Le secteur du mobile continue sur sa lancée
Ainsi qu’il est indiqué dans la 11e édition du rapport Tendances des réformes dans les télécommunications, le secteur du mobile, marqué par la demande croissante de services mobiles large bande, par la mise sur le marché de nouveaux appareils mobiles et par le développement d’applications et de services mobiles, va continuer en 2011 à susciter un vif intérêt.
Selon l’édition 2010–2011 du rapport Tendances des réformes dans les télécommunications, les marchés des TIC dans le monde deviennent plus compétitifs sur chaque segment, ou presque, qu’il s’agisse des services de passerelle internationale, de la boucle locale hertzienne ou des communications mobiles de troisième génération. En 2010, plus de 93% des pays autorisaient la concurrence pour la fourniture de services Internet, et 90% l’autorisaient pour la fourniture de services cellulaires mobiles. En outre, 92% des pays avaient un marché concurrentiel du large bande mobile 3G.
Ce nouveau rapport confirme les estimations antérieures de l’UIT selon lesquelles, dans le monde, le nombre total d’abonnements au cellulaire mobile est désormais supérieur à 5,3 milliards. Ce chiffre comprend les 940 millions d’abonnements au large bande mobile, qui devraient passer le cap du milliard avant la mi-2011. Le taux de pénétration du cellulaire mobile dans les pays BRIC (Brésil, Fédération de Russie, Inde et Chine), qui représentent plus de 40% de la population mondiale, est passé, selon les estimations, de 4% en 2000 à 69% fin 2010.
Pour ce qui est du nombre d’abonnements supplémentaires contractés entre 2000 et 2010, la Chine est à la tête des pays BRIC avec quelque 764 millions de nouveaux abonnements. Par contre, en ce qui concerne la pénétration relative, c’est la Fédération de Russie qui a connu une croissance tout à fait remarquable, puisqu’elle est passée de 2% à plus de 164% au cours de cette période. La Chine et l’Inde sont toutes les deux parvenues à atteindre un taux de pénétration de 60% pour le mobile, et le service mobile a acquis, en 2010, environ 300 millions de nouveaux abonnés dans chacun de ces deux pays.
C’est dans la région Asie-Pacifique que le mobile a enregistré la plus forte croissance en 2010: le nombre d’abonnements au mobile y a augmenté de 490 millions (l’augmentation dans le monde entier étant de 630 millions) pour atteindre 2,6 milliards. Pour la première fois, la région Asie-Pacifique représente plus de la moitié du nombre d’abonnements au cellulaire mobile dans le monde.
Réseaux sociaux
Les réseaux sociaux, en pleine expansion, sont toujours plus attractifs. A la fin de l’année 2010, Facebook comptait, à lui seul, 600 millions d’utilisateurs actifs, représentant plus d’un tiers des internautes dans le monde. La carte ci-après montre bien le faible taux de pénétration des réseaux sociaux en Afrique, ce qui cadre bien avec le faible taux de pénétration de l’utilisation d’Internet dans cette région.
Quarante pour cent des utilisateurs actifs de Facebook accèdent à cette plate-forme par l’intermédiaire de leurs appareils mobiles. Le site de microblog Twitter compte aujourd’hui plus de 200 millions d’utilisateurs inscrits et 37% des utilisateurs actifs de Twitter utilisent leur dispositif mobile pour «gazouiller». Toujours selon les données, deux milliards de vidéos sont visionnées chaque jour sur YouTube, tandis que Flickr héberge cinq milliards de photos.
Les chiffres impressionnants de l’utilisation des réseaux de médias sociaux, des sites de blogs et des contenus produits par les utilisateurs (tels que YouTube, Flickr, Wikipedia, etc.) témoignent de l’aptitude des utilisateurs et des consommateurs à tirer parti des possibilités que ces applications et services leur offrent sur le plan personnel et professionnel. Ces applications et services, qui contribuent à abolir le temps et les distances, ouvrent aux utilisateurs l’accès au village numérique mondial, caractérisé par l’accès ubiquitaire et la connectivité en permanence.
La génération numérique utilise davantage téléphones intelligents, consoles de jeux et tablettes, plutôt que les ordinateurs de bureau, pour accéder à l’Internet, aux réseaux sociaux et aux contenus vidéo générés en ligne par les utilisateurs, contraignant ainsi les opérateurs à offrir des services mobiles haut débit en permanence et partout.
Nouvelles applications et nouveaux services
Des services novateurs comme la mobibanque et les transferts d’argent sur mobile, qui reposent principalement sur les messages texte simples (SMS), mettent les services bancaires à la portée de ceux qui n’ont pas de compte en banque. On voit ainsi que ces services peuvent considérablement aider les populations rurales et défavorisées des pays en développement à jouer un rôle dans l’économie, ainsi qu’en témoigne le succès remporté par les services bancaires mobiles et les paiements sur mobile au Kenya, au Pakistan et aux Philippines. Selon certaines estimations, plus de 364 millions de personnes ayant un faible revenu qui ne disposent pas d’un compte bancaire pourraient utiliser des services financiers mobiles d’ici à 2012.
Diverses applications mobiles sont actuellement mises au point pour améliorer la prestation de services dans plusieurs secteurs (agriculture, santé, éducation, finances, emploi, gouvernance et transports). Dans le secteur agricole, par exemple, un outil mobile, désigné «mAgri», a été mis au point au Sénégal pour contribuer à renforcer l’efficacité des chaînes de valeur agricoles.
La réponse à la demande des populations locales et l’exploitation de leurs talents pour faire d’elles des producteurs de contenu sont des ingrédients importants du succès des applications mobiles. L’innovation a également besoin d’un environnement réglementaire propice à la conclusion de partenariats public-privé et attractif pour les investisseurs.
Nouvelles applications et nouveaux services
Des services novateurs comme la mobibanque et les transferts d’argent sur mobile, qui reposent principalement sur les messages texte simples (SMS), mettent les services bancaires à la portée de ceux qui n’ont pas de compte en banque. On voit ainsi que ces services peuvent considérablement aider les populations rurales et défavorisées des pays en développement à jouer un rôle dans l’économie, ainsi qu’en témoigne le succès remporté par les services bancaires mobiles et les paiements sur mobile au Kenya, au Pakistan et aux Philippines. Selon certaines estimations, plus de 364 millions de personnes ayant un faible revenu qui ne disposent pas d’un compte bancaire pourraient utiliser des services financiers mobiles d’ici à 2012.
Diverses applications mobiles sont actuellement mises au point pour améliorer la prestation de services dans plusieurs secteurs (agriculture, santé, éducation, finances, emploi, gouvernance et transports). Dans le secteur agricole, par exemple, un outil mobile, désigné «mAgri», a été mis au point au Sénégal pour contribuer à renforcer l’efficacité des chaînes de valeur agricoles.
La réponse à la demande des populations locales et l’exploitation de leurs talents pour faire d’elles des producteurs de contenu sont des ingrédients importants du succès des applications mobiles. L’innovation a également besoin d’un environnement réglementaire propice à la conclusion de partenariats public-privé et attractif pour les investisseurs.
Encourager la concurrence par une réglementation efficace
Des efforts considérables ont été déployés au cours de la dernière décennie pour promouvoir la concurrence sur les marchés des télécommunications/ TIC. La réforme des systèmes d’octroi de licences engagée par un certain nombre de pays au cours des cinq dernières années a contribué à renforcer l’efficacité du marché en attirant davantage d’acteurs qui offrent de nouveaux services et déploient de nouvelles technologies dont profitent les consommateurs. Des pays comme le Kenya, la Malaisie, Singapour, la Tanzanie et l’Ouganda ont simplifié les autorisations et allégé les procédures administratives dans le cadre de la réforme des systèmes d’octroi de licences.
Environ 70% des pays ont ouvert à la concurrence leurs services fixes de base, alors qu’ils n’étaient que 38% en 2000. Néanmoins, ce marché est toujours à la traîne par rapport aux autres segments du marché des TIC en termes de compétitivité. Le nombre de lignes téléphoniques fixes a continué à baisser en 2010 dans toutes les régions, sauf en Afrique et dans la Communauté des Etats indépendants (CEI) qui, selon les estimations, ont installé chacune 1 million de nouvelles lignes.
