19 janvier 2025

L’appétit vient avec la 3 G !

Ah ! Sacré 3 G ! Elle réveille un secteur qui a du mal à décoller. Mais suscite surtout des convoitises et donne le ton à une course entre opérateurs et équipementiers. Cette semaine, c’est Nokia Siemens Networks, leader mondial des services de télécommunications, qui dégaine en premier : Dimitri Diliani, responsable de la région Afrique, a annoncé la donation d’un système LTE (Long Term Evolution) 4 G (4e génération) au profit du  ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication. Un équipement expérimental et pédagogique destiné aux ingénieurs, techniciens, électroniciens et aux opérateurs et accessoirement à l’Institut national des télécommunications. L’Algérie a eu l’insigne honneur d’être le tout premier pays africain à recevoir ce don. Assurément, Nokia Siemens Networks avance ses pions. En faisant preuve de « générosité », il espère bien entendu être bien payé en retour. L’équipementier s’est présenté dans la peau d’un ami qui nous veut du bien.
Il considère que la philanthropie peut générer un retour sur investissement : c’est ce qu’on peut appeler une philanthropie à but lucratif…
De son côté, le constructeur nippo-suédois Sony Ericsson, a lancé officiellement en Algérie les nouveaux Xperia Arc et Neo. L’annonce a été faite à Alger par Younes Cherkaoui, marketing manager Africa de la marque à l’occasion d’une rencontre avec la presse. Le marché algérien bénéficie ainsi du « must » des smartphones fonctionnant sous Androïd, une plate forme pour laquelle opte, désormais et exclusivement Sony Ericsson. Ce dernier a pour partenaires directs en Algérie Darkom. Et qu’est ce qui fait courir Sony Erricsson ? Il y a incontestablement le fait qu’il veut augmenter sa part du gâteau dans un marché où Samsung a déjà un grand appétit. Et les deux savent que le relais de croissance passe en Algérie par la 3G. D’autre part et pour rester dans le même contexte et dans le cadre de l’introduction du haut débit mobile, l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPT) a lancé un appel à la concurrence pour l’octroi de licences de téléphonie mobile de 3ème Génération (3G). D’après certaines indiscrétions, le prix de la licence a été déjà fixé entre 10 et 15 millions de dollars. Si cela se confirme, quelle lecture peut-on faire ? Premièrement que ce prix est raisonnable, qu’il permet aux trois opérateurs de téléphonie mobile de s’investir sans problème et deuxièmement qu’il y a une volonté des décideurs de voir enfin les Algériens se convertir à la 3 G. Par conviction ? Par opportunisme politique ? On verra…
D’autres part, le nombre d’internautes va grimper. Les Algériens pourront consulter la météo, les horaires de prières et les résultats sportifs en situation de mobilité. Ils pourront se connecter en tout temps au site El mouwatin pour au moins avoir les formalités de dépôt du dossier de la carte d’identité nationale ou du passeport. Et puis quand le ministre des PTIC ira participer à un événement de l’UIT, il pourra être fier d’annoncer que nos citoyens ont finalement accédé aux autoroutes de l’information non pas pour chatter uniquement ou publier des photos de vacances sur facebook mais aussi pour créer du contenu national à forte valeur ajoutée.
Bonne nouvelle donc pour les Algériens qui vont pouvoir améliorer le débit qui a été jusque-là moyen ou faible. La 3 G en Algérie est-elle une naissance par forceps ? Quelquefois, on serait tenter de le croire tellement cette technologie s’est faite longtemps désirée et on n’a jamais pu avoir une échéance précise. Cela dit, il faut rester optimiste malgré tout. Il faut juste surpasser les a priori et lever les obstacles bureaucratiques inutiles pour que les TIC soient le moteur du développement et non un effet de mode.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *