Déjà, en 2008, la firme de Redmond avait allongé quelque chose comme 44 milliards de dollars, entre cash et actions, pour racheter la firme.
Rumeurs, courriers internes, mémos? suggèrent la mise en vente de Yahoo! mais pas avant de lui avoir trouvé un dirigeant digne de ce nom, qui devrait matérialiser les nouvelles aspirations de l’un des plus vieux portails Internet. Plus que jamais, il est question de faire vite. Dans un message adressé aux employés, le cofondateur de Yahoo!, Jerry Yang, met l’accent sur la nécessité de trouver au plus vite un dirigeant capable lui-même de célérité dans la prise de décision dans les volets de la monétisation, celui de la fidélisation des utilisateurs et la qualité de services. Pourtant, malgré l’urgence, Yahoo! ne s’attend pas à une décision finale avant des mois. « Nos conseillers travaillent avec nous pour développer des idées que nous poursuivrons de manière proactive », est-il écrit dans cette lettre, dont le contenu a été rapporté par Reuters. Pour le moment, ce qui est certain, Yahoo! a commencé activement à rechercher un directeur général mais sans fournir de détails sur les progrès de sa « quête ». Sans en écarter explicitement l’option, M. Yang avait auparavant affirmé que « Yahoo! n’était pas à vendre, juste qu’elle était en train d’explorer toutes les pistes possibles et envisageables pour sa survie, quitte à restructurer totalement la compagnie, dans l’intérêt de ses actionnaires, ses partenaires ainsi que ses employés ». Mais c’était sans compter sur les « allusions » récentes du directeur général par intérim, Morse Tim, laissant entendre qu’il n’y aurait pas d’autre choix que de « céder » la compagnie. A l’inverse, Yahoo! soutient mordicus qu’il ne s’agit là que de rumeurs et de spéculation, y compris ce qu’il convient d’appeler le « feu de paille » Microsoft. Cette dernière n’arrête pas de revenir comme étant le repreneur le plus crédible, jusqu’à lui accréditer un peu plus de 80% d’intention de rachat, foi d’analystes ! Déjà, en 2008, la firme de Redmond avait allongé quelque chose comme 44 milliards de dollars, entre cash et actions, pour racheter la firme. Il est vrai que ce cas de figure reste, au demeurant, très viable. Si d’aventure Microsoft décidait de racheter le portail, c’est une régie publicitaire « planétaire » qu’elle s’offrirait et pourrait dès lors penser à colmater les fuites que lui cause son moteur de recherche Bing, estimées jusqu’à aujourd’hui à un peu plus de 5 milliards de dollars. Plus récemment encore, Jerry Yang est revenu à la charge. Il persiste et signe : « Aucun processus de mise en vente n’a été lancé. » Et de présenter la mauvaise passe que vit Yahoo! comme un vent que l’entreprise essuie comme toute autre dans le secteur des IT. Pour ceux qui en doutent encore, il ajoute : « Nous comptabilisons 680 000 000 d’utilisateurs dans le monde, nous sommes un leader dans l’affichage publicitaire et notre marque est emblématique. Par notre engagement, la qualité de nos produits et de nos services, notre valeur ajoutée vis-à-vis de nos annonceurs, nous avons ce qu’il faut pour réussir. » A ce stade, ce qui peut sembler être un « rappel des faits » ressemble, à s’y méprendre, à un « argument de vente ».