Les passerelles internationales sont aujourd’hui ouvertes à la concurrence dans 81% des pays, contre seulement 38% en 2000. La concurrence dans la mise à disposition de lignes louées a progressé de 28% en dix ans pour atteindre 76% en 2010. Les services de boucle locale hertzienne étaient concurrentiels dans 85% des pays en 2010, contre 63% seulement en 2000.
Le marché des services 3G est, lui aussi, fortement compétitif. En 2010, 95% des pays autorisaient la concurrence dans la fourniture de ces services. La poursuite du déploiement de réseaux mobiles large bande 3G à haut débit, tels que WiMAX et, plus récemment, des systèmes HSPA+ et LTE, contribuera à généraliser l’adoption des services mobiles large bande dans le monde.
Les mesures réglementaires prises dans certains pays contribueront aussi à accélérer l’expansion du large bande mobile. Il s’agit par exemple de l’octroi de licences à des services 3G au Cap-Vert, en Inde, au Gabon, au Kenya et au Mexique, du réaménagement du spectre au Royaume-Uni et en Finlande et de l’attribution planifiée des bandes libérées par le dividende numérique dans des pays comme le Canada. Ces mesures réglementaires sont étoffées, au niveau du secteur, par l’évolution vers les systèmes 4G de prochaine génération (ou IMT évoluées).
Privatisation
Aujourd’hui, les opérateurs historiques de télécommunication de 126 pays sont partiellement ou totalement entre les mains du secteur privé, et 34% seulement demeurent des opérateurs publics. Il existe des différences importantes entre les régions: en Europe, 86% des opérateurs historiques ont été totalement ou partiellement privatisés, contre 71% dans la région Amériques, 52% dans les Etats arabes et 50% dans la CEI. De nombreux marchés étant déjà privatisés, le mouvement de privatisation a ralenti au cours de ces dernières années, surtout à la suite de la récession économique.
Régulateurs des télécommunications/TIC indépendants
Seules quelques privatisations étaient à l’étude en 2010 dans des pays comme le Bénin, le Botswana et les Comores. Le Gouvernement zambien a vendu 75% des parts de l’opérateur public historique, Zambia Telecommunications (ZAMTEL), au libyen Lap Green Networks pour 257 millions USD, ce gouvernement conservant les 25% restants.
L’ouverture du secteur des TIC aux investissements étrangers est une autre façon d’amener des acteurs supplémentaires sur le marché. Plus des trois-quarts des pays n’imposent pas, ou guère, de restrictions aux investissements étrangers sur leur marché national des TIC.
Réforme de la réglementation
L’édition 2010–2011 des Tendances des réformes dans les télécommunications décrit un paysage réglementaire de plus en plus dynamique, mais aussi de plus en plus complexe, du fait de l’influence phénoménale des TIC sur le développement d’autres secteurs de l’économie..
L’augmentation de la compétitivité des marchés contraint les régulateurs à concilier une réglementation ciblée pour empêcher les distorsions du marché et la nécessité de laisser jouer les forces du marché.
Pour suivre le rythme de la convergence et de l’intégration de réseaux ubiquitaires, les décideurs et les régulateurs doivent adapter leurs structures et mandats institutionnels et adopter de nouveaux outils réglementaires et des bonnes pratiques innovantes.
Début 2011, plus de 80% des pays disposaient d’un régulateur indépendant, le nombre total de ces régulateurs étant de 158, contre 106 dix ans auparavant. La région qui compte le pourcentage le plus élevé de régulateurs (par rapport au nombre total des pays de chaque région) est l’Afrique, avec 93%; viennent ensuite la région Amériques (91%), l’Europe (88%), l’Asie-Pacifique (73%), les Etats arabes (71%) et la CEI (50%).
Les pays qui disposent de régulateurs indépendants ont adopté différentes structures institutionnelles et organisationnelles pour pouvoir s’adapter à un environnement des TIC qui évolue rapidement. S’il est vrai que la tendance générale, dans la plupart des régions, a été de créer un organisme qui soit chargé spécifiquement de la réglementation de ce secteur, certains pays ont entrepris de regrouper des organismes de réglementation indépendants préexistants pour constituer un régulateur post-convergence, tandis que d’autres ont opté pour l’élargissement du mandat du régulateur aux postes, à la technologie de l’information, aux contenus de radiodiffusion ou à la gestion du spectre.
