marocain par exemple. Cependant, l’Algérie figure dans le haut de l’affiche sur le continent africain et même comparativement à certains pays d’Amérique latine, comme le Brésil avec un débit de téléchargement mesuré à 105 Kbs (kilobits/seconde), ou à l’Afrique du Sud, pour rester dans le continent, qui n’est pas si loin, avec 160 kbs. Evidemment, le pays où il fait bon être internaute est la Corée du Sud, avec un débit descendant estimé à un peu plus de 2 Mbs (mégaoctet/second), suivi de la Roumanie, de la Lituanie ou encore de la Suède. On peut comprendre que vu la taille géographique de ces pays, il est normal que les débits y soient élevés vu les courtes distances séparant les points de connexion, surtout s’il s’agit de fibre optique. Autre enseignement à tirer, l’un des pays le plus connecté au monde, les Etats-Unis, ne se situe qu’en milieu de classement avec quelque 600 Kbs. D’autre part, comme mentionné précédemment, dans le classement des villes où les débits de téléchargements sont les plus bas, la vitesse la plus lente mesurée a été à Alger, à 56 kbps, suivie par Itapema, Brésil à 61 kbps, et Santa Cruz, en Bolivie avec 62 kbps. Le taux d’achèvement des téléchargements a été mesuré en corrélation étroite avec la vitesse moyenne. Mais attention, ce sont des données à prendre à titre indicatifs car il s’agit bel et bien de la vitesse de téléchargement, à dissocier de la vitesse du débit. On peut avoir un débit de connexion très élevé mais un débit de téléchargement bas dû généralement à une limitation de l’ISP ou à un pare-feu. Dans le bas du tableau par pays, on retrouve le Congo qui connaît la vitesse la plus lente absolue avec une moyenne de 13 kbps, suivi de près par la République centrafricaine à 14 Kb et les Comores au 23 kbps. « Les disparités que nous avons constatées sont frappantes. En général, les économies développées dépassent naturellement le monde en développement dans la moyenne des vitesses de téléchargement, mais il faut croire que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Chine ou encore le Canada ne sont même pas proches d’être les plus rapides. En revanche », avait commenté Robert Levitan, directeur général de Pando Networks.