13 octobre 2024

Société du spectacle ou société de l’information ?

Que retenir d’important de l’actualité nationale en ce mois de ramadhan ? Si peu de choses car les Algériens sont déconnectés des TIC et plus préoccupés par le couffin. Pourtant certains ministres tentent de maintenir un semblant d’activité. Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a affirmé que la technique de la télémédecine entre les centres hospitalo-universitaires (CHU) du Nord du pays et les hôpitaux des régions des Hauts Plateaux et du Sud contribuera à l’amélioration de la prise en charge médicale des habitants de ces régions. Une ancienne promesse qui se concrétise enfin. Mais au-delà du discours politique, les citoyens espèrent que ce ne soit pas juste une sortie médiatique pour les anesthésier. Longtemps considéré futuriste, la télémédecine est maintenant une réalité sous d’autres cieux et devient un besoin grandissant dans la prise en charge médicale. Son existence est déjà bien réelle et son développement inéluctable et l’Algérie ne doit pas être une exception.
Ould Abbès a été accompagné du ministre de la Poste et des technologies de l’information et de la communication, Moussa Benhamadi, pour faire passer la pilule qui a supervisé le lancement de l’opération dont la première étape consiste à relier le CHU Lamine Debaghine de Bab El Oued à l’hôpital de Laghouat. Mais en fait, ce qui préoccupe le ministre des PTIC, c’est surtout le manque de liquidités dans les bureaux de poste. Le problème est devenu si répétitif que le ministre ne voit pas d’autre alternative que de généraliser la carte de paiement électronique. Le remplacement des DG et des éternels intérimaires d’Algérie Poste n’a rien résolu. Et pour inciter en quelque sorte les citoyens à franchir le pas, il propose la généralisation de la carte magnétique pour le paiement au niveau d’Algérie Télécom, de Sonelgaz et de la Société des eaux.
« Il y a la police de la Poste qui se déplace au niveau des bureaux de poste et d’Algérie Télécom pour s’enquérir de la qualité du service et à chaque  fois qu’il y a des manquements, nous interviendrons », a-t-il affirmé, précisant que l’objectif est d’arriver à une « qualité de service irréprochable au profit du citoyen ».
Si le ministre parle ainsi, c’est qu’il a constaté que les échos qui lui parviennent des différentes directions ne sont pas tous conformes à la réalité. Alors, il opte pour « l’effet de surprise », les inspections inopinées et les visites avec les cadres du ministère pour que chacun prennent ses responsabilités. Il s’inquiète de ce phénomène d’autant plus qu’il va passer le grand oral lors des auditions avec le président de la République.  Et pour cela, il doit bien étudier ses dossiers pour justifier l’échec de l’opération Ousratic, annoncée par le président en personne en plein sommet mondial de la société de l’information à Tunis en 2005 ! La stratégie e-algérie a perdu son échéance de 2013 et a du mal à se mettre correctement en place. Derrière les sourires des professionnels du secteur se cache une réelle insatisfaction. Faut-il encore y croire ? Comment faire renaître l’espoir ?
En attendant la rentrée sociale, les opérateurs de téléphonie mobiles relancent la concurrence. Point d’abstinence pour la réclame. Faute de société de l’information et du savoir, on se contente de « société du spectacle » avec ses affiches, enseignes et panneaux publicitaires…

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