Mandat du régulateur, 2010
Plusieurs pays de la région Amériques, de l’Europe et de l’Afrique ont institué des organismes multisectoriels, soit au moment du lancement des réformes du secteur, soit à un stade ultérieur de ce processus, une fois que leurs marchés ont atteint un certain degré de maturité. En pareils cas, les pays ont regroupé et fusionné des organismes de réglementation de services publics indépendants préexistants et leur ont confié la surveillance des secteurs des télécommunications, des postes, de l’électricité, du gaz et/ou des chemins de fer, par exemple.
Dans plusieurs juridictions, la tâche va désormais audelà de leurs fonctions traditionnelles que sont la réglementation de l’accès aux infrastructures et services de télécommunication/TIC, au moyen de l’octroi de licences, la gestion de ressources limitées telles que le spectre et les ressources de numérotage, les questions d’interconnexion, l’établissement et la mise en application de normes de qualité de service, et enfin la gestion des programmes en faveur de l’accès universel.
En 2010, 16% des régulateurs des télécommunications/ TIC étaient responsables des contenus de la radiodiffusion, responsabilité qu’ils partageaient parfois avec un autre ministère. Même si le contenu Internet n’est pas réglementé dans plus de 44% des pays, sa réglementation est du ressort de 13% environ des régulateurs des télécommunications/TIC. Les technologies de l’information sont du ressort de 30% des régulateurs, responsabilité qu’ils partagent dans 12% des cas.
En 2010, plus de 60 pays avaient adopté une législation et une réglementation en matière de cybersécurité. C’est l’Europe qui détient le plus haut pourcentage avec 38% de pays ayant adopté une telle législation; viennent ensuite la région Amériques avec 20% et l’Afrique avec 13%. Le degré de participation varie d’un régulateur à l’autre suivant la législation nationale.
Au moins 13 régulateurs dans le monde s’occupent de questions liées aux changements climatiques. Au Kenya, par exemple, les conditions d’octroi de licences précisent que leurs détenteurs doivent s’assurer que les systèmes concernés ne présentent pas de risques pour l’environnement.
Souplesse et autonomie
Les régulateurs doivent avoir toute latitude pour s’adapter à un environnement en pleine mutation, afin d’encourager le développement des TIC et de maintenir l’attrait de leurs marchés nationaux. Ils doivent pouvoir décider eux-mêmes de la structure interne de leur organisme et être libres de recruter du personnel qualifié et de conserver et former des membres du personnel pour s’acquitter des responsabilités qui leur incombent.
En ce qui concerne la prise de décisions, 86% des régulateurs ont déclaré que leurs décisions étaient prises librement. Les décisions des 14% restants étaient principalement soumises à l’approbation du ministère de tutelle et, dans certains cas, également à celle du chef de l’Etat et/ou d’un autre organisme public. L’accès à plus d’une source de financement et la capacité de gérer ces fonds renforcent l’autonomie des régulateurs vis-à-vis des pouvoirs publics et du secteur privé.
Le rôle clé du large bande
La promotion de l’accès au large bande est aujourd’hui un élément décisif sur le plan des politiques et de la réglementation. Selon l’édition 2010–2011 du rapport Tendances des réformes dans la réglementation, l’accès au large bande n’est plus un luxe, mais une nécessité, vitale pour la croissance économique, sociale et politique de chaque pays. Ce rapport met l’accent sur la nécessité, pour chaque pays, de mettre en place des programmes proactifs de déploiement du large bande, en vue de contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, à l’horizon 2015.
D’ores et déjà, 70 gouvernements ont adopté une politique, une stratégie ou un programme national de promotion du large bande. Plusieurs pays développés l’ont fait dans le cadre de leurs plans de relance économique pour garantir le déploiement de ces réseaux très coûteux et stimuler l’emploi. D’autres l’ont fait dans le cadre d’une stratégie plus large de développement de la société de l’information et pour étendre l’accès universel aux TIC. Un cinquième des Etats Membres de l’UIT ont inclus le large bande dans leurs politiques en faveur de l’accès universel.
Source : ITU 2011
11e édition du rapport « Tendances des réformes dans les télécommunications 2